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Ces satanés numéros de collecte des Sulcorebutia

Cet article a été originellement publié dans le CACTUS AND SUCCULENT JOURNAL (U.S.), Vol. 73 (2001), No.5. sous le titre original “Those pesky numbers in Sulcorebutia” par JOHN PILBEAM
Merci à John Pilbeam et à la CSJA pour leurs autorisations de traduction et de publication sur ce site.

Photos par Bill Weightman et l’auteur.

John Pilbeam, 51 Chelsfield Lane, Orpington, Kent, BR5 4HG England.
E-mail: jp[(à)]connoisseurs-cacti.fsnet.co.uk


S. mentosa var. mentosa (HS 104a)

Depuis le tout début, le genre Sulcorebutia a été bien documenté par les collecteurs sur le terrain. Les passionnés de ce genre ont bénéficié des découvertes d’une succession d’âmes intrépides qui ont parcouru les sentiers de Bolivie, à la recherche des magnifiques plantes de ce magnifique genre. Parmi les premiers, on peut citer Walter Rausch qui a décrit beaucoup de ses découvertes dans la revue allemande KuaS (Kakteen und andere Sukkulenten) ainsi que dans la revue de l’association belgo-néerlandaise (Succulenta). D’autres Sulcorebutia avec numéros de collecte, multipliés puis distribués, proviennent… d'Alfred Lau à l'issue de ses voyages en Bolivie, mais aussi du botaniste bolivien Martín Cárdenas, de Wolfgang Krahn et d’autres à leur époque.

S. mentosa var. mentosa (HS 104a)


Variations sur S. swobodae dans la collection de Willi Fischer.

Variations sur S. swobodae dans la collection de Willi Fischer

Plus récemment, un autre vaillant explorateur, Heinz Swoboda, s'est intéressé à ce genre et a rapporté des plantes de Bolivie. Grâce aux talents de multiplicateur de Willi Fischer, du Cactus Centrum Oberhausen en Allemagne, ces plantes ont pu être distribuées aux clients de ce producteur. Hormis Walter Rausch, Swoboda était le collecteur le plus prolifique de cette époque, et semblait découvrir quelque chose de neuf avec une incroyable régularité. Il a beaucoup voyagé en Bolivie, et pendant plusieurs années, a ramené des plantes de toute la zone de répartition des Sulcorebutia jusqu’à sa mort prématurée dans un accident de la route en Chine où il collectait des plantes totalement différentes. Ses collectes lui survivent et ornent les serres de nombreux amateurs en Europe et ailleurs. Certaines des plantes qu'il a collectées font doublons avec des collectes plus anciennes, bien qu'elles présentent parfois de légères différences. Ceci met l'accent sur la variabilité, parfois sans limites, de nombre d'espèces de ce genre, quand d'autres, peut-être moins répandues, présentent une constance remarquable dans leur aspect.
S. albissima ? (HS 24) Différentes variétés dans la collection de Willi Fischer

S. albissima ? (HS 24) Différentes variétés dans la collection de Willi Fischer

Quand j’ai écrit mon livre sur les Sulcorebutia (Pilbeam, 1985), celui-ci était sensé être une réflexion sur l’état des choses à ce moment précis, c'est-à-dire ce qui avait été décrit et où, avec une description et des photographies pour aider les amateurs à identifier leurs acquisitions. Ce livre est resté longtemps la seule référence en anglais regroupant dans un même ouvrage les connaissances sur ce genre, bien qu’il y ait eu plusieurs avancées dans diverses revues sur les cactus par le biais de nouvelles descriptions, de nouvelles combinaisons nomenclaturales et autres. Il y a désormais un nouvel ouvrage sur le genre, publié en 2000 par trois passionnés d’Outre-Rhin : Karl Augustin, Willi Gertel et Günter Hentzschel, mais malheureusement seulement disponible en allemand. Il rend bien compte des relations entre les espèces, et de fait, regroupe plusieurs d'entre elles sous le nom le plus ancien. Quelques-unes des diverses collectes sur le terrain, effectuées plus récemment, sont associées à d’anciennes découvertes. De rares numéros indéterminés de Heinz Swoboda sont aussi mentionnés dans le livre, beaucoup n’y figurent pas. Suite aux discussions sur les diverses espèces reconnues, il y a plusieurs Sulcorebutia laissés dans les limbes, simplement identifiés par le lieu et le numéro de collecte. Plusieurs numéros de collecte de Swoboda sont dans cette situation d'attente.

Les passionnés anglophones sans connaissance de l’allemand ont probablement passé des heures à se plonger dans le texte, dictionnaire à la main, ou à persuader certains de leurs amis germanophones de traduire des passages, pour leur instruction et parfois leur plus grande confusion. En aucun cas, toutes les questions sur les liens de parenté ne trouvent de réponses, et il n’y a pas de doute que les discussions sur ce sujet vont continuer pendant les années à venir car de plus en plus de plantes sont découvertes et mises à disposition des collectionneurs avides de nouveautés, ou supposées telles, dans ce genre. Une chose est sûre, nombre de passionnés n’acceptent pas la réduction des Sulcorebutia sous un concept plus large de Rebutia opéré dans la « CITES Cactaceae Checklist » en 1999. A tort ou à raison, ce nom prévaut encore pour beaucoup de fans de Sulcorebutia.

A l'intention de ceux qui ne veulent pas se plonger dans le texte en allemand de ce nouveau livre, ce qui suit présente certains des changements apparus dans cet ouvrage ou dans les parutions étrangères récentes et ratifiés par le livre.

S. breviflora var. haseltonii (Cárd.) Diers (1991). Cette nouvelle combinaison nomenclaturale, possède de longues épines et des fleurs jaunes. Elle était précédemment considérée comme synonyme du type. Numéros de collecte : Cárd. (Martin Cárdenas, Bolivia) 6222, 6223 ; HS (Heinz Swoboda, Autriche) 144, 144a ; KA (Karl Augustin, Autriche) 217 217a ; Lau (Alfred Lau, Allemagne / Mexique) 315 ; R (Walter Rausch, Autriche) 198 ; RV (Robert Vasquez, Bolivie) 372 ; WK (Wolfgang Krahn, Allemagne) 167.

S. breviflora var. laui, Diers (1991), Une nouvelle variété précédemment considérée comme conspécifique du type, avec de courtes épines pectinées et des fleurs jaunes, magenta ou blanches. Numéro de collecte : Lau 314

S. candiae var. kamiensis (Brederoo & Donald) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. menesesii var. kamiensis, aux fleurs jaunes ou orange vif. Numéros de collecte : G (Willi Gertel, Germany) 130 ; HS188, 189, 189a, 191, 191a ; KA 229, 230, 231, 232 ; Lau 974 ; R 607 ; RV 562.

S. krugerae var. hoffmannii (Back.) Augustin & Hentzschel (2000), précédemment Sulcorebutia hoffmanniana, avec des fleurs rouges et jaunes, ou plus rarement entièrement rouges. Numéros de collecte : G 85, 194, 195 ; HS 90, 90a ; KA 33 ; KK (Karel Knize, Pérou) 1213 ; R 254, 275 pour partie.

S. losenickyana var. chatajillensis (Oeser & Brederoo) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. verticillacantha var. chatajillensis (voir les commentaires avec la variété ci-dessous), petite plante avec une spination dense et des fleurs rouge foncé. Numéros de collecte : G 42, 42a ; FK (Franz Kühhas, Autriche) 72 ; WF (Willi Fischer, Allemagne) 18.

S. losenickyana var. vasqueziana (Rausch) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. vasqueziana, et qui l'est encore, puisque ce dernier a été décrit avant S. losenickyana, il a donc la priorité au rang d'espèce. Ces deux variétés ainsi que la variété type, S. losenickyana var. losenickyana, si elles sont considérées comme faisant partie d’une seule et même espèce, devraient être classées sous S. vasquesiana, et il n’y a pas de doute que cela sera bientôt fait. Numéros de collecte : G 27 ; HS 72 ; JK (Johan Pot et Kik van Boxtel, Pays-Bas) 74 ; KA 69 ; R 284, 474.

S. mariana var. laui (Brederoo & Donald) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. vizcarrae var. laui, avec une spination plus robuste que celle du type. Numéros de collecte : G 96, 97 ; HS 83 ; KA 43 ; Lau 324.

S. mentosa var. swobodae (Augustin) Augustin (2000), précédemment S. swobodae, avec une spination souple de couleur jaune ou brune. Numéros de collecte : G 63 ; HS 27, 27a ; KA 171, 185 ; (S. flavissima est placée en synonymie de S. mentosa var. mentosa).

S. oenantha var. pampagrandensis (Rausch) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. pampagrandensis, avec une spination plus dense et pectinée que celle du type. Numéros de collecte : G 16, 16a ; 118 23 ; JD (John Donald, Angleterre) 163 ; JK 29, 30 ; KA 19 ; R 466.

S. pasopayana (F. Brandt) Gertel (1991), nouvelle espèce, précédemment rattachée à S. pulchra ou S. perplexiflora. Numéros de collecte : EH (Erich Haugg, Allemagne) 6235, 6236, 6237 ; EM (Ernst Markus, Autriche) 356 ; G 161, 162 ; Lau 387 ; R 593.

S. purpurea var. unguispina (Rausch) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. unguispina, plante plus petite et épines plus réduites par rapport au type. Numéro de collecte : R 731.

S. steinbachii var. tunariensis (Cárd.) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. tunariensis, nettement moins épineux que le type et habituellement avec des têtes plus petites, fleurs rouges à gorge orange. Numéros de collecte : Cárd. 5555 ; G 127 ; HS 132 ; KA 225 ; Lau 971 ; R 260 ; WK 223).

S. tarabucoensis var. aureiflora (Rausch) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. verticillacantha var. aureiflora, toutes petites tiges avec des fleurs jaunes ou rouges à gorge jaune. Numéros de collecte : EH 6246 ; G 49, 153, 201 ; JK 63, 185 ; R479.

S. tarabucoensis var. callecallensis (F. Brandt) Augustin & Gertel (2000), précédemment considéré comme synonyme de S. tarabucoensis var. aureiflora et pas si différent, avec de petites tiges et des fleurs similaires. Numéros de collecte : EM 351 ; Lau 389 ; RH (Ralf Hillmann, Suisse) 1570 ; VZ (Johan et Elisabeth de Vries, Pays-Bas) 56.

S. tiraquensis var. aguilarii (HS 220).

S. tiraquensis var. aguilarii (HS 220)


S. tiraquensis var. aguilari, Augustin & Gertel (1999), à la belle spination jaune ou brune et d’apparence semblable à S. swobodae mais les épines ne sont pas aussi soyeuses. Numéros de collecte : G 176 ; He (Erwin Herzog, Allemagne) 94 ; HS 220 ; RH 797.

S. tiraquensis var. lepida (Ritter) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. lepida, S. totorensis var. lepida, et S. tiraquensis var. spinosior, avec un corps brun foncé ou vert, des épines brunes ou jaunes et des fleurs rose intense ou rouge très foncé. Numéros de collecte : FR (Friedrich Ritter, Allemagne / Chili) 369 ; G 74, 76, 76a, 177 ; HS 32 ; KA 159, 160 ; R 189, 190 ; WK 212.

S. tiraquensis var. renatae, Hentzschel & Beck (1999), une nouvelle variété avec de longues épines drues, flexibles et de couleur jaune ou brun foncé. Les fleurs sont rouge foncé. Numéros de collecte : G 108, 198, 185, 222 ; He 1112, 113 ; RH 820, 821.

S. tiraquensis var. totorensis (Cárd.) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. totorensis, grandes tiges avec des épines brun foncé et des fleurs d’un rouge-violet intense. Numéros de collecte : Cárd. 5494 ; G 111, 112, 114, 179, 180b ; HS 149; KA 20, 22).

S. verticillacantha var. taratensis (Cárd.) Augustin & Gertel (2000), précédemment S. taratensis, S. taratensis var. rninima, et S. pojoniensis nom. prov., avec un petit corps foncé, une spination dense et des fleurs rose intense. Numéros de collecte : Cárd. 5553 ; EH 7159, 7160, 7161 ; HS 147 ; KA 221 ; R 266 ; WK 713.

Après coup, une nouvelle variété a été décrite en décembre 2000 par Willy Gertel dans Cactus & Co, à savoir S. markusii subsp. tintiniensis Gertel, une plus petite plante, une spination dense et des fleurs allant du rose intense au rouge foncé. Numéros de collecte : G 140, 141, 142, 143, 144, 196, 197, 198 ; He 37, 38, 39, 40, 41 ; HS 57, 57a, 57b ; RH 712, 713, 714, 715, 716, 717 ; US (?) 73, 74, 75, 76, 77, 78. A ce sujet, Gertel mentionne des plantes sous les numéros EH 7139, 7140 ; G 35, 90 ; Lau 333 ; HS 64 ; R 195a, qui, bien que similaires, diffèrent quelque peu de S. markusii subsp. markusii – mais elles ne sont pas assimilées à cette nouvelle sous-espèce.

Beaucoup des plantes mentionnées précédemment commencent à être disponibles pour les amateurs grace à une propagation, qui, de part la propension à rejeter de ce genre, est relativement simple. Les numéros de collecte les plus couramment rencontrés sont ceux de Heinz Swoboda, car, comme mentionné auparavant, ils sont disponibles dans le commerce depuis des années. Quelques-unes de ces plantes sont particulièrement intéressantes pour les collectionneurs, et j’aimerais attirer l’attention sur certaines qui ont fait, pour le moins, le bonheur de ce grand amateur de Sulcorebutia.

Sulcorebutia swobodae (HS 27)

Sulcorebutia swobodae (HS 27)


HS 27. Il est approprié de commencer par la plante nommée d’après Heinz Swoboda, et ramenée dans le livre d’Augustin, Gertel et Hentzschel à à une variété de S. mentosa (S. mentosa var. swobodae). Elle a des épines de couleur jaune ou brune, inhabituellement fines et douces au toucher et des fleurs roses (avec une étrange forme à fleurs blanches). Elle reste solitaire quelques temps avant de former des touffes, comme la plupart des Sulcorebutia en culture.

HS 13. Pendant de nombreuses années, cette plante a été considérée à tort comme étant S. santiaginiensis et vendue comme telle. Pour ajouter à la confusion des acheteurs de plantes sous ce numéro de collecte, ce Sulcorebutia était facilement assimilable à S. albissima, une variété présentant une variabilité de la couleur des épines (du blanc au brun en passant par le jaune) comme le montre clairement la photo prise dans la collection de Willi Fischer. S. mariana (HS 15)Il était donc malencontreusement nommé « albissima » (le plus blanc), mais quelque soit la couleur des épines, il s’agit d’une très belle plante, de bonne croissance, à grande tige évoluant en un amas de têtes de la taille d’une tomate et avec des fleurs variant du rose-violacé pâle au lilas très intense.

S. mariana (HS 15)

HS 15. Cette plante m'interpella quand je la vis pour la première fois dans la collection de Willi Fischer, car elle était assez différente de ce que j’avais pu voir avant. Elle a été nommée par la suite S. mariana et considérée comme une vraie espèce. Elle fait des têtes de la taille d’une pomme, avec un corps d’un beau brun foncé et avec ce rouge foncé qui est caractéristique du genre, par opposition aux Rebutia au sens strict.

S. albissima ? (HS 24)

S. albissima ? (HS 24)

HS 24 me laisse encore perplexe car j’ai reçu des plantes portant ce numéro avec des épines variant du blanc au jaune à bouts bruns, jusqu’au brun rougeoyant. Il a été assimilé à S. albissima, mais la spination ressort plus du corps que sur la plupart des autres Sulcorebutia de cette espèce. Quoiqu’il en soit, cette très belle plante mérite d’être cultivée.

S. kruegeri (HS 41 a)

S. kruegeri (HS 41 a)

HS 41a. Cette forme de S. cardenasiana à épines blanches et plus pectinées, semble poser moins de problèmes en culture (pour moi tout au moins) que les plantes plus ordinaires avec des épines légèrement plus saillantes (brunes et jaunes), qui étaient disponibles quand l’espèce a été décrite. Les fleurs sont jaunes pour les deux formes.



S. cylindrica/vizcarrae, fleur blanche (HS 44a)

S. cylindrica/vizcarrae, fleur blanche (HS 44a)


HS 44a (Figure 5, 6) a été rattaché à S. cylindrica, habituellement portant des fleurs jaunes ou rose-violacé, nettement colonnaire dans l’habitat, ou s’étalant en culture si on l’y autorise. J’ai acquis plusieurs de ces plantes lorsqu’elles ont été disponibles, et toutes, sauf une à fleurs rose pâle, ont des fleurs blanches. S. cylindrica/vizcarrae, fleur rose pâle (HS 44a)Ces plantes sont restées plus globulaires et épaisses que les autres S. cylindrica que j’ai pu voir. Lors de son apparition sur le marché, elle était référencée comme S. vizcarrae (comme forme à fleur blanche).

S. cylindrica/vizcarrae, fleur rose pâle (HS 44a)




S. vizcarrae ? (Lau 337)

S. vizcarrae ? (Lau 337)

Elle ressemble en tous points, à l’exception de la couleur des fleurs, à une plante que j’ai reçue d’Alfred Lau (Lau 337). Mais les trois auteurs du livre récent jettent un doute sur l’identification des plantes apparues en culture sous le nom de S. vizcarrae, décrites à l’origine par Cárdenas (avec une photographie de mauvaise qualité), aux alentours de Mizque. Pour autant que l’on puisse voir, il à l’air de ressembler à mon Sulcorebutia Lau 337, et mes doutes quant à son identification persistent.



S. mentosa (précedement flavissima), fleur blanche (HS 48)

S. mentosa (précedement flavissima), fleur blanche (HS 48)

HS 48 La photographie montre une forme à fleurs blanches de S. flavissima (plutôt que la forme classique à fleurs roses), qui, contrairement à S. swobodae, n’est reconnue à aucun niveau dans le nouveau livre, mais est reléguée sous S. mentosa, jusqu’alors considérée comme ayant seulement des épines brunes très foncées. Quand j’ai rencontré Willi Fischer et sa fabuleuse collection de plantes, il me montra celles qu’il assimilait à une forme à épines jaunes de S. mentosa, et celles qu’il assimilait à une forme à épines brunes très foncées de S. flavissima. Je l’ai regardé attentivement, car je ne savais pas que les allemands faisaient souvent preuve de ce que je qualifierais d’humour irlandais, mais je crois qu’il était sérieux. L’amalgame entre ces deux plantes a longtemps été fait dans les livres, mais on peut aussi citer le traitement similaire appliqué à S. albissima et S. swobodae originaires de la même région. Ma vision des choses, axée sur les différences plutôt que sur les similitudes (la définition d’un splitter ou scindeur1), je pense) est confortée par la confirmation du nom « swobodae », utilisé comme variété de S. mentosa, et la reconnaissance complète de S. albissima comme une espèce à part entière dans le livre des allemands. Je vais certainement garder dans ma collection mes différentes plantes de S. albissima, ainsi que mon S. mentosa à épines foncées, la forme à épines jaunes et d’autres variations remarquables, surtout la forme à fleurs blanches. Je n’ai pas encore réécrit les étiquettes sur celles-ci, ni sur la forme avec de nombreuses épines jaunes que Karel Knize distribuait sous le nom non-validé de « S. cupreata » (KK 1800), qui n’est pas du tout référencé par les auteurs du livre allemand.


S. «S. jolantana » nom. prov. (HS 68)

«S. jolantana » nom. prov. (HS 68)

HS 68 a porté le nom officieux de « S. jolantana » pendant quelques années. Les plantes sont belles, les épines grandes et denses, la tige reste solitaire pendant plusieurs années, avant de faire des rejets dans tous les sens. Les fleurs, d’un profond rouge-violacé, sont splendides et la plante semble clairement faire partie de l’espèce S. purpurea. Les auteurs germaniques la laissent dans les limbes, reconnaissant néanmoins son individualité, et la rattachent à S. purpurea, bien qu’une relation avec S. torotorensis ait aussi été suggérée. Je pense qu’elle va rester étiquetée « anciennement S. jolantana ». Encore une fois : Et alors ? C’est une belle plante qui mérite d’être cultivée.


« S. pedroensis » nom. nud. (HS 76a) entièrement caché par les fleurs

« S. pedroensis » nom. nud. (HS 76a) entièrement caché par les fleurs

HS 76a Bien que j’accepte le renvoi à S. alba de HS76 disponible sous le nomen nudum2) de « S. pedroensis », il y a une plante mystérieuse dans ma collection, portant le numéro HS 76a, avec une spination foncée assez différente, et comme le montre la photographie, des fleurs violettes très abondantes. Elle n’est pas mentionnée dans le livre allemand.


S. fischeriana (HS 79)

S. fischeriana (HS 79)

HS 79 a été louablement nommé en l’honneur de Herr Willi Fischer, qui a rendu disponible pour nous tous de nombreux numéros de collecte « HS ». C'est un beau Sulcorebutia, avec des épines blanches et denses, de croissance lente et avec des fleurs d’un rouge soutenu ; un hommage mérité pour ce propagateur extraordinaire.




S. albissima (HS 100a)

S. albissima (HS 100a)

HS 100a a été référencé dans le livre comme S. albissima, ce que j’imagine être correct, mais il possède une tige plus petite et des épines très courtes serrées vraiment près du corps. Il n’y a pas d’épine centrale saillante.

HS 125 a été populaire auprès des amateurs pour sa spination façon « tapis à poils longs», rappelant le Cephalocereus senilis dans son mode de croissance. Il a été commercialisé sous le nom de catalogue non-valide « S. senilis » mais semble juste être une variation de S. crispata avec des épines inhabituellement longues. Néanmois c'est une forme intéressante à dénicher, comme les nombreuses autres formes de S. crispata, une plante à la spination très variable. Au passage, une “nouvelle” espèce qui a été décrite récemment dans Cactus & Co., S. gemmae Mosti & Roveda, ne semble être qu’une des formes plus petites de S. crispata. Même si les auteurs le nient, en soulignant le développement d'épines centrales en culture et les différences dans la testa3), la séparation au niveau de l'espèce semble ténue.

HS 130, selon le livre, est une forme de S. krugerae à épines inhabituellement longues. Il fait de bien plus grandes têtes en culture que ce que l’on peut observer normalement chez cette espèce. Il a une belle couleur jaune ambre plutôt que le brun terne des collections plus anciennes.

HS 140 est un autre Sulcorebutia qui existe depuis un moment dans les collections. Du fait de son corps foncé, de sa spination dense et de ses fleurs rouge pompier, c’est une belle plante qui mérite d’être cultivée. Elle vient de Torotoro, et dans cette zone, la plante lui ressemblant le plus est S. verticillacantha var. cuprea ; une référence à ce numéro de collecte est faite avec ce nom dans le livre allemand.

Sulcorebutia sp., entre Totora et Omereque, Bolivie (HS 151)

Sulcorebutia sp., entre Totora et Omereque, Bolivie (HS 151)


S. augustinii (HS 152) HS 151 est une plante étonnamment belle, qui a été associée de manière douteuse à S. augustinii (HS 152) lors de sa description par Günter Hentzschel en 1989. Elle est listée séparément dans le livre, mais aucun nom ne lui est donné. Elle provient d’une zone située entre Totora et Omereque. Un peu au nord de cette zone, on trouve S. tiraquensis (type) et S. tiraquensis var. totorensis, alors qu’au sud on trouve S. augustinii. J'espère que quelqu'un aura un jour le courage de joindre au moins un nom de sous espèce à cette plante qui le mérite.

S. augustinii (HS 152)



Et il y en a encore bien d’autres, mais cela demanderait bien trop de développements pour ce court article. J’ai joint deux photographies de la collection de Willi Fischer pour montrer les incroyables variations de certaines espèces de Sulcorebutia. Si tout cela ne fait pas de vous un fan de ce genre, alors rien ne le fera !


RÉFÉRENCES :

AUGUSTIN, K, S. BECK, W. GERTEL & G. HENTZSCHEL. 1999. Two new varieties of Sulcorebutia tiraquensis (Cárdenas) Ritter. Cactus & Co. 3(3): 117-123.

AUGUSTIN,K, W. GERTEL & G. HENTZSCHEL. 2000. Sulcorebutia. Eugen Ulmer GmhH & Co., Stuttgart.

DIERS L. 1991. Zur Taxonomie der Sulcorebutia aus der Río Caine-Gebiet. Kakt. Sukk. 42(4): 98-101.

GERTEL, W. 1991. Neues zu Sulcorebutia pulchra (Cárdenas) Donald. Kakt. Sukk. 42(7): 174-176.

GEKTEL W. 2000. Sulcorebutia markusi Rausch ssp. tintiniensis Gertel subspecies nova. Cactus & Co. 4(4): 162-169.

MOSTI, S. & G. ROVIDA. 2000. Sulcorebutia gemmae - a new species from Zudañez-Mojocoya (Bolivia). Cactus & Co. 4(4): 170-178.

PILBEAM, J. 1985. Sulcorebutia & Weingartia - a collector's guide. B.T. Batsford Ltd., London.


Traduit pour le Cactus Francophone par Marck
Relu par Eric Mare et Philippe Corman
Publié le 2010/01/24

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1)
NdT : La taxonomie est partagée entre 2 approches : celle qui regarde les différences et celle qui regarde les similitudes. La première a tendance à multiplier les taxons (splitter ~ scindeur) la seconde a les réduire (lumper ~ regroupeur).
2)
Littéralement “nom nu”. Se dit des noms de plante qui n'ont pas fait l'objet d'une description dans les règles de la botanique, sans préjuger de la pertinence de distinguer ce taxon.
3)
Ndt : Enveloppe la plus extérieure de la graine.