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Gymnocalycium – une revue alphabétique : C - D

Non, pas un Compact Disc et certainement pas plein de pépins ou minable1), mais la suite du guide exhaustif des espèces de ce digne genre d'Amérique du Sud.

Cet article a été originellement publié dans la revue CactusWorld Vol. 25 (3), septembre 2007.

Merci à John Pilbeam et à la BCSS pour leurs autorisations de traduction et publication ici.

Photographies de Bill Weightman, sauf indication contraire.
5l Chelsfield Lane, Orpington, Kent, BR5 4HG, UK.
Email: jpilbeam[à]tiscali.co.uk


Gymnocalycium calochlorum

Gymnocalycium calochlorum


Le premier de la liste des ‘C’ est le très sous-estimé G. calochlorum, de Cordoba en Argentine, que j’ai brièvement mentionné dans la partie ‘B’ de cette étude, car il est comme un grand G. bruchii, plus gros en toutes ses parties, avec des tiges d’environ 6 cm de diamètre, se ramifiant moins rapidement ou fortement que G. bruchii, mais formant néanmoins un groupe de tiges aplati similaire au fil des ans. La différence la plus importante se situe au niveau du long bouton bleu qui donne une fleur de 6 cm de long et de large, s'ouvrant largement à l'extrémité du long tube floral. Il ne fleurit pas autant que ses proches parents de petite taille, mais il n'en reste pas moins une belle plante, de par sa spination et ses attrayantes fleurs rose pâle. Backeberg a décrit la variété proliferum en 1932, mais elle est quasiment identique à l’espèce type et si ce nom est encore parfois présent dans les catalogues, il n’a pas de réel statut.


Gymnocalycium capillaense Gymnocalycium capillaense (G. sutterianum)

G. capillaense inclut, en tant que synonymes, deux autres noms décris par Schick au même moment (1923)2), G. sigelianum et G. sutterianum (le nom de ce dernier persiste dans les catalogues). Il a clairement été un splitter précoce3). Pourquoi a-t-il pensé qu’il fallait trois noms, nous ne le saurons jamais, mais Sigel et Sutter ont maintenant perdu à jamais la chance de se voir honorer d’un nom d’espèce au sein de ce genre. Curieusement, Berger vint au secours des deux derniers noms en 1929 en les reclassant dans le genre Gymnocalycium, mais a laissé G. capillaense, dans son jus en quelque sorte, où il a attendu patiemment que Backeberg, en 1936, vienne à sa rescousse en l'y transférant également. Maintenant, le dernier est devenu le seul et l’unique, G. capillaense ayant priorité entre ces trois noms. C'est une espèce d'allure assez ordinaire, avec des tiges globulaires aplaties jaunâtre ou bleu-vert, d’environ 8 cm de diamètre, rejetant pour former une motte lâche, et disposant d'environ 5 épines radiales fines, de couleur blanc-jaunâtre. En revanche les fleurs de grande taille, jusqu'à 7 cm de long et 6 cm de large, rose pâle à blanche, avec parfois une gorge rose profond, la rachète. Une autre de ses caractéristiques colorées est son fruit bleu. Cette plante continue d'être acceptée dans les collections en dépit de son manque de charme : sans prétention est l’euphémisme poli qui vient à l’esprit, mais sa fleur pardonne tout. Elles sont originaires (toutes les trois) de Cordoba en Argentine.
Gymnocalycium cardenasianum

Gymnocalycium cardenasianum


D'autre part, G. cardenasianum est un cracker4) avec une spination incroyablement puissante recouvrant la plante comme dans un glorieux panier doré. Je suis désolé de dire qu'il s'agit d'un bref hommage, car il a été récemment relégué à l'état de sous-espèce de cette autre espèce épineuse, G. spegazzinii ; il y aura donc plus d'informations et une double réjouissance lorsque nous arriverons à la lettre ‘S’ . Mais n'ayez crainte, j'en ai mis une photo au cas où vous seriez trop impatients pour attendre la lettre ‘S’, et de toute façon, mon étiquette dit encore (surprise, surprise …) G. cardenasianum.


Gymnocalycium carminanthum P 133

Gymnocalycium carminanthum P 133 (Catamarca, Sierra Ambato, 1600m)

G. carminanthum a aussi évolué, mis en synonymie avec ses proches parents G. tillianum et G. oenanthum. Ce dernier a priorité, nous en saurons donc plus lorsque nous en serons à la lettre ‘O’ ; mais une fois encore pour échantillon, nous vous proposons une photo.

Gymnocalycium castellanosii ssp. castellanosii

Gymnocalycium castellanosii ssp. castellanosii


G. castellanosii reste solide, englobant en tant que synonymes son épineuse variété armillatum et celle si difficile à prononcer bozsingianum ainsi que G. hybopleurum, mais, dans le New Cactus Lexicon, G. acorrugatum est reconnu comme une sous-espèce, ainsi que la ssp. ferocior, une ancienne variété de G. hybopleurum.

Confus ? Eh bien, les noms restants reconnus ici, outre ceux mentionnés ci-dessus, sont G. castellanosii, avec deux sous-espèces autres que l’espèce type (ssp. castellanosii, sur la photographie), à savoir ssp. acorrugatum (Pilbeam, 2005a: 16-17) et ssp. ferocior.
Cette espèce est remarquable de par sa forte spination, assez rigide pour percer le plus solide gant de jardinage lors du rempotage, alors attention ! Elle forme une grande tige solitaire d’environ 15 cm de haut et 10 cm ou plus de large, nécessitant une forte luminosité pour ne pas s’étioler, continuer à croître et faire ressortir le meilleur de sa spination, gris-blanc avec des pointes brunes. Les fleurs sont blanches teintées de rose, mais pas particulièrement grandes pour une grosse plante, environ 4,5 cm de large. Elle a été trouvé en Argentine, dans la Sierra de los Colorados, au sud de Malanzan, La Rioja, Ambil et Ulapes.

G. catamarcense a fait ses débuts après la publication de mon livre en 1994. Il a été décrit dans la publication autrichienne sur les Gymnocalycium (Till, 1995), avec deux sous-espèces, ssp. acinacispinum et ssp. schmidianum, remplaçant G. hybopleurum dans la conception de Backeberg. Il a récemment été replacé, sans reconnaissance de ses deux sous-espèces, sous G. pugionacanthum, reconnu comme étant un ancien nom de G. catamarcense, donc nous en saurons plus lorsque nous en serons à la lettre ‘P’.

Gymnocalycium chacoense Gymnocalycium chacoense (Photo: J. Pilbeam)

G. chacoense est une espèce récente, décrite dans la publication du groupe autrichien Gymno (Amerhauser 1999 : 301-304), comparée à G. paediophilum et G. chiquitanum, mais par la suite il s'est vu créer son propre groupe Chacoensiana dans le sous-genre Microsemineum au regard de ses caractères originaux. il arrive, mais lentement, dans les cultures, et la plante en photo est dans la collection de l’auteur de l'espèce, Helmut Amerhauser, en Autriche. C'est vraiment une découverte très intéressante, différente de tout le reste du genre.

Il a une croissance lente, formant des touffes basses avec le temps. D'un corps vert pâle, il a des tiges mesurant jusqu'à 7,5 cm de haut et 8 cm de large, globulaire, avec 8 à 12 côtes, 7 à 9 épines radiales fines, jaunes, comme des poils, et 3 épines centrales similaires. Les fleurs sont blanches, notablement petites et les fruits sont encore plus insignifiants, avec une taille d'environ 6 mm de long et 4 mm de largeur, plus proche des fruits de Weingartia. Ses origines suggèrent une sensibilité au froid, et une température minimum devra être assurée par précaution, comme pour l’espèce mentionnée ci-après. Il vient de Bolivie, du département de Santa Cruz, sur les flancs du Cerro San Miguel à 790 m d'altitude.

Gymnocalycium chiquitanum

Gymnocalycium chiquitanum


G. chiquitanum a toujours été un de mes favoris, présentant toutes les caractéristiques d’une des plus belles espèces, ainsi qu'une contrariante tendance à mourir si la température devient trop froide. En particulier, il se distingue dans les bacs à semis avec ces lignes laissées vides lorsqu'elles meurent au cours de leur premier hiver. Une température minimale de sécurité d'environ 7°C est recommandée pour les conserver. Il a un corps vert clair, globulaire, avec des épines fines et recourbées, jaunâtre lorsque qu’elles sont jeunes, et avec de grandes fleurs mesurant jusqu'à 7 cm en longueur comme en largeur, de couleur saumon à rose lilas, pour la majorité de celles qu'il m'a été donné de voir. Il vient de Bolivie, Santa Cruz, Chiquitos, au sud de San Jose.

Gymnocalycium chubutense Gymnocalycium chubutense

G. chubutense a longtemps été considéré tout au plus comme une variété de G. gibbosum, et il n'est pas reconnu dans les récentes listes de la CITES, mais il a un petit corps noir caractéristique, contrastant superbement avec de grandes fleurs blanches. Il a aussi l'honneur d'être le Gymno trouvé le plus au sud, venant comme son nom l'indique de Chubut, à 43°S, rien de moins.

G. chuquisacanum a depuis longtemps été englouti par la variable espèce bolivienne G. pflanzii – il faudra donc attendre la lettre ‘P’.

Il en va de même pour G. comarapense nom. nud., qui est également juste une variation de G. pflanzii.

G. damsii a été traité dans la première partie de cette série (Pilbeam, 2005a: 19-20), car englobé dans G. anisitsii, sauf si vous souscrivez au point de vue autrichien qui y est énoncé.

G. deeszianum est encore un nom qui se trouve dans les catalogues, mais sa situation a été discutée pendant longtemps, et il est généralement considéré comme assimilable à G. capillaense.

G. delaetii correspond à une sous-espèce de G. schickendantzii. Gymnocalycium denudatum

Gymnocalycium denudatum


Ce qui nous amène à cette belle espèce largement distribuée en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Uruguay, G. denudatum. Pendant de nombreuses années cette espèce a été recherchée pour ses grandes fleurs blanc éclatant, largement ouvertes, rivalisant ainsi avec n'importe quelle publicité de lessive. Mais son joli corps vert brillant, à peu de côtes, et sa spination plaquée sur le corps en forme d’araignées étaient suffisamment attractifs, particulièrement chez certaines de ses variations ayant une spination plus courbe comme j'ai pu en voir ces derniers temps, une plante à guetter. Avec se trouvent ceux pris pour des hybrides, communément nommés ‘Jan Suba’, avec le corps et une spination s'apparentant à celles des G. denudatum, mais avec des fleurs de plusieurs tons de rose (G. baldianum a été cité comme le père débauché à l'origine de cette couleur). Maintenant, il ne reste plus qu'à tenter de recréer l'hybride.

Dans la publication du groupe autrichien sur les Gymnocalycium (Prestlé, 2004: 569-578), cette espèce fait l'objet d'un article détaillé, et, comme à leur habitude, a vu la création de certaines sous-espèces nouvelles comme G. denudatum ssp. angelae (syn. G. angelae Meregalli, décrit comme une nouvelle espèce dans le journal de l'association allemande, 'Kakteen und andere Sukkulenten' en 1998) ; ssp. angulatum Prestlé ; et ssp. necopinum Prestlé. Toujours dans le périmètre de ssp. denudatum un vieux nom pour une variété à fleurs roses, la var. roseiorum (Hildmann) Borg est reconnue (était-ce un ‘Jan Suba' ?).

Une thèse plus récente dans la même publication par l'amateur de Gymno chevronné Hans Till (2005: 617-626), sur cette espèce et G. megalothelon (notez l'orthographe corrigée maintenant acceptée, se terminant par un ‘n’ plutôt que par un ‘s’), cependant, affirme que les plantes à fleurs roses en culture sous ce nom sont des variations de G. megalothelon plutôt que de G. denudatum. Pour cette raison, il a créé G. megalothelon var. susannae, avec quelques photos très attrayantes des diverses nuances de rose trouvées dans cette nouvelle variété, les plantes venant de Walter Rausch, exceptionnellement sans numéros de collecte. La localité donnée pour G. megalothelon et pour sa var. susannae est l'Uruguay. Le type a cependant été signalé en provenance du Paraguay, sans indication plus précise. Pendant ce temps les grands penseurs impliqués dans la création du New Cactus Lexicon ne reconnaissent pas de sous-espèces de G. denudatum, et référencent G. megalothelon sous G. denudatum, avec une remarque surprenante de Detlev Metzing selon laquelle 'ce nom est d'une application douteuse, il vaudrait donc mieux le rejeter'. Peut-être qu’au moment où j'arriverai aux ‘M’, j'en aurai appris un peu plus sur lui, et j'aurais, qui sait, réussi à obtenir quelques unes de ces plantes aux fleurs roses magnifiques, quel que soit leur nom – quelqu’un a une offre à me faire ? Et la suite … (la prochaine fois).

BIBLIOGRAPHIE:

Amerhauser, H (1999) Gymnocalycium chacoense eine bemerkenswerte neue Art aus Südostbolivien. Gymnocalycium 12(4): 301‑304. Arbeitsgruppe Gymnocalycium Österreichische Kakteenfreunde. Eugendorf.

Pilbeam, J (1995) Gymnocalycium – A collector's guide. Balkema, Rotterdam.

Pilbeam, J (2005a) Gymnocalycium ‑ An alphabetical review (A) [Part 1]. Brit. Cact. Succ. J. 23(I): 13‑20.

Pilbeam, J (2005b) Gymnocalycium ‑ An alphabetical review (B) [Part 2]. Brit. Cact. Succ. J. 23(4): 169‑174.

Till, A & Till, W (1995) Gymnocalycium hybopleurum 2. Teil. Gymnocalycium 8(1): XlXX, 141‑146. Arbeitsgruppe Gymnocalycium Ôsterreichische Kakteenfreunde. Eugendorf

Till, H (2005) Beitrag zur Klärung des rosa blühenden Gymnocalycium denudatum und seine Zugehörigkeit zu Gymnocalycium megalothelon. Gymnocalycium 18(2): 617‑626. Arbeitsgruppe Gymnocalycium Österreichische Kakteenfreunde. Eugendorf.

Prestlé, K H (2004) Gymnocalycium denudatum 2. Gymnocalycium 17(2): 569‑578. Arbeitsgruppe Gymnocalycium Österreichische Kakteenfreunde. Eugendorf.


Traduit pour le Cactus Francophone par Nicolas POINTEAU
Relu par Philippe CORMAN
Mise en page Nicolas POINTEAU
Publié le 2010/08/07
COMMENTAIRES Vous pouvez commenter cet article ou lire les commentaires postés.

1)
NDT: en anglais CD se prononce seedy ,qui signifie plein de graines, de pépins, et, par extension, minable.
2)
NDT: Tous les 3 dans le genre Echinocactus.
3)
NDT : La taxonomie est partagée entre 2 approches : celle qui regarde les différences et celle qui regarde les similitudes. La première a tendance à multiplier les taxons (splitter) la seconde à les réduire (lumper).
4)
NDT : décoration de Noël en papillotte contenant un pétard et un cadeau surprise.