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collection_conservation_ou_denaturation [2007/12/02 22:34] grandchoumcollection_conservation_ou_denaturation [2010/07/03 21:10] (Version actuelle) nio91
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 ======Collection : conservation ou dénaturation ?====== ======Collection : conservation ou dénaturation ?======
  
-Par **Gérard Dumont.**+Par **Gérard Dumont**, le 2000/03/08.
  
 L'exposé qui suit peut paraître aller à contre-sens de certaines idées bien ancrées dans l'esprit des collectionneurs de plantes succulentes. Il n'a pas pour but d'apporter la contradiction à quiconque et encore moins d'entamer une polémique. Il tente seulement d'élargir une certaine vision des choses sur un sujet d'actualité : "la protection et la conservation", sujet de plus en plus souvent abordé dans la "presse cactophile" et, à mon sens, très souvent mal présenté par celle-ci (maladresse ou volonté ?) et de ce fait mal interprété par certains lecteurs... L'exposé qui suit peut paraître aller à contre-sens de certaines idées bien ancrées dans l'esprit des collectionneurs de plantes succulentes. Il n'a pas pour but d'apporter la contradiction à quiconque et encore moins d'entamer une polémique. Il tente seulement d'élargir une certaine vision des choses sur un sujet d'actualité : "la protection et la conservation", sujet de plus en plus souvent abordé dans la "presse cactophile" et, à mon sens, très souvent mal présenté par celle-ci (maladresse ou volonté ?) et de ce fait mal interprété par certains lecteurs...
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 On essayera donc ici d'évaluer... On essayera donc ici d'évaluer...
  
-  * l'intérêt général de la mise en culture d'une plante rare ou menacée en tant que moyen de sa conservation et de sa protection.%%+  * l'intérêt général de la mise en culture d'une plante rare ou menacée en tant que moyen de sa conservation et de sa protection.
  
   * l'intérêt réel et potentiel des collections d'amateurs en tant que support de cette mise en culture conservatoire.   * l'intérêt réel et potentiel des collections d'amateurs en tant que support de cette mise en culture conservatoire.
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 Et d'abord, par quelle procédure de mise en culture pourrait-on assurer au mieux la conservation //ex situ// d'une plante naturelle rare et menacée ? Si vous posez cette question autour de vous la réponse a de fortes chances de ressembler à peu près à celle-ci : Et d'abord, par quelle procédure de mise en culture pourrait-on assurer au mieux la conservation //ex situ// d'une plante naturelle rare et menacée ? Si vous posez cette question autour de vous la réponse a de fortes chances de ressembler à peu près à celle-ci :
  
-// +  * //"Il faut tout d'abord prélever un ou quelques exemplaires sur le site, ou se contenter des seules graines de ces exemplaires. On choisira soigneusement les exemplaires parmi les plus représentatifs de la plante à protéger, que l'on prélèvera en très faible quantité afin de minimiser l'inévitable préjudice qu'entraîne ce prélèvement sur la population en place. Puis on multipliera intensivement la plante à partir de ce petit stock initial, de préférence par graines, afin de pouvoir la disséminer le plus possible auprès des institutions et des amateurs, suivant le bon vieux principe que pour ne pas perdre une plante il faut la distribuer largement autour de soi. Une fois introduite dans les listes de graines des associations d'amateurs et les listes commerciales des professionnels et éventuellement disséminée dans quelques jardins botaniques, il n'y aura rapidement plus aucun risque de voir disparaître la plante des cultures, et l'avenir sera assuré à long terme quant à la disponibilité du matériel végétal nécessaire à une éventuelle réintroduction, si celle-ci s'avérait nécessaire à l'avenir"//
-"Il faut tout d'abord prélever un ou quelques exemplaires sur le site, ou se contenter des seules graines de ces exemplaires. On choisira soigneusement les exemplaires parmi les plus représentatifs de la plante à protéger, que l'on prélèvera en très faible quantité afin de minimiser l'inévitable préjudice qu'entraîne ce prélèvement sur la population en place. Puis on multipliera intensivement la plante à partir de ce petit stock initial, de préférence par graines, afin de pouvoir la disséminer le plus possible auprès des institutions et des amateurs, suivant le bon vieux principe que pour ne pas perdre une plante il faut la distribuer largement autour de soi. Une fois introduite dans les listes de graines des associations d'amateurs et les listes commerciales des professionnels et éventuellement disséminée dans quelques jardins botaniques, il n'y aura rapidement plus aucun risque de voir disparaître la plante des cultures, et l'avenir sera assuré à long terme quant à la disponibilité du matériel végétal nécessaire à une éventuelle réintroduction, si celle-ci s'avérait nécessaire à l'avenir"//+
  
 Ce tableau idyllique mais simpliste appelle une seule observation : **TOUT FAUX !** Ce tableau idyllique mais simpliste appelle une seule observation : **TOUT FAUX !**
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 =====Les problèmes initiaux...===== =====Les problèmes initiaux...=====
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 On voit donc que dés le début de la mise en culture la population introduite n'est souvent déjà pas plus tout à fait celle que l'on veut conserver ! On voit donc que dés le début de la mise en culture la population introduite n'est souvent déjà pas plus tout à fait celle que l'on veut conserver !
 ** **
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 Deux conséquences d'emblée très néfastes à une éventuelle réintroduction sont importantes à signaler : Deux conséquences d'emblée très néfastes à une éventuelle réintroduction sont importantes à signaler :
  
   - Les éventuels allèles absents de la collecte initiale seront définitivement perdus si jamais la population naturelle disparaissait totalement.   - Les éventuels allèles absents de la collecte initiale seront définitivement perdus si jamais la population naturelle disparaissait totalement.
   - Le rétrécissement de la base génétique ainsi provoqué par le prélèvement initial défectueux diminuera inévitablement les capacités d'adaptation ultérieure de la population réintroduite à d'éventuelles modifications de son milieu d'origine, que ces modifications soient survenues entre temps ou se produisent après la réintroduction.   - Le rétrécissement de la base génétique ainsi provoqué par le prélèvement initial défectueux diminuera inévitablement les capacités d'adaptation ultérieure de la population réintroduite à d'éventuelles modifications de son milieu d'origine, que ces modifications soient survenues entre temps ou se produisent après la réintroduction.
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   * **Un effectif généralement trop faible de la population en culture**, elle-même parfois fractionnée en sous-populations sans échanges de gênes entre elles. Ce sous-effectif entraine trois conséquences néfastes :   * **Un effectif généralement trop faible de la population en culture**, elle-même parfois fractionnée en sous-populations sans échanges de gênes entre elles. Ce sous-effectif entraine trois conséquences néfastes :
- +    - **La pression de mutation ne peut plus alors être considérée comme négligeable**. En effet dans une vaste population les gènes aléatoirement mutés sont "dilués", s'annulant l'un l'autre ou disparaissant plus ou moins au fil des recombinaisons, alors que dans une population très réduite et isolée, ces gènes, préexistants ou apparus secondairement en culture, peuvent plus facilement se maintenir et s'exprimer. On aboutit alors non pas à des écotypes de la culture mais à des **variants non-adaptatifs**. 
-  - **La pression de mutation ne peut plus alors être considérée comme négligeable**. En effet dans une vaste population les gènes aléatoirement mutés sont "dilués", s'annulant l'un l'autre ou disparaissant plus ou moins au fil des recombinaisons, alors que dans une population très réduite et isolée, ces gènes, préexistants ou apparus secondairement en culture, peuvent plus facilement se maintenir et s'exprimer. On aboutit alors non pas à des écotypes de la culture mais à des **variants non-adaptatifs**. +    - **Risque de fixation de facteurs récessifs délétères** par la consanguinité et l'accroissement de l'homozygotie qui en découle, ceci pour les populations allogames. Ces facteurs récessifs défavorables ne pourraient être (plus ou moins) éliminés qu'en soumettant la population en culture à une sélection orientée, ce qui va à l'encontre du but recherché de conservation ! 
- +    - **Risque d'émergence d'éventuels mécanismes d'auto-incompatibilité entre individus**. Ces mécanismes sont de portée normalement limitée à l'individu dans les populations allogames en conditions naturelles. Mais ils peuvent, du fait de la diminution de la distance génétique entre les individus en culture, interagir entre des individus trop consanguins et diminuer encore la fertilité globale de la population concernée, déjà altérée par la dépression consanguine...
-  - **Risque de fixation de facteurs récessifs délétères** par la consanguinité et l'accroissement de l'homozygotie qui en découle, ceci pour les populations allogames. Ces facteurs récessifs défavorables ne pourraient être (plus ou moins) éliminés qu'en soumettant la population en culture à une sélection orientée, ce qui va à l'encontre du but recherché de conservation ! +
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-  - **Risque d'émergence d'éventuels mécanismes d'auto-incompatibilité entre individus**. Ces mécanismes sont de portée normalement limitée à l'individu dans les populations allogames en conditions naturelles. Mais ils peuvent, du fait de la diminution de la distance génétique entre les individus en culture, interagir entre des individus trop consanguins et diminuer encore la fertilité globale de la population concernée, déjà altérée par la dépression consanguine...+
  
   * **Une sélection orientée involontaire**. Lors d'un semis trop productif il est difficile de ne pas garder préférentiellement les sujets les plus caractéristiques, les plus beaux ou les plus vigoureux. Et pour la reproduction on est bien obligé d'utiliser les seuls sujets consentant à fleurir et fructifier dans les conditions de leur culture ! On sélectionne en cela artificiellement les individus les mieux adaptés à ces nouvelles conditions au détriment des autres, aggravant ainsi la dérive génétique et rétrécissant souvent encore un peu plus la base génétique de la population conservée. Certains caractères défavorables pour les individus faibles ou moribonds en de telles conditions pourront ainsi se perdre définitivement, alors qu'ils se comporteraient en caractères favorables ou indifférents dans leur milieu naturel.   * **Une sélection orientée involontaire**. Lors d'un semis trop productif il est difficile de ne pas garder préférentiellement les sujets les plus caractéristiques, les plus beaux ou les plus vigoureux. Et pour la reproduction on est bien obligé d'utiliser les seuls sujets consentant à fleurir et fructifier dans les conditions de leur culture ! On sélectionne en cela artificiellement les individus les mieux adaptés à ces nouvelles conditions au détriment des autres, aggravant ainsi la dérive génétique et rétrécissant souvent encore un peu plus la base génétique de la population conservée. Certains caractères défavorables pour les individus faibles ou moribonds en de telles conditions pourront ainsi se perdre définitivement, alors qu'ils se comporteraient en caractères favorables ou indifférents dans leur milieu naturel.
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   * **La pollution génétique et l'abâtardissement** (aucune notion péjorative ni relent d'eugénisme ne sont à associer à ces termes). Le risque d'hybridations et d'introgressions méconnues est très élevé lorsque plusieurs espèces interfertiles sont maintenues en culture dans un rayon proche. Il est alors difficile d'éviter totalement certaines hybridations parasites **dont les produits ne seront pas forcément morphologiquement décelables et éliminables**. Si ces hybrides méconnus sont fertiles, même partiellement, le rétrocroisement involontaire de ceux-ci avec leur parenté supposée pourra entraîner à terme des phénomènes d'//introgression//, c'est-à-dire d'incorporation dans un génotype de certains gènes étrangers. **Ce danger de pollution génétique est d'autant plus pervers que celle-ci peut corriger les méfaits de la fréquente dépression consanguine des plantes en culture**, par un phénomène d'//hétérosis// (qui n'est en fait que le simple effet-miroir de la dépression consanguine), ce terme désignant le gain habituel en vigueur et robustesse lié à la restauration de l'hétérozygotie pour des génotypes qui supportent mal un taux élevé d'homozygotie, c'est-à-dire la plupart des allogames. Or ce regain de vigueur produit par une hybridation involontaire et méconnue se comporte en avantage adaptatif qui risque d'être abusivement sélectionné (volontairement ou involontairement) et multiplié, altérant un peu plus les caractéristiques génétiques originelles de la population conservée.   * **La pollution génétique et l'abâtardissement** (aucune notion péjorative ni relent d'eugénisme ne sont à associer à ces termes). Le risque d'hybridations et d'introgressions méconnues est très élevé lorsque plusieurs espèces interfertiles sont maintenues en culture dans un rayon proche. Il est alors difficile d'éviter totalement certaines hybridations parasites **dont les produits ne seront pas forcément morphologiquement décelables et éliminables**. Si ces hybrides méconnus sont fertiles, même partiellement, le rétrocroisement involontaire de ceux-ci avec leur parenté supposée pourra entraîner à terme des phénomènes d'//introgression//, c'est-à-dire d'incorporation dans un génotype de certains gènes étrangers. **Ce danger de pollution génétique est d'autant plus pervers que celle-ci peut corriger les méfaits de la fréquente dépression consanguine des plantes en culture**, par un phénomène d'//hétérosis// (qui n'est en fait que le simple effet-miroir de la dépression consanguine), ce terme désignant le gain habituel en vigueur et robustesse lié à la restauration de l'hétérozygotie pour des génotypes qui supportent mal un taux élevé d'homozygotie, c'est-à-dire la plupart des allogames. Or ce regain de vigueur produit par une hybridation involontaire et méconnue se comporte en avantage adaptatif qui risque d'être abusivement sélectionné (volontairement ou involontairement) et multiplié, altérant un peu plus les caractéristiques génétiques originelles de la population conservée.
  
-  * Il ne faudrait pas croire que la pollution génétique et l'abâtardissement sont des risques limités au seul niveau interspécifique, ils interviennent **également au niveau infraspécifique**, de manière encore moins décelable mais tout aussi néfaste à une conservation efficace. En effet il est fréquent que le maintien en culture d'une espèce s'effectue sous forme d'un regroupement d'individus issus de plusieurs populations d'origine légèrement différente, et qui représentaient peut-être des écotypes différents (on peut parfois suspecter qu'une population géographique soit un écotype, mais on ne peut que difficilement le prouver) et la libre fécondation à l'intérieur de cette population globale va vite détruire l'individualité génétique, et donc l'originalité, de chacun de ces éventuels écotypes. Il y a donc alors non seulement une perte irrécupérable en culture de ces écotypes, mais aussi une modification de l'expression de la diversité génétique de la population globale conservée en culture, par l'homogénéisation et l'abâtardissement interne de cette population dus au brassage des caractères propres à chacun des écotypes initiaux.+    * Il ne faudrait pas croire que la pollution génétique et l'abâtardissement sont des risques limités au seul niveau interspécifique, ils interviennent **également au niveau infraspécifique**, de manière encore moins décelable mais tout aussi néfaste à une conservation efficace. En effet il est fréquent que le maintien en culture d'une espèce s'effectue sous forme d'un regroupement d'individus issus de plusieurs populations d'origine légèrement différente, et qui représentaient peut-être des écotypes différents (on peut parfois suspecter qu'une population géographique soit un écotype, mais on ne peut que difficilement le prouver) et la libre fécondation à l'intérieur de cette population globale va vite détruire l'individualité génétique, et donc l'originalité, de chacun de ces éventuels écotypes. Il y a donc alors non seulement une perte irrécupérable en culture de ces écotypes, mais aussi une modification de l'expression de la diversité génétique de la population globale conservée en culture, par l'homogénéisation et l'abâtardissement interne de cette population dus au brassage des caractères propres à chacun des écotypes initiaux.
  
-  * Notons que la pollution génétique et l'abâtardissement ne sont plus vraiment de la dérive génétique au sens strict, mais peuvent y être assimilés car leurs résultats vont dans le même sens, c'est-à-dire d'éloigner **irréversiblement** les caractéristiques de la population conservée de celles de la population d'origine qu'elle est censée représenter.+    * Notons que la pollution génétique et l'abâtardissement ne sont plus vraiment de la dérive génétique au sens strict, mais peuvent y être assimilés car leurs résultats vont dans le même sens, c'est-à-dire d'éloigner **irréversiblement** les caractéristiques de la population conservée de celles de la population d'origine qu'elle est censée représenter.
  
  
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 =====Réponse à Saint-Thomas :===== =====Réponse à Saint-Thomas :=====
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 Que ceux qui doutent encore de la réalité des phénomènes de dérive génétique et de la rapide non-conformité des plantes reproduites en culture avec leurs ancêtres naturels considèrent le fait suivant : Que ceux qui doutent encore de la réalité des phénomènes de dérive génétique et de la rapide non-conformité des plantes reproduites en culture avec leurs ancêtres naturels considèrent le fait suivant :
  
-    Une plante issue d'une lignée en culture est très souvent beaucoup moins caractérielle et fragile que la même plante directement issue du milieu naturel, sa culture est plus aisée et sa croissance est généralement meilleure.+  * //Une plante issue d'une lignée en culture est très souvent beaucoup moins caractérielle et fragile que la même plante directement issue du milieu naturel, sa culture est plus aisée et sa croissance est généralement meilleure.//
  
 Bien que ce phénomène ne soit pas constant, il est trop souvent constaté pour pouvoir être nié. L'explication intuitive qui en est donnée est généralement la suivante : Bien que ce phénomène ne soit pas constant, il est trop souvent constaté pour pouvoir être nié. L'explication intuitive qui en est donnée est généralement la suivante :
  
-    Les difficultés d'accommodation des plantes naturelles introduites en culture sont liées au fait que ces plantes sont déjà adultes et supportent mal le traumatisme de la transplantation et du changement brutal des conditions de leur milieu. Une plante naturelle nécessiterait donc un certain temps d'"acclimatation".+  * //Les difficultés d'accommodation des plantes naturelles introduites en culture sont liées au fait que ces plantes sont déjà adultes et supportent mal le traumatisme de la transplantation et du changement brutal des conditions de leur milieu. Une plante naturelle nécessiterait donc un certain temps d'"acclimatation".//
  
 Cette explication n'est pas totalement fausse. En effet, cette fameuse "acclimatation" peut correspondre au temps nécessaire pour que la plante introduite développe un nouvel accommodat phénotypique plus approprié avec les conditions de la culture. Cette explication n'est pas totalement fausse. En effet, cette fameuse "acclimatation" peut correspondre au temps nécessaire pour que la plante introduite développe un nouvel accommodat phénotypique plus approprié avec les conditions de la culture.
  
-Cette explication est cependant insuffisante, car cette différence persiste souvent au-delà de la phase critique d'introduction en culture, et de surcroît peut, dans une moindre mesure, se constater sur des individus issus de graines naturelles (c.à.d. des graines prélevées in situ et élevées en culture).+Cette explication est cependant **insuffisante**, car cette différence persiste souvent //au-delà// de la phase critique d'introduction en culture, et de surcroît peut, dans une moindre mesure, se constater sur des individus issus de graines naturelles (c.à.d. des graines prélevées //in situ// et élevées en culture).
  
-Ce phénomène fréquent n'est en fait que le témoin de la dérive génétique des lignées en culture, et donc d'un certain niveau d'adaptation de celles-ci aux conditions de cette culture. Cette dérive est le fait de la non prise en compte des problèmes signalés auparavant et de certains mécanismes de sélection involontaire (ou volontaire... ). L'amateur croît donc cultiver des représentants d'une espèce naturelle, alors que ce n'en sont bien souvent plus que des apparences, des monstruosités biologiques assimilables à des cultivars. Malheureusement, ces plantes dénaturées sont de piètre valeur d'un point de vue scientifique et donc d'une utilité médiocre d'un point de vue de la conservation.+Ce phénomène fréquent n'est en fait que le témoin de la dérive génétique des lignées en culture, et donc d'un certain niveau d'//adaptation// de celles-ci aux conditions de cette culture. Cette dérive est le fait de la non prise en compte des problèmes signalés auparavant et de certains mécanismes de sélection involontaire (ou volontaire... ). L'amateur croît donc cultiver des représentants d'une espèce naturelle, alors que ce n'en sont bien souvent plus que des apparences, des monstruosités biologiques assimilables à des //cultivars//. Malheureusement, ces plantes dénaturées sont de piètre valeur d'un point de vue scientifique et donc d'une utilité médiocre d'un point de vue de la conservation.
  
-Une autre preuve concrète de cette profonde altération des plantes en culture risque, comme il a été signalé auparavant, d'être la difficulté ou l'échec de leur éventuelle réintroduction in situ. Espérons seulement que cette dernière éventualité ne soit pas indispensable au lecteur pour qu'il se forge sa propre conviction...+Une autre preuve concrète de cette profonde altération des plantes en culture risque, comme il a été signalé auparavant, d'être la difficulté ou l'échec de leur éventuelle réintroduction //in situ//. Espérons seulement que cette dernière éventualité ne soit pas indispensable au lecteur pour qu'il se forge sa propre conviction...
  
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-=====La part des choses...===== 
  
-Les problèmes de dérive génétique sont difficilement contournables dans le cas des plantes annuelles dont on ne peut pas limiter le nombre de générations sexuées en culture, hormis par la conservation prolongée de leurs semences. Mais il se trouve que les plantes succulentes sont très rarement des plantes annuelles ! ...et que leur multiplication végétative est particulièrement aisée ! Aussi, quelques précautions supplémentaires et surtout une prise en compte un peu plus attentive de l'ensemble de ces problèmes pourraient faire d'un hobby (qui doit le rester ! ) une chance supplémentaire pour certaines de ces plantes à l'avenir incertain dans leurs milieux naturels. 
  
-Paraître prôner la multiplication végétative contrôlée des plantes succulentes menacées plutôt que leur semis pourra surprendre quelques amateurs, habitués à entendre et surtout à lire l'inverse... Quant à rationaliser le peu d'espace dont ils disposent en effectuant des cultures alternées de populations importantes avec la gestion en parallèle d'une collection de graines plutôt que de plantes vivantes permanentes, certains y verront la négation même de leur passion ! La multiplication végétative à partir de têtes de clones issues de collecte, en nombre suffisant et correctement référencées, est pourtant le seul moyen pour que les collections d'amateurs soient d'une quelconque utilité dans une optique de conservation ex situ et donc de préservation des plantes menacées. Ceux qui vous prétendent le contraire prennent leurs désir pour des réalités ! 
  
-En fait, tout dépend du but recherché. La conservation n'étant pas le but premier de l'amateur ou du commerçant, il est évident que celui qui se satisfait d'une collection d'un peu de tout et de beaucoup de rien et qui trouve son plaisir ou son intérêt à semer à tort et à travers peut continuer à le faire, mais en sachant ce qu'il fait et ce qu'il peut en attendre, et surtout en enfouissant au fond de sa poche les valorisants mais bien illusoires arguments de la Conservation. Ses "précieuses" plantes ne seront souvent rien d'autre que de belles images, les mirages de leurs cousines in situ, et les noms ronflants de leurs étiquettes correspondront plus à leurs arbres généalogiques qu'à leurs actes de naissance... 
  
-Cependant, même en restant sur le simple point de vue de la distraction horticole, et des libertés que ce contexte autorise, il est nécessaire de dénoncer une pratique calamiteuse et pourtant si fréquente en culture d'amateur : la fécondation croisée frère×soeur ou ascendant×descendant des plantes allogames (de très nombreuses succulentes sont dans ce cas, rappelons-le). Cette pratique est une ineptie biologique et une catastrophe génétique à court terme (augmentation brutale du taux d'homozygotie, fixation de récessifs, et donc médiocrité de la qualité de la semence) et, à moyen terme, la façon la plus rapide de créer et de fixer en quelques générations de superbes lignées de cultivars fortement homozygotes et sans guère plus de liens avec leurs homologues naturels qu'en ont les caniches avec les loups... Même si l'on se moque de la conformité de ses plantes avec leurs cousines sauvages, d'un strict point de vue horticole cela reste tout de même un non-sens, hormis les rares cas où l'on cherche justement à sélectionner des formes horticoles. Par cet usage abusif des croisements consanguins d'allogames, on obtiendra essentiellement des semences et des plantes végétativement médiocres et très rapidement dénaturées. Les pratiques individuelles des amateurs ne sont pas les seules en cause, une part de responsabilité en revient à certains fournisseurs de semence, associatifs ou professionnels, qui diffusent sans information des lots de graines issues de ce type de fécondation (l'ignorant, feignant de l'ignorer, ou pire s'en contrefichant royalement... ). Cela est d'autant plus regrettable que le but affiché par ces fournisseurs est souvent de favoriser, par cette diffusion, la préservation de certaines plantes rares. Ce but est certainement atteint pour ce qui est de la diminution de la pression de collecte (ce qui est malgré tout l'essentiel), mais pour ce qui est de la conservation en culture, le collectionneur y trouvera plus souvent son compte que le biologiste...+=====La part des choses...=====
  
-   +Les problèmes de dérive génétique sont difficilement contournables dans le cas des plantes annuelles dont on ne peut pas limiter le nombre de générations sexuées en culture, hormis par la conservation prolongée de leurs semences. Mais il se trouve que les plantes succulentes sont très rarement des plantes annuelles ! ...et que leur multiplication végétative est particulièrement aisée ! Aussi, quelques précautions supplémentaires et surtout une prise en compte un peu plus attentive de l'ensemble de ces problèmes pourraient faire d'un hobby (qui doit le rester ! ) une chance supplémentaire pour certaines de ces plantes à l'avenir incertain dans leurs milieux naturels.
-=====Qu'en conclure ?=====+
  
-A défaut d'avoir réussi à clarifier les problèmes eux-mêmes, espérons du moins que cet exposé aura un peu clarifié la problématique de la conservation ex situ des plantes succulentes dans l'esprit de certains amateursEspérons aussi qu'il aura suffisamment mis en relief le peu de rapport entre les modalités de leurs cultures d'agrément et les strictes exigences des cultures de conservation. L'intention n'est pas de dévaloriser les premières mais simplement de faire comprendre que l'on ne parle pas de la même chose Il ne suffit pas de cultiver une plante pour la conserver. La confusion des termes aboutit souvent à la confusion des concepts, et cela au détriment des résultats de l'un comme de l'autre...+Paraître prôner la multiplication végétative contrôlée des plantes succulentes menacées plutôt que leur semis pourra surprendre quelques amateurs, habitués à entendre et surtout à lire l'inverse... Quant à rationaliser le peu d'espace dont ils disposent en effectuant des cultures alternées de populations importantes avec la gestion en parallèle d'une collection de graines plutôt que de plantes vivantes permanentes, certains y verront la négation même de leur passion ! La multiplication végétative à partir de têtes de clones issues de collecteen nombre suffisant et correctement référencées, est pourtant le seul moyen pour que les collections d'amateurs soient d'une quelconque utilité dans une optique de conservation //ex situ// et donc de préservation des plantes menacéesCeux qui vous prétendent le contraire prennent leurs désir pour des réalités !
  
-Que ceux que ces notions ont ennuyés ou exaspérés se rassurentils pourront en pratique tout oublier, hormis les quatre notions essentielles qui sont signalées plus bas, car l'important n'est pas tant de connaître les mécanismes précis de ces problèmes que d'en réaliser l'ampleur. Le but de cet exposé n'est pas de critiquer telle ou telle pratique et encore moins de dicter une conduite, mais de faire prendre conscience de la complexité des problèmes de la conservation des plantes en culture et de la complexité des solutions à apporter à ces problèmes, et que la conservation d'organismes vivants ne se gérera jamais comme une collection de timbres ou un musée de peinture...+En fait, tout dépend du but recherché. La conservation n'étant pas le but premier de l'amateur ou du commerçant, il est évident que celui qui se satisfait d'une collection d'un peu de tout et de beaucoup de rien et qui trouve son plaisir ou son intérêt à semer à tort et à travers peut continuer à le faire, mais en sachant ce qu'il fait et ce qu'il peut en attendre, et surtout en enfouissant au fond de sa poche les valorisants mais bien illusoires arguments de la Conservation. Ses "précieuses" plantes ne seront souvent rien d'autre que de belles images, les mirages de leurs cousines //in situ//, et les noms ronflants de leurs étiquettes correspondront plus à leurs arbres généalogiques qu'à leurs actes de naissance...
  
-Le but de cet exposé sera donc atteint si les quatre affirmations suivantes sont à l'avenir mieux prises en compte dans le petit monde des succulentophiles :+Cependant, même en restant sur le simple point de vue de la distraction horticole, et des libertés que ce contexte autorise, il est nécessaire de dénoncer une pratique calamiteuse et pourtant si fréquente en culture d'amateur : la fécondation croisée frère×soeur ou ascendant×descendant des plantes allogames (de très nombreuses succulentes sont dans ce cas, rappelons-le). Cette pratique est une ineptie biologique et une catastrophe génétique à court terme (augmentation brutale du taux d'homozygotie, fixation de récessifs, et donc médiocrité de la qualité de la semence) et, à moyen terme, la façon la plus rapide de créer et de fixer en quelques générations de superbes lignées de cultivars fortement homozygotes et sans guère plus de liens avec leurs homologues naturels qu'en ont les caniches avec les loups... Même si l'on se moque de la conformité de ses plantes avec leurs cousines sauvages, d'un strict point de vue horticole cela reste tout de même un non-sens, hormis les rares cas où l'on cherche justement à sélectionner des formes horticoles. Par cet usage abusif des croisements consanguins d'allogames, on obtiendra essentiellement des semences et des plantes végétativement médiocres et très rapidement dénaturées. Les pratiques individuelles des amateurs ne sont pas les seules en cause, une part de responsabilité en revient à certains fournisseurs de semence, associatifs ou professionnels, qui diffusent sans information des lots de graines issues de ce type de fécondation (l'ignorant, feignant de l'ignorer, ou pire s'en contrefichant royalement... ). Cela est d'autant plus regrettable que le but affiché par ces fournisseurs est souvent de favoriser, par cette diffusion, la préservation de certaines plantes rares. Ce but est certainement atteint pour ce qui est de la diminution de la pression de collecte (ce qui est malgré tout l'essentiel), mais pour ce qui est de la conservation en culture, le collectionneur y trouvera plus souvent son compte que le biologiste...
  
-    1) Ne pas confondre la mise en culture d'une plante avec sa conservation en culture, la différence entre ces deux notions allant bien au-delà de la simple sémantique. 
  
-    2) La réintroduction d'une plante dans son milieu naturel présente non seulement d'énormes difficultés mais des risques certains. 
  
-    3) L'intérêt majeur de la mise en culture d'une plante rare et/ou menacée n'est pas de permettre une éventuelle réintroduction si nécessaire mais de diminuer la pression de cueillette qui s'exerce sur elle in situ. 
  
-    4) A partir de tout ce qui vient d'être dit, on peut tirer un enseignement qui constitue la conclusion logique de cet exposé : ... 
  
-        ... Pour tout organisme vivant, ou ensemble d'organismes vivants, il n'est de véritable protection et conservation que dans et avec le milieu qui l'a vu apparaître ou arriver et qui le conditionne.+=====Qu'en conclure ?=====
  
- +A défaut d'avoir réussi à clarifier les problèmes eux-mêmes, espérons du moins que cet exposé aura un peu clarifié la **problématique** de la conservation //ex situ// des plantes succulentes dans l'esprit de certains amateurs. Espérons aussi qu'il aura suffisamment mis en relief le peu de rapport entre les modalités de leurs cultures d'agrément et les strictes exigences des cultures de conservation. L'intention n'est pas de dévaloriser les premières mais simplement de faire comprendre que l'on ne parle pas de la même chose ! Il ne suffit pas de //cultiver// une plante pour la //conserver//. La confusion des termes aboutit souvent à la confusion des concepts, et cela au détriment des résultats de l'un comme de l'autre...
  
-    Gérard DUMONT +Que ceux que ces notions ont ennuyés ou exaspérés se rassurentils pourront en pratique tout oublier, hormis les quatre notions essentielles qui sont signalées plus bas, car l'important n'est pas tant de connaître les mécanismes précis de ces problèmes que d'en réaliser l'ampleurLe but de cet exposé n'est pas de critiquer telle ou telle pratique et encore moins de dicter une conduite, mais de **faire prendre conscience de la complexité des problèmes de la conservation des plantes en culture et de la complexité des solutions à apporter à ces problèmes**, et que la conservation d'organismes vivants ne se gèrera jamais comme une collection de timbres ou un musée de peinture...
-    4place de l'Eglise +
-    F - 29100 POULDERGAT +
-    e-mail : gerard.dumont@wanadoo.fr +
-    URL : http://perso.wanadoo.fr/gerard.dumont/+
  
- +Le but de cet exposé sera donc atteint si les quatre affirmations suivantes sont à l'avenir mieux prises en compte dans le petit monde des succulentophiles :
  
-Cet article avait été proposé, en 1997, à une revue cactophile bien connueJe l'avais rédigé "à chaud" en réaction à quelques encarts répétitifs parus dans celle-ci et laissant croire aux amateurs qu'ils participaient effectivement par leurs collections à la protection et à la "Conservation" des plantes qu'ils maintenaient en culture. Cet article fut poliment refusé, au motif qu'il était beaucoup trop long pour être publié tel quel (ce qui est vrai...), mais également parce qu'il était beaucoup trop axé sur les seuls problèmes génétiquesLe fait que la conservation d'une plante soit synonyme de la conservation d'un capital génétiqueet donc indissociable des divers mécanismes d'altération de ce capital génétiquesemblait une notion non considérée comme essentielle à l'époque ! Le temps a passé et la lecture régulière de cette même presse cactophile me convainc que cet exposé reste malheureusement toujours autant d'actualité...+  - Ne pas confondre la //mise en culture// d'une plante avec sa //conservation en culture//, la différence entre ces deux notions allant bien au-delà de la simple sémantique. 
 +  - La réintroduction d'une plante dans son milieu naturel présente non seulement d'énormes difficultés mais des risques certains. 
 +  - L'intérêt majeur de la mise en culture d'une plante rare et/ou menacée n'est pas de permettre une éventuelle réintroduction si nécessaire mais de diminuer la pression de cueillette qui s'exerce sur elle //in situ.// 
 +  - A partir de tout ce qui vient d'être dit, on peut tirer un enseignement qui constitue la conclusion logique de cet exposé : 
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 +**// Pour tout organisme vivantou ensemble d'organismes vivantsil n'est de véritable protection et conservation que dans et avec le milieu qui l'a vu apparaître ou arriver et qui le conditionne.//**\\ 
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-Je pense qu'il est donc utile de le reproposer "on line", après une toilette et des ajouts mineurs.+Gérard DUMONT\\ 
 +4, place de l'Eglise\\ 
 +F - 29100 POULDERGAT\\ 
 +e-mail : [[gerard.dumont@wanadoo.fr]]\\ 
 +URL : [[http://sempervivophilia.stalikez.info/]]\\ 
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 +COMMENTAIRES Vous pouvez [[/forum/read.php?15,320005|commenter cet article ou lire les commentaires postés]]. 
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 +//Cet article avait été proposé, en 1997, à une revue cactophile bien connue. Je l'avais rédigé "à chaud" en réaction à quelques encarts répétitifs parus dans celle-ci et laissant croire aux amateurs qu'ils participaient effectivement par leurs collections à la protection et à la "Conservation" des plantes qu'ils maintenaient en culture. Cet article fut poliment refusé, au motif qu'il était beaucoup trop long pour être publié tel quel (ce qui est vrai...), mais également parce qu'il était beaucoup trop axé sur les seuls problèmes génétiques. Le fait que la conservation d'une plante soit synonyme de la conservation d'un capital génétique, et donc indissociable des divers mécanismes d'altération de ce capital génétique, semblait une notion non considérée comme essentielle à l'époque ! Le temps a passé et la lecture régulière de cette même presse cactophile me convainc que cet exposé reste malheureusement toujours autant d'actualité... 
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 +//Je pense qu'il est donc utile de le reproposer "on line", après une toilette et des ajouts mineurs.//
  
-Juste un dernier mot... Je parais y dénigrer les "amateurs", je précise donc que j'en suis un et que je ne me considère pas comme à l'abri de certaines des critiques que j'y formule !+//Juste un dernier mot... Je parais y dénigrer les "amateurs", je précise donc que j'en suis un et que je ne me considère pas comme à l'abri de certaines des critiques que j'y formule !//
  
-    G.D., le 20 février 2000 +//G.D., le 20 février 2000//