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COPIAPOA LEONENSIS I. Schaub & R. Keim Species nova


Originellement publié dans la revue CACTUS & Co. 2 (10) 2006.

Merci aux auteurs et à Cactus & Co pour leurs autorisations de traduction et publication ici.

Texte & Photos: I. Schaub & R. Keim



Copiapoa leonensis

Copiapoa leonensis : dans son habitat, sur un sol de graviers et de rochers.


Copiapoa humilis est une espèce bien connue de nombreux collectionneurs de cactus. Elle est devenue très populaire car à l’inverse de la plupart des Copiapoa, la plante est mature et fleurit quelques années après le semis. Elle a été décrite il y a plus d'un siècle, en 1860, par Rudolph Philippi sous le nom d'Echinocactus humilis. Pendant les cinquante dernières années, grâce à l’exploration extensive menée par F. Ritter, beaucoup de plantes similaires ont été découvertes. On les trouve de Tocopilla à Huasco, sur une distance de 300 km au nord comme au sud de la localité type de C. humilis : Paposo. Dans un article très intéressant Paul Hoxey passe en revue toutes ces plantes, maintenant considérées comme des sous-espèces de C. humilis et décrit celle poussant le plus au sud, la ssp. australis.
Copiapoa leonensis

Copiapoa leonensis dans une fissure de rocher.


C. mollicula Ritter, une plante poussant au nord de Chañaral qui ressemble à C. humilis et pousse dans un habitat similaire, n’a pas été traitée dans cet article. Ritter lui-même considérait que cette plante était apparentée à C. grandiflora, mais nous croyons qu'elle mérite d'être plus étudiée et pourrait aussi être considérée comme une ssp. de C. humilis.
Après nos excursions plus au sud, nous avons estimé qu'il y avait une autre plante devant être incluse dans la liste. En 2000, lors d’un voyage dans le désert fleuri avec le Dr P. Riedemann, (un érudit de la flore locale) une petite plante a retenu notre attention : elle ressemblait à un C. humilis poussant dans un endroit absolument inattendu, à 200 km au sud de Paposo. En 2002 nous sommes retournés sur cette zone avec R. Schulz et avons trouvé à nouveau ces plantes, mais cette fois elles étaient plus déshydratées. R. Schulz a exploré les collines avoisinantes vers l’intérieur des terres et a trouvé d'autres plantes légèrement différentes à plus haute altitude. Initialement nous avons cru qu’il s’agissait de la même plante poussant différemment à plus haute altitude, mais nous n'avions aucune explication évidente et d’autres études sur le terrain étaient nécessaires.

Copiapoa leonensis

Copiapoa leonensis avec un jeune Copiapoa marginata sur la gauche.


En 2003 nous avons montré cette plante à P. Klaassen et au groupe du Copiapoathon1) 2003. De nouveau, aucune conclusion définitive n’a pu être tirée. Bien que nous ayons cru dès le début qu’il s’agissait d’un C. humilis, certaines caractéristiques importantes différaient : le corps et le système racinaire n'étaient pas aussi mous que ceux décrits pour le C. humilis type, de Paposo. Nous avons décidé de mener une exploration plus approfondie de l’habitat avec l'idée de la décrire comme une nouvelle sous-espèce.
Finalement en août 2004, après la saison hivernale, les plantes nous ont semblé de nouveau mieux portantes et nous avons visité de nombreuses localités dans les environs. Nous avons pu identifier quatre populations proches les unes des autres mais situées à différentes altitudes. L'article très intéressant de P. Hoxey dans le BCSJ Vol 22 (1), de mars 2004 sur C. humilis et toutes ses sous-espèces, où il décrit la nouvelle ssp. australis, nous a encore plus encouragé, car notre plante différait aussi de cette dernière. Ne retrouvant pas la caractéristique essentielle de C. humilis, une racine et un corps mous, nous avons décidé de décrire cette plante comme une nouvelle espèce.

Holotype


I. Schaub et R. Keim. Collecté par I. Schaub et R. Keim le 27 août 2004 et déposé à l’Herbier du Museo Nacional de Historia Natural de Santiago du Chili (SGO), numéro 151588.

Description latine


Corpus viridi-griseum, cum 1-2 capitibus 55-80 mm diametro, in globi speciem vel elongatum. Accedit ad C. humilem ssp. humilem, a quo praecipue differt ob corpus non caespitosum, et corpus et radices dura.

Description

Copiapoa leonensis

Un Copiapoa leonensis en bonne santé montrant les épines longues et fines typiques.


L’épiderme du corps est vert-grisâtre clair, tirant sur le rose lorsqu’il est agressé par le soleil. (La moitié des plantes environ est solitaire, l'autre moitié est bicéphale, il y a rarement plus de têtes). Le corps est dur au touché, fait 55 millimètres de diamètre (de 35 à 80 millimètres) et est parfois légèrement allongé. L'apex est plat et laineux. La racine napiforme est grande, également dure au touché, jaune, faisant jusqu'à 150 millimètres de long et 30 millimètres de large avec un collet étroit. Il y a entre 11 et 16 côtes, d’environ 8 millimètres d’épaisseur et de 40 à 50 millimètres de profondeur, émoussées ; les jeunes plantes présentent des tubercules qui ne sont pas arrangés en côtes, mais les côtes sont clairement visibles chez les plantes matures.

Copiapoa leonensis

Très souvent, les plantes sont bi-céphales.


Les aréoles rondes, de 20 à 30 millimètres de diamètre, laineuses lorsqu’elles sont jeunes, glabres ensuite, sont légèrement déprimées. La distance entre les aréoles varie de 30 à 80 millimètres. Les épines radiales sont au nombre de 8 à 10, droites, semblables à des aiguilles, de 50 à 130 millimètres de long, érigées et rayonnantes dans toutes les directions. 1 à 3 épines centrales, légèrement plus épaisses, se déployant loin du corps sont sombres et deviennent grises avec le temps. Sur les aréoles les plus anciennes, quelques épines manquent.
Copiapoa leonensis

Copiapoa leonensis à une plus haute altitude, montrant sa spination plus forte.


Les fleurs émergent de l’apex laineux, font 20 à 30 millimètres de long, et sont diurnes. Les segments extérieurs du périanthe2) sont verts, devenant jaunes à la base, l’extrémité est rouge brunâtre s’amenuisant en pâle ligne médiane. Les pétales font 12 millimètres de long et 3 millimètres de large, arrondis à l’extrémité. Le bord des pétales extérieurs est brunâtre. L’ovaire est circulaire et mesure 3 millimètres de diamètre. Le style jaune clair mesure 13 millimètres de long. Le stigmate est légèrement plus sombre avec 7 à 9 lobes. Les étamines sont parallèles, les intérieures mesurant 9 millimètres et les extérieures 4 millimètres de long. Dans l’habitat la floraison a été observée en septembre 2004. Le fruit globulaire, de 5 à 6 millimètres de diamètre, est vert. Les graines font 1 millimètre de long et 0,7 millimètres de larges, elles sont noires et brillantes. Copiapoa leonensis

Une autre plante de la population de haute altitude.

Localité type

Nord est de Caldera, III Région, Chili.

Distribution

Copiapoa leonensis

Copiapoa mollicula, 80 km plus au nord, avec des côtes marquées.


Les auteurs connaissent quatre populations, toutes au nord-est de Caldera. Une sur les pentes des zones les plus élevées des collines jusqu'à 970 m d'altitude et plus loin dans les terres. Ici les plantes poussent sur un sol argilo-sablonneux recouvert de cailloux et sans autre végétation avoisinante. Les autres cactus qui poussent dans cette zone sont : Copiapoa marginata, Echinopsis deserticola et Eulychnia breviflora.
Copiapoa leonensis

Echinopsis deserticola est un beau cactus poussant dans cette zone.


Deux autres populations sont situées sur les collines côtières près de la mer à l’altitude de 150-400 m. Ces plantes ont été trouvées sur les pentes exposées au nord sur un sol fortement rocailleux avec quelques affleurements de roches et de plus gros rochers. Ils poussent parmi une végétation composée d’arbustes et d'Euphorbia lactiflua. De temps en temps les plantes poussent dans les interstices des affleurements rocheux.
Une autre petite population a été trouvée sur les pentes douces entre la mer et les premières collines côtières, sur un sol plus sablonneux parmi les buissons et les gros rochers.

Copiapoa leonensis

Système racinaire : observez l’étroitesse du collet.


En juillet 2004 il y a eu des pluies exceptionnelles dans la région (approximativement 60 millimètres), aussi les plantes étaient gonflées et en bonne santé. Quand nous avons visité cette zone en août 2004, les premières fleurs étaient apparues une à une au milieu des annuelles et des Euphorbia lactiflua en fleurs. Les plantes ne semblaient pas endommagées par des animaux comme des chèvres, des guanacos ou des ânes.

Remerciements

Copiapoa leonensis

Fleur de Copiapoa leonensis.


Les auteurs voudraient remercier Rudolf Schulz, compagnon de nombre de nos explorations et P. Klaassen pour son aide dans la préparation de ce manuscrit. Les auteurs remercient aussi le Professeur Guglielmo Pandolfo pour la rédaction de la description latine.

Bibliographie

  • F. Ritter (1980). Kakteen in Sudamerika, Band 3. (édité par l’auteur)
  • A. Hoffmann, H. Walter (2004). Cactáceas en la flora Silvestre de Chile, Ediciones Fundacion Claudio Gay, Santiago, Chile. Seconde Edition.
  • G. Charles (1998). Copiapoa. The Cactus file Handbook 4, Cirio Publ.
  • R. Schulz and A. Kapitany (1996). Copiapoa in their environment, Schulz Publishing, Teesdale, Australia.
  • P. Hoxey (2004). Some notes on Copiapoa humilis and the description of a new subspecies. BCSJ Vol. 22 (1) (Mars 2004)

Adresse de l'auteur


Ingrid Schaub and Ricardo Keim, Av. Kennedy 5428 - Dep. 73, Vitacura, Santiago, Chile.
E-mail: rkeim[(à)]ctcinternet.cl



Traduit pour le Cactus Francophone par Nicolas POINTEAU
Relu par Philippe Corman
Mise en page Nicolas POINTEAU et Alain Laroze
Publié le 2010/04/28
COMMENTAIRES Vous pouvez commenter cet article ou lire les commentaires postés.

1)
NdT : voyage ‘organisé’ tous les ans par Paul Klaassen autour des Copiapoa, dans l’habitat. En 2003, il était composé de Paul Klaassen évidemment, Anne Adams, Angie Money, Benjy Oliver, Paul Sherville, Bryan Thomas, Cliff Thompson, Ian Woolnough, Finn Larsen, Rudolf Schulz, Leo van der Hoeven et quelques chiliens
2)
Le périanthe est l'ensemble des enveloppes qui assurent la protection des organes reproducteurs de la fleur (étamine et pistil.