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Gymnocalycium, une revue alphabétique - A

John Pilbeam commence une revue du genre Gymnocalycium, revue pouvant être considéré comme une mise à jour de son livre publié il y a plus de dix ans et maintenant épuisé.
Cet article a été originellement publié dans le British Cactus & Succulent Journal Vol. 23 (1). March 2005.

Les photographies sont de Bill Weightman et Graham Charles.

Merci à John Pilbeam et à la BCSS pour leurs autorisations de traduction et publication ici.


51 Chelsfield Lane, Orpington, Kent, BR5 4HG, Royaume-Uni.
Email: jp@connoisseurs-cacti.fsnet.co.uk


Gymnocalycium acorrugatum

Cela fait plus de dix ans que j'ai écrit longuement sur le genre Gymnocalycium (mon livre a été publié en 1994), et il me semble qu’il est temps de faire le point sur ce qu'il s'est passé durant cette décennie. Ce livre est maintenant épuisé depuis quelques années, bien qu'une légende dit que j'ai un coffre dans mon grenier contenant mes livres et que j'attends qu'ils deviennent des objets de collection. Cela n’est pas vrai !

Figure 1 : Gymnocalycium acorrugatum,
maintenant considéré comme synonyme de G. castellanosii


Une réimpression a été envisagée il y a quelques années, avec l’éditeur qui a repris Balkema, petit commerce familial dirigé depuis une maison de trois étages à Rotterdam. J'ai visité Balkema au début des années 1990 et ce qui restera gravé dans ma mémoire plus que tout est le pull-over fair-isle que M. Balkema portait au mépris de la mode du moment. Les acquéreurs de la compagnie n'ont pas poursuivi le projet de réimpression du livre, bien qu'ils en reçoivent toujours 50 commandes par an, voire plus. Ce qui explique cet abandon est la perte de contraste des photos scannées du livre original, ce qui implique que l’ensemble des images de l’œuvre devra être re-scanné. Ils n’avaient pas le texte du livre, et bien que j’ai offert de le leur envoyer sur un disque, sous forme d’images regroupées, et complété de mises à jour récentes, ils ont estimé que les frais à engager ne seraient pas justifiés pour faire une réédition.

Gymnocalycium altagraciense

Figure 2 : Gymnocalycium altagraciense nom prov.,
toujours dans les limbes après 24 ans …


Il m’a donc semblé utile, non seulement pour ceux qui gardent jalousement mon livre, mais aussi pour ceux nouvellement piqués par l'étrange attraction pour ce genre, de refaire un point sur ce qui a changé (pas tellement en fait) depuis 1995. Donc, vous trouverez ici la première partie.

L'aire de répartition des gymnos, comme on les appelle généralement, est considérable : de celui qu'on estime être le plus primitif, en Uruguay, s’étendant ensuite vers le nord au Brésil et au Paraguay, au sud et à l’ouest en Bolivie et en l'Argentine, où la plupart des espèces poussent, pouvant même aller dans le sud lointain comme en Patagonie. Personne n’en a jamais vu au Chili ou au Pérou, ni nulle part plus au nord.
Gymnocalycium achirasense

Figure 3 : Gymnocalycium achirasense, ou G. monvillei subsp. achirasense ?



En culture ils font partie des plantes les plus indulgentes, tant sur le plan de leur résistance au froid que des négligences ou même des mauvais traitements. Beaucoup d'espèces se plaisent en haute montagne, parfois même jusqu'à 3500 m d'altitude dans le nord de l'Argentine. A l'inverse, on peut aussi en trouver de 100 à 300 m d’altitude, au Paraguay. Je n’ai eu de problèmes du fait de basses températures qu'avec très peu d’espèces. Je pense notamment à G. chiquitanum, G. pediophilum et G. mihanovichii. Il semble cependant que les plantes adultes de ces espèces supportent mieux les basses températures que leurs semis. Je connais le cas d'une collection qui a été pendant de nombreuses années dans une serre non chauffée, et ce avec très peu de pertes.

Gymnocalycium albispinum

Figure 4 : Gymnocalycium albispinum, un G. bruchii muni d’une tige large.


Même négligés, ils semblent rarement prédisposés à pourrir, y compris en cas de sur-arrosage. Et dans ce cas-là, ils se séparent purement et simplement de leur système racinaire, tout en laissant suffisamment de temps à leur propriétaire pour découvrir leur problème, les rempoter et mieux connaître leurs besoins. Ils toléreront de plus une luminosité médiocre, même si celle-ci peut entraîner une production de fleurs moindre.

Gymnocalycium andreae

Figure 5 : Gymnocalycium andreae,
un des plus populaires du genre pour ses fleurs jaune-beurre


Ils semblent se plaire dans plusieurs types de substrats, mais un pH acide leur est bénéfique. Un rempotage tous les deux ou trois ans est conseillé pour prévenir une dérive alcaline de la terre, notamment dans les régions où l’eau utilisée pour l'arrosage est dure. Un bon drainage leur permet de préserver leur système racinaire, en incorporant au substrat 30 ou 40% de gravier ou de pierre ponce, de préférence au sable, bien que du sable grossier puisse convenir. Le sable de mer, reconnaissable aux minuscules morceaux de coquillages qu'il contient, est à proscrire complètement. Même laissés dans le même pot et le même substrat pendant quelques années, ils poursuivent leur croissance lentement mais sûrement, grandissent et finissent souvent par déformer le pot grâce à leurs racines. Mais ceci n'est pas recommandé pour avoir les meilleurs résultats, en particulier si vous avez l'intention d'exposer vos gymnos 1) : une plante ayant connu une croissance saine se démarquant nettement d'une autre ayant été maltraitée.

Gymnocalycium ambatoense

Figure 6 : Gymnocalycium ambatoense fleurit à seulement 5-6cm de diamètre,
avec une forte spination déjà bien développé


La variabilité de forme est considérable, depuis les grandes espèces solitaires dépassant les 30 cm de diamètre aux petites espèces croissant à vitesse de tortue et qui, même poussées, ne nécessiteront jamais un pot de plus de 12 centimètres. Certaines espèces fortement cespiteuses rivalisent avec les Mammillaria par leur exubérance, et ont besoin à terme d’un pot de 60 cm de diamètre !
Gymnocalycium andreae var. fechseri

Au cours des 15 dernières années, il y a eu un périodique consacré presque entièrement à ce genre publié par un groupe de passionnés de gymnos basé en Autriche. Si vous avez souscrit dès le début, vous avez désormais deux grands volumes de feuillets mobiles, une mine d'informations de grande qualité sur les gymnos avec de nombreuses photographies en couleurs, le tout représentant 650 pages de texte discursif. Il y a eu des débats sur de nombreuses espèces, certaines ont été séparées puis réunies avec quelques modifications. De même, de nouvelles espèces ont été décrites, ainsi que de nouveaux taxons, pas toujours bien fondés mais qui ont le mérite de permettre une différenciation des plantes.

Figure 7 : Gymnocalycium andreae var. fechseri (syn. var. doppianum n.n.), éternellement juvénile


Beaucoup ne résisteront pas à la sélection des experts du New Cactus Lexicon et ne figureront pas dans la publication de ce dernier prévue pour l'été 2005. Malgré tout, la publication du “Arbeitsgruppe Gymnocalycium Österreichische Kakteenfreunde” constitue chaque trimestre une lecture intéressante bien que disponible uniquement en langue allemande, à l'exception d'un résumé.
Aborder tous les délices de ce genre dans un article n’étant pas réalisable, j’essayerai donc d'aborder ce sujet en plusieurs fois, le rédacteur en chef me permettant de produire une série d’articles, plutôt qu’un numéro spécial.


Gymnocalycium andreae var. carolinense

Figure 8 : Gymnocalycium andreae var. carolinense, une inhabituelle variation de couleur de cette espèce ayant normalement une floraison jaune.


Dans l’ordre alphabétique, la première espèce est G. achirasense (Fig. 3), décrite par H. Till et Schatzl dans la revue allemande 'Kakteen und andere Sukkulenten' (KuaS), de façon invalide en 1979 mais validée en 1987. Comme annoncé, il a été classé dans un premier temps sous G. horridispinum, avec lequel il a d'évidentes affinités, mais tous deux ont par la suite été classés comme 2 sous-espèces distinctes de G. monvillei, ce que je trouve dur à avaler. Le groupe autrichien a également décrit pas moins de quatre sous-espèces et une forme - trop d’œufs dans le pouding à mon sens.

Gymnocalycium amerhauseri

Figure 9 : Gymnocalycium amerhauseri, une nouvelle espèce ressemblant à G. baldianum jusqu'à ce qu'il fleurisse.


Quel que soit le nom que vous mettiez sur l'étiquette, il s'agit d'une plante de valeur, recherchée pour sa forte spination, pas aussi dense que G. horridispinum, mais magnifique tout de même, avec ses fleurs bicolores, blanc crémeux avec un bord rose-rouge, variant en profondeur suivant les plantes, vaguement évocateur des fleurs de pois de senteur. Il est originaire d’Argentine, de la province de San Luis, près d’Achiras, d'où vient son nom, à 1.000 m d’altitude, à proximité de la frontière de la province de Cordoba, où on trouve à la fois G. horridispinum et G. monvillei ainsi que d'autres proches.

G. acorrugatum (Fig. 1), décrit en 1988 par J. Lambert dans la revue Néerlandaise ‘Succulenta’, a eu une vie courte et peut-être joyeuse, avant de disparaître et d’être intégré à G. castellanosii. Pour mémoire, une photographie de cette espèce transitoire sera présentée avec ce dernier.

G. albiareolatum (Fig. 10) (décrit en 1985 dans Succulenta par Rausch comme G. alboareolatum, et récemment corrigé). La même année, Ferrari (dans le journal de la US Society) a décrit G. kieslingii avec deux formes : fa. castaneum et fa. alboareolatum.

Gymnocalycium albiareolatum

Figure 10 : Gymnocalycium albiareolatum, une jolie espèce, autrefois associée à G. kielsingii


Il apparaît désormais que les deux “alboareolatum” ne sont en fait qu'une seule et même plante. Ludwig Bercht, en 1987, et Jacques Lambert, en 1989, ont affirmé dans l'autre publication consacrée à ce genre (“Gymnos”, le journal du “Arbeitsgruppe Gymnocalycium” basé en Allemagne), que G. albiareolatum était dans un autre groupe de graines2) (Microsemineum) que G. kieslingii et fa. castanea (Gymnocalycium, syn. Ovatisemineum), et constituait par conséquent une espèce à part entière (ce qui pose la question de la position de G. kieslingii, révélations à la lettre 'K'). Bien que cette conclusion n'ait pas été reprise en 1999 dans la CITES Cactaceae Cbecklist (le nom a été omis complètement), elle devrait néanmoins être acceptée par le ‘New Cactus Lexicon’ qui sera bientôt publié. A ma connaissance, G. albiareolatum var. ramosum Rausch n'a encore jamais été vu en culture, ce qui est surprenant compte tenu de sa petite taille et de son caractère cespiteux, des facteurs qui devrait permettre à tout pépiniériste l'acquérant d'en assurer une multiplication rapide.

G. albispinum (Fig. 4) a été décrit par Backeberg dans Kaktus-ABC en 1936 (et non en 1935 comme il a été imprimé dans cette publication) a été longtemps discrédité et classé sous G. bruchii. Les plantes en circulation sous ce nom depuis 10-20 ans ont un corps considérablement plus grand que le format standard de G. bruchii, mais sans idée claire de ses origines il vaut mieux ne pas utiliser ce nom.

G. altagraciense (Fig. 2), un nom provisoire publié par Bozsing dans le journal tchèque Kaktusy en 1981 qui n'a pas été validé pendant le quart de siècle suivant son apparition typographique. Il a par la suite été très largement commercialisé à partir de plantes issues de graines. La comparaison que Schutz en a faite avec G. leptanthemum l'a probablement jeté aux oubliettes où il est resté, bien qu'il y ait, je pense, toujours beaucoup de plantes étiquetées sous ce nom dans les collections. Si vous trouvez G. altagraciense vraiment différent, c'est une bonne raison pour conserver ce nom sur l'étiquette, en rajoutant peut-être l'abréviation fatidique nom. prov.
Gymnocalycium anisitsii

Figure 11 : Gymnocalycium anisitsii, une grosse touffe bien cultivée


Le fortement aiguillonné, G. ambatoense (Fig. 6) a été décrit par Jörg Piltz (un pépiniériste de Düren en Allemagne appréciant particulièrement ce genre) dans le journal allemand KuaS en 1980 mais le nom était tombé en désuétude car relégué comme synonyme de G. castellanosii en 1992 dans la CITES Cactaceae Checklist. Dans l'édition 1999, il a provisoirement été rétabli, ce qui signifie “peut-être OK” ou encore “ça reste à prouver”. Je me souviens de cette phrase que les parents disent souvent à leurs enfants : « on verra quand tu seras plus grand » - combien de fois ai-je pu entendre cette phrase. C'est une espèce particulièrement épineuse et si vous vous laissez tenter, vous pourrez mettre à l'épreuve votre patience lors des rempotages car ses épines sont capables de percer n'importe quel gant de jardinage.

G. amerhauseri (Fig. 9) a été décrit par Hans Till en 1994 dans la publication du groupe autrichien précédemment mentionné, à partir de plantes trouvées dans la province de Cordoba par Helmut Amerhauser, en l’honneur duquel ce gymno a été baptisé.

Gymnocalycium anisitsii

Figure 12 : Gymnocalycium anisitsii, une forme à l'inhabituelle couleur marron


Les semis de cette espèce sont quasiment identiques, pour ce qui est de leur partie aérienne, à ceux des G. baldianum, avec un épiderme vert foncé, une faible spination et à peu près le même nombre de côtes. Ils diffèrent par leur forte racine, semblable à la betterave, leurs fleurs minces et tubuleuses, de couleur allant du blanc crème au rose délicat, mais aussi par le testa de la graine, bien qu'ils soient dans le même groupe que G. baldianum.

Il a été accepté provisoirement en 1999 dans la CITES Cactaceae Checklist et le sera probablement en tant qu’espèce dans le prochain New Cactus Lexicon.

Probablement le plus populaire des rares espèces à fleurs jaunes, G. andreae (Fig. 5), a été classé par Boedeker en 1930 dans les Echinocactus puis basculé parmi les gymnos par Backeberg et Werdermann en 1931 dans le Neue Kakteen de Backeberg. Il est commercialisé à ma connaissance depuis au moins 50 ans et a été l'un des premiers à renaître des décombres de la guerre dans les années 1950. Il a été le deuxième gymno que j'ai pu voir et il a aiguisé mon appétit pour ce genre lorsque ses bourgeons sombres et nus ne promettant rien de spectaculaire ont produit des fleurs jaune-beurre. Je l'ai depuis cultivé avec amour et ai diffusé les centaines de rejetons qu’il produit, afin de faire connaître ses qualités aux destinataires reconnaissants qui sont maintenant, je l'espère, tout aussi emballés par ce genre qui en vaut la peine.

G. damsii

Figure 13 : Gymnocalycium anisitsii, ou si vous préférez, G. damsii


Plusieurs noms ont été rattachés à un niveau infra-spécifique à G. andreae :

  • var. grandiflorum (avec de plus grandes fleurs) par Krainz et Andreae en 1957, dans le Die Kakteen de Krainz, une publication sur feuillets mobiles publiés pendant plusieurs années ;
  • fa. svecianum par Pazout ex Till en 1960 dans la publication tchèque Kaktusy, plus d'épines apprimées, avec un tube floral plus court et des fleurs aux pétales extérieurs marrons (récemment référencés par Hans Till and Walter Rausch sous le nom de G. bruchii var. brigittae, dans la publication autrichienne sur les Gymno de 2000, p.379) ;
  • var. longispimm par Rausch (dans la publication autrichienne, en 2000, p. 378-379), avec de beaucoup plus longues épines ;
  • var. doppianum, un nom de catalogue pour une plante joliment pectinée, à épines blanches, apparemment néoténique (éternellement jeune, le résident de Shangri-La de cette espèce), par la suite appelé var. fechseri (Fig. 7) par Hans Till dans la publication autrichienne (2000, p.378) ;
  • subsp. matznetteri par Rausch (publication autrichienne, en 2000, p. 379-380), avec de plus nombreuses côtes, jusqu'à 12, une spination différente et surtout des fleurs blanches à rose pâle ;

Cette publication a aussi donné le nom de var. carolinense (Fig. 8), décrite par Gert Neuhuber en 1994, p 127-130, pour une variété à fleurs blanches, parfois teintées de rose. Les deux derniers nommés n'ont pas encore été commercialisés à grande échelle, mais valent la peine d'être ajoutés à votre collection si vous pouvez mettre la main dessus. Les variétés plus vielles semblent avoir été retirées de la circulation, à part la var. fechseri.

G. anisitsii subsp. holdii var. tucavocense

Figure 14 : G. anisitsii subsp. holdii var. tucavocense, une variation inhabituelle à fleurs roses.


G. angelae d'Argentine, de la province de Corrientes, a été décrit dans KuaS par Massimo Meregalli en 1998. Il a depuis été reclassé sous G. denudatum, G. angelae n’est donc plus.

G. anisitsii (fig. 11 et 12) a été classé dans les Gymnocalycium par Britton & Rose en 1922. C'est devenu une sorte de trou noir pour certaines de nos espèces les plus connues et les plus aimées. Ce n'est franchement pas la plus impressionnante des plantes, avec ses fines épines indéfinissables et son corps gris-vert qui a tendance à rougir lorsque la plante est cultivée en plein soleil. Sa croissance est lente. C'est pourquoi, le magnifique bouquet photographié dans la collection Ray Scott et présenté lors d'une exposition de Gymnocalycium dans le Kent il y a dix ans, fait figure d'exception. G. damsii (Backeberg, 1963) avec toutes ses variétés y a été inclu. Même constat pour deux espèces parmi les plus appréciées, G. griseopallidum et le rare G. pseudomalacocarpus, chacune décrite par Backeberg dans le Die Kakteenlexicon (1966) - snif snif, je vous entends pleurer, et je désapprouve tout comme vous.

Figure 15 : Gymnocalycium anisitsii (le G. damsii var. rotundulum de Backeberg)

Gymnocalycium anisitsii

Mais l'aide est à portée de main, comme l'atteste le groupe autrichien dissident qui a élaboré une belle solution de compromis pour les “splitters”3) qui sont parmi nous - je conseille à ce propos aux “lumpers” d'arrêter leur lecture maintenant, le prochain paragraphe risquant de nuire à leur santé.

En 2004, dans la publication Autrichienne (p. 223-232 et 245-260) Helmut Amerhauser et Hans Till ont bien été obligés de reconnaître, carte à l'appui et après “de longues études sur le terrain”, que G. anisitsii et G. damsii (Fig. 13) sont bel et bien séparés géographiquement ! Leur conclusion est un ravissement pour n'importe quel splitter. Ils reconnaissent ainsi G. anisitsii, sous lequel ils rassemblent G. griseopallidum (bravo!), G. pseudomalacocarpus (Fig. 16) (double bravo!). Ils reconnaissent également la nouvelle sous-espèce boldii sous laquelle on pourra trouver les variétés G. damsii v. tucavacense (Fig. 14) et une nouvelle variété, v. volkeri Amerhauser.

Gymnocalycium anisitsii var. pseudomalacocarpus

Figure 16 : Gymnocalycium anisitsii var. pseudomalacocarpus


Sous G. damsii, ils placent les nouvelles sous-espèces evae Halda, Horacek et Milt, sous lesquelles ils reconnaissent G. (damsii) var. torulosum, G. (damsii) var. centrispinum et G. (damsii) var. rotundulum (Fig. 15), ainsi qu’une nouvelle variété boosii Amerhauser. Ce dernier nom permet peut-être de comprendre la reconnaissance par Backeberg de trois variétés de G. damsii, pourtant jamais clairement différenciées, et qui ont la réputation d'être issues d'une collecte dans la même localité. Je me garderais d'offrir trois applaudissements pour les derniers noms cités, n'ayant pas encore vu de mes propres yeux la v. boosii qui differerait essentiellement par ses très longues épines. Le bien-nommé G. damsii var. multiproliferum Braun a quant à lui été promu au statut de sous-espèce. Si vous cultivez celui-ci, il vous faudra enlever régulièrement quelques-uns de ses rejets, qu’il produit à profusion, car ils gâchent l'aspect de la plante si cette dernière est à l’étroit.

Comme je l'ai indiqué plus tôt, ce sera un travail de longue haleine, et donc, comme ils disent à la télévision, ne manquez pas le prochain épisode.


RÉFÉRENCES :

  • (1988-2004) Arbeitsgruppe Gymnocalycium - Ôsterreichische Kakteenfreunde.
  • PILBEAM, J. (1994) Gymnocalycium - A Collector's Guide. Balkema, Rotterdam.
  • HUNT, D. (1992 et 1999) CITES Cactaceae Checklist.

Traduit pour le Cactus Francophone par Nicolas POINTEAU
Relu par Gasih
Mise en page Alain Laroze
Publié le 2009/07/07
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1)
NdT : L'auteur fait référence à une coutume britannique qui consiste à exposer ses plantes lors des concours dans le but de remporter le premier prix. Ces “shows” sont extrêmement codifiés, la moindre marque ou défaut de croissance fait perdre des points.
2)
NdT : Le genre Gymnocalycium est divisé en 5 groupes selon la morphologie de la graine : Macrosemineum, Gymnocalycium (anciennement Ovatisemineum), Microsemineum, Trichomosemineum et Muscosemineum.
3)
NdT : La taxonomie est partagée entre 2 approches : celle qui regarde les différences et celle qui regarde les similitudes. La première a tendance à multiplier les taxons (splitter) la seconde à les réduire (lumper).