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Agenda
26, 27 et 28 avril 2024
Fête des plantes, Saint-Jean de Beauregard (Saint-Jean de Beauregard, 91, France)
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27 et 28 avril 2024
Marché aux fleurs de Fourcès (Fourcès, 32, France)
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27 et 28 avril 2024
Tauzia fête les jardins (Gradignan, 33, France)
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27 et 28 avril 2024
Chloroph' îles (Saint-Sébastien-sur-Loire, 44, France)
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27 et 28 avril 2024
Fête des fleurs et des saveurs (Soissons) (Soissons, 02, France)
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27 et 28 avril 2024
Journées des plantes à Pupetières (Pupetières, 38, France)
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ariocarpus_bravoanus_sur_la_breche [2010/07/03 20:55] nio91ariocarpus_bravoanus_sur_la_breche [2015/10/22 16:24] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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 Nous avons visité l'un de ces sites en mars 2001. Bien que nous n'ayons pas pu explorer entièrement la zone par manque de temps, il nous fût toutefois possible d'observer de nombreux spécimens de tout âges et de toutes tailles (Fig. 1) et d'estimer la population à 200-300 individus. Cette visite, effectuée durant la saison sèche, lorsque les plantes n'étaient pas en fleurs, donc moins visibles, rend cette estimation probablement minimisée. Nous avons visité l'un de ces sites en mars 2001. Bien que nous n'ayons pas pu explorer entièrement la zone par manque de temps, il nous fût toutefois possible d'observer de nombreux spécimens de tout âges et de toutes tailles (Fig. 1) et d'estimer la population à 200-300 individus. Cette visite, effectuée durant la saison sèche, lorsque les plantes n'étaient pas en fleurs, donc moins visibles, rend cette estimation probablement minimisée.
  
-[[http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_1.jpg|{{http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_1r.jpg |Figure 1 : Ariocarpus bravoanus}}]]+[[https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_1.jpg|{{https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_1r.jpg |Figure 1 : Ariocarpus bravoanus}}]]
  
 Deux nouveaux sites, portés à notre connaissance, furent étudiés en octobre 2003. Malheureusement, en dépit d'une recherche intensive durant près de deux jours, aucune plante n'y fût découverte. Cette période de l'année, à la fin de la saison des pluies, est la plus favorable à la localisation des plantes puisqu'elles alors sont en fleurs. Mais nous n'avons vu que de nombreux trous, preuves d'excavations passées, et un sol par endroits remué. Deux nouveaux sites, portés à notre connaissance, furent étudiés en octobre 2003. Malheureusement, en dépit d'une recherche intensive durant près de deux jours, aucune plante n'y fût découverte. Cette période de l'année, à la fin de la saison des pluies, est la plus favorable à la localisation des plantes puisqu'elles alors sont en fleurs. Mais nous n'avons vu que de nombreux trous, preuves d'excavations passées, et un sol par endroits remué.
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 Sur la base de ce que nous avons pu voir sur le terrain, il apparaît que le pillage systématique des différents habitats avait probablement eu lieu durant l'automne, quand les plantes sont en fleurs, c'est à dire lorsqu'elle sont le plus visible, et ce, plusieurs années de suite. Nous pensons que cela explique le mieux la disparition complète des plantes, car celles qui n'ont pas été repérées la première année, sont prélevées la saison suivante. Nous avons effectué la même désolante constatation sur un autre site, également pillé, probablement durant l'automne 2002, où, là encore, plus aucune plante n'était présente. Sur le site originel, celui qui fût clôturé, seuls 5 survivants purent être localisés. Il s'agissait soit de plantules (Fig. 2), soit de très jeunes plantes, non florifères, de taille trop petite pour avoir une quelconque valeur marchande significative (Fig. 3). Un reliquat pathétique de la population observée en octobre 2000 (Fig. 4 et 5), qui devait elle-même n'être déjà plus que l'ombre de la population originelle de 1992. Sur la base de ce que nous avons pu voir sur le terrain, il apparaît que le pillage systématique des différents habitats avait probablement eu lieu durant l'automne, quand les plantes sont en fleurs, c'est à dire lorsqu'elle sont le plus visible, et ce, plusieurs années de suite. Nous pensons que cela explique le mieux la disparition complète des plantes, car celles qui n'ont pas été repérées la première année, sont prélevées la saison suivante. Nous avons effectué la même désolante constatation sur un autre site, également pillé, probablement durant l'automne 2002, où, là encore, plus aucune plante n'était présente. Sur le site originel, celui qui fût clôturé, seuls 5 survivants purent être localisés. Il s'agissait soit de plantules (Fig. 2), soit de très jeunes plantes, non florifères, de taille trop petite pour avoir une quelconque valeur marchande significative (Fig. 3). Un reliquat pathétique de la population observée en octobre 2000 (Fig. 4 et 5), qui devait elle-même n'être déjà plus que l'ombre de la population originelle de 1992.
  
-[[http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_2.jpg|{{http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_2r.jpg|Figure 2}}]] [[http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_3.jpg|{{http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_3r.jpg|Figure 3}}]] [[http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_4.jpg|{{http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_4r.jpg|Figure 4}}]] [[http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_5.jpg|{{http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_5r.jpg|Figure 5}}]]+[[https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_2.jpg|{{https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_2r.jpg|Figure 2}}]] [[https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_3.jpg|{{https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_3r.jpg|Figure 3}}]] [[https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_4.jpg|{{https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_4r.jpg|Figure 4}}]] [[https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_5.jpg|{{https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_5r.jpg|Figure 5}}]]
  
 Le lendemain, en roulant en direction du nord, nous avons pu voir de nombreux stands tout au long de la route, proposant à la vente de nombreuses espèces de cactus, notamment //Ariocarpus retusus// et //Astrophytum myriostigma// (Fig. 6), aux côtés d'aigles capturés avec leur petits, de peaux de serpents tannées et des chats sauvages en cage. Les vendeurs racolaient le chaland. Le lendemain, en roulant en direction du nord, nous avons pu voir de nombreux stands tout au long de la route, proposant à la vente de nombreuses espèces de cactus, notamment //Ariocarpus retusus// et //Astrophytum myriostigma// (Fig. 6), aux côtés d'aigles capturés avec leur petits, de peaux de serpents tannées et des chats sauvages en cage. Les vendeurs racolaient le chaland.
-[[http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_6.jpg|{{ http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_6r.jpg|Figure 6}}]]Une femme qui tenait par les pattes un poussin encore tout duveteux, le secouait sans ménagement pour simuler son vol. Nous avions déjà repéré de tels stands lors de nos précédents voyages, mais il semble que ce genre de commerce se soit largement développé au fils des ans. Plus tard, lors d'une conversation avec Walter Fitz-Maurice et son épouse Betty, nous avons appris que problème était récurrent dans l'état de San Luis Potosí, et que les autorités locales ne s'en préoccupaient que très rarement, ne faisant qu'un exemple occasionnellement, diminuant pour un temps le trafic visible qui reprenait de plus belle plus tard. Dans ces contrées pauvres, il est bien compréhensible que le souci premier des populations les plus démunies est avant tout de nourrir leur famille, et ce, bien avant la conservation de la faune et de la flore locale; mais nous sommes quand même en face d'un processus dramatique qui voit ces pauvres gens détruire peu à peu leur environnement. Il apparaît donc clairement que la dimension économique et politique de ce problème est liée à son aspect purement écologique.+[[https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_6.jpg|{{ https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_6r.jpg|Figure 6}}]]Une femme qui tenait par les pattes un poussin encore tout duveteux, le secouait sans ménagement pour simuler son vol. Nous avions déjà repéré de tels stands lors de nos précédents voyages, mais il semble que ce genre de commerce se soit largement développé au fils des ans. Plus tard, lors d'une conversation avec Walter Fitz-Maurice et son épouse Betty, nous avons appris que problème était récurrent dans l'état de San Luis Potosí, et que les autorités locales ne s'en préoccupaient que très rarement, ne faisant qu'un exemple occasionnellement, diminuant pour un temps le trafic visible qui reprenait de plus belle plus tard. Dans ces contrées pauvres, il est bien compréhensible que le souci premier des populations les plus démunies est avant tout de nourrir leur famille, et ce, bien avant la conservation de la faune et de la flore locale; mais nous sommes quand même en face d'un processus dramatique qui voit ces pauvres gens détruire peu à peu leur environnement. Il apparaît donc clairement que la dimension économique et politique de ce problème est liée à son aspect purement écologique.
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-[[http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_7.jpg|{{http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_7r.jpg |Figure 7}}]]  +[[https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_7.jpg|{{https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_7r.jpg |Figure 7}}]]  
-[[http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_8.jpg|{{ http://www.cactuspro.com/images/article033_fig_8r.jpg|Figure 8}}]]+[[https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_8.jpg|{{ https://www.cactuspro.com/images/article033_fig_8r.jpg|Figure 8}}]]
  
 Durant ce voyage, d'autres preuves irréfutables de pillage nous apparurent sur deux autres sites importants. L'un d'eux est un site très connu de //Pelecyphora aselliformis// dans l'état de San Luis Potosí; l'autre étant un site d'//Ariocarpus fissuratus// - de la soit-disante variété '//lloydii//', dans l'état de Coahuila. Nous avions étudié et photographié ces deux sites très connus lors de précédents voyages (Fig. 7 et 8). En octobre 2003, les populations de ces derniers avaient très nettement diminué comme le montraient de toute évidence les nombreux signes de prélèvements relevés sur place. Durant ce voyage, d'autres preuves irréfutables de pillage nous apparurent sur deux autres sites importants. L'un d'eux est un site très connu de //Pelecyphora aselliformis// dans l'état de San Luis Potosí; l'autre étant un site d'//Ariocarpus fissuratus// - de la soit-disante variété '//lloydii//', dans l'état de Coahuila. Nous avions étudié et photographié ces deux sites très connus lors de précédents voyages (Fig. 7 et 8). En octobre 2003, les populations de ces derniers avaient très nettement diminué comme le montraient de toute évidence les nombreux signes de prélèvements relevés sur place.