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29, 30 et 31 mars 2024
Feria de cactus à Benalmádena (Benalmádena, Espagne)
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30 et 31 mars 2024
Fête des Jardins - Sophia Antipolis (Antibes, 06, France)
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6 et 7 avril 2024
Journées des plantes au manoir de la Garde (Jarnioux, 69, France)
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6 et 7 avril 2024
Journées des plantes et de l’art du jardin de Blandy (Blandy-les-Tours, 77, France)
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6 et 7 avril 2024
Floralys (Saint-Lys, 31, France)
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6 et 7 avril 2024
Marché aux Plantes de Mulhouse (Mulhouse, 68, France)
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l_hivernage_en_serre_des_cactacees_et_succulentes [2010/07/03 21:36] nio91l_hivernage_en_serre_des_cactacees_et_succulentes [2012/06/24 15:28] (Version actuelle) alain
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 ====== L'hivernage en serre des cactacées et succulentes ====== ====== L'hivernage en serre des cactacées et succulentes ======
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-Et oui, après les délices contemplatifs et émotionnels du printemps et de l’été, après les soins attentifs (arrosages, rempotages, traitements, pollinisations…) et récompensés (croissance, allure, floraison, fructification), voici venu le temps moins gratifiant –mais tellement reposant…- de l’hivernage, de la dormance de nos chères petites.+Et oui, après les délices contemplatives et émotionnelles du printemps et de l’été, après les soins attentifs (arrosages, rempotages, traitements, pollinisations…) et récompensés (croissance, allure, floraison, fructification), voici venu le temps moins gratifiant –mais tellement reposant…- de l’hivernage, de la dormance de nos chères petites.
  
 Cette partie du cycle annuel de nos cultures correspond au phénomène naturel qui affecte tant les plantes succulentes que l’immense majorité du règne végétal. Avec le raccourcissement progressif des journées et la baisse moyenne des températures, la croissance et la floraison des plantes cessent, leur métabolisme se ralentit pour descendre à son minimum, les plantes se mettent au repos, s’immobilisent en quelque sorte, jusqu’au prochain printemps qui donnera le signal de la reprise végétative. Cette partie du cycle annuel de nos cultures correspond au phénomène naturel qui affecte tant les plantes succulentes que l’immense majorité du règne végétal. Avec le raccourcissement progressif des journées et la baisse moyenne des températures, la croissance et la floraison des plantes cessent, leur métabolisme se ralentit pour descendre à son minimum, les plantes se mettent au repos, s’immobilisent en quelque sorte, jusqu’au prochain printemps qui donnera le signal de la reprise végétative.
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 L’hivernage en serre présente une équation première facile ou presque à réaliser : le respect des **températures minimums conseillées pour l’hivernage**. Le seul problème est que les plantes n’ont pas toutes les mêmes exigences de températures minimums d’hivernage et qu’il convient impérativement de respecter ces minima sous peine… a minima… de désagréments. A contrario, précisons tout de même que certaines plantes ont besoin de « retrouver » leur température minimum de repos chaque hiver, sous peine de se voir perturbées (par exemple, certaines cactacées ne fleurissent pas à la belle saison si leur hivernage s’est opéré à des températures insuffisamment basses). L’hivernage en serre présente une équation première facile ou presque à réaliser : le respect des **températures minimums conseillées pour l’hivernage**. Le seul problème est que les plantes n’ont pas toutes les mêmes exigences de températures minimums d’hivernage et qu’il convient impérativement de respecter ces minima sous peine… a minima… de désagréments. A contrario, précisons tout de même que certaines plantes ont besoin de « retrouver » leur température minimum de repos chaque hiver, sous peine de se voir perturbées (par exemple, certaines cactacées ne fleurissent pas à la belle saison si leur hivernage s’est opéré à des températures insuffisamment basses).
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-**Ces températures minimums (comprendre « minima nocturnes ») sont celles observées en moyenne dans les zones d’habitat des espèces.** Elles excluent par définition les pics de températures plus basses et plus hautes que l’on peut observer dans l’habitat. +**Ces températures minima (comprendre « minima nocturnes ») sont celles observées en moyenne dans les zones d’habitat des espèces.** Elles excluent par définition les pics de températures plus basses et plus hautes que l’on peut observer dans l’habitat. 
  
-//__Note :__ Ces températures minimums d’hivernage sont à distinguer des fameuses températures minimales de « résistance », données plus ou moins connues pour toutes les espèces. Ces dernières traduisent surtout la performance possible d’une plante, sa capacité observée à résister, plutôt pendant une courte période (quelques heures a priori), à une température basse donnée à laquelle la plante a survécu dans de bonnes conditions sanitaires. Encore faudrait-il connaître exactement le contexte de cette « perf » pour pouvoir envisager de la reproduire en toute sécurité dans nos régions. Pendant combien de temps la plante a-t-elle été exposée à cette température ? Dans quel état de déshydratation était-elle au moment de l’expérience (plus une plante est déshydratée, plus sa sève est concentrée car pauvre en eau et plus le seuil à partir duquel elle gèle baisse) ? Dans quelles conditions de lumière et d’hygrométrie la plante était-elle placée ? A-t-elle été sensiblement « réchauffée » à l’issue de l’expérience, par un soleil généreux dans une serre bien exposée-orientée ? Bref, autant de facteurs qui rendent difficile et surtout aléatoire une lecture «scientifique» des tableaux de  résistance au froid souvent proposés sur Internet. +//__Note :__ Ces températures minima d’hivernage sont à distinguer des fameuses températures minimales de « résistance », données plus ou moins connues pour toutes les espèces. Ces dernières traduisent surtout la performance possible d’une plante, sa capacité observée à résister, plutôt pendant une courte période (quelques heures a priori), à une température basse donnée à laquelle la plante a survécu dans de bonnes conditions sanitaires. Encore faudrait-il connaître exactement le contexte de cette « perf » pour pouvoir envisager de la reproduire en toute sécurité dans nos régions. Pendant combien de temps la plante a-t-elle été exposée à cette température ? Dans quel état de déshydratation était-elle au moment de l’expérience (plus une plante est déshydratée, plus sa sève est concentrée car pauvre en eau et plus le seuil à partir duquel elle gèle baisse) ? Dans quelles conditions de lumière et d’hygrométrie la plante était-elle placée ? A-t-elle été sensiblement « réchauffée » à l’issue de l’expérience, par un soleil généreux dans une serre bien exposée-orientée ? Bref, autant de facteurs qui rendent difficile et surtout aléatoire une lecture «scientifique» des tableaux de  résistance au froid souvent proposés sur Internet. 
-Par ailleurs, outre les conditions liées à l’expérience proprement dite, la capacité de résistance au froid d’une plante est liée à son histoire « personnelle ». Une plante soumise à des conditions de culture difficiles (comprendre : fraiches) dès son plus jeune âge, a plus de chances de développer une résistance au froid importante qu’une plante cultivée dans une douce « chaleur » hivernale depuis sa tendre enfance, méridionale par exemple.+Par ailleurs, outre les conditions liées à l’expérience proprement dite, la capacité de résistance au froid d’une plante est liée à son histoire « personnelle ». Une plante soumise à des conditions de culture difficiles (comprendre : fraîches) dès son plus jeune âge, a plus de chances de développer une résistance au froid importante qu’une plante cultivée dans une douce « chaleur » hivernale depuis sa tendre enfance, méridionale par exemple.
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 A moins de disposer du climat idéal pour une espèce donnée (avec, en hiver, un minimum constant de 13°C/14°C et une remontée raisonnable des températures diurnes, on peut pratiquement tout hiverner dans de bonnes conditions…), il va falloir envisager un chauffage dans la serre. En effet, de jour, sous l’effet de la lumière et des rayons solaires, l’effet de serre joue et fait monter la température dans la serre. Mais de nuit, plus de soleil, plus de rayons, et donc plus d’effet de serre… Dès que le dernier rayon de soleil aura quitté la serre pour se cacher derrière l’horizon, sa température va irrémédiablement baisser jusqu’à rejoindre la température extérieure en milieu de nuit. A moins de disposer du climat idéal pour une espèce donnée (avec, en hiver, un minimum constant de 13°C/14°C et une remontée raisonnable des températures diurnes, on peut pratiquement tout hiverner dans de bonnes conditions…), il va falloir envisager un chauffage dans la serre. En effet, de jour, sous l’effet de la lumière et des rayons solaires, l’effet de serre joue et fait monter la température dans la serre. Mais de nuit, plus de soleil, plus de rayons, et donc plus d’effet de serre… Dès que le dernier rayon de soleil aura quitté la serre pour se cacher derrière l’horizon, sa température va irrémédiablement baisser jusqu’à rejoindre la température extérieure en milieu de nuit.
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-Dans les serres d’une surface inférieure à une cinquantaine de m2, la solution idéale est le **RADIATEUR ELECTRIQUE SOUFFLANT 1000w**,  si possible **couplé à une prise-thermostat** (une prise de courant couplée à un interrupteur interne lui-même astreint à un thermostat, dite « thermo-timer ») extérieure. En effet, les positions « hors gel » de la plupart de ces radiateurs sont souvent imprécises, voire parfois supérieures à la température minimum souhaitée. +Dans les serres d’une surface inférieure à une cinquantaine de m2, la solution idéale est le **RADIATEUR ÉLECTRIQUE SOUFFLANT 1000w**,  si possible **couplé à une prise-thermostat** (une prise de courant couplée à un interrupteur interne lui-même astreint à un thermostat, dite « thermo-timer ») extérieure. En effet, les positions « hors gel » de la plupart de ces radiateurs sont souvent imprécises, voire parfois supérieures à la température minimum souhaitée. 
 Point besoin de se ruiner pour l’achat d’un tel radiateur : on en trouve à une quinzaine d’euros, en premier prix, dans les magasins de bricolage. Par ailleurs, il semblerait que le rendement des radiateurs électriques soufflants baisse assez rapidement (en clair, au fil des mois, ils consomment autant mais chauffent moins). Donc, les payer un prix modique permet d’en changer plus souvent quand on est convaincu qu’ils ont fait leur temps. Enfin, le thermo-timer présente également l’avantage de comporter une sonde filaire que l’on pourra installer au cœur des plantes, là où la température visée doit être précisément atteinte.   Point besoin de se ruiner pour l’achat d’un tel radiateur : on en trouve à une quinzaine d’euros, en premier prix, dans les magasins de bricolage. Par ailleurs, il semblerait que le rendement des radiateurs électriques soufflants baisse assez rapidement (en clair, au fil des mois, ils consomment autant mais chauffent moins). Donc, les payer un prix modique permet d’en changer plus souvent quand on est convaincu qu’ils ont fait leur temps. Enfin, le thermo-timer présente également l’avantage de comporter une sonde filaire que l’on pourra installer au cœur des plantes, là où la température visée doit être précisément atteinte.  
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   * toujours avoir en stock un appareil de secours (+ un thermo-timer ) pour pallier toute panne surprise.\\   * toujours avoir en stock un appareil de secours (+ un thermo-timer ) pour pallier toute panne surprise.\\
    
-  * les thermo-timers capables de supporter la puissance de ces radiateurs sont désormais difficiles à trouver en France. Attention, on en trouve facilement jusqu'à 300 W mais ils ne conviennent pas. Ils doivent être prévus pour supporter la puissance (en Watts) du ou des radiateurs. A partir d’un seuil donné, l’appareil laisse passer le courant en direction du radiateur ; ce seuil passé, l’appareil stoppe le passage du courant et le radiateur s’éteint). On en trouve encore sur Ebay, chez des fournisseurs allemands, à la réserve près qu’ils sont équipés de prises… allemandes.+  * les thermo-timers capables de supporter la puissance de ces radiateurs sont désormais difficiles à trouver en France. Attention, on en trouve facilement jusqu'à 300 W mais ils ne conviennent pas. Ils doivent être prévus pour supporter la puissance (en Watts) du ou des radiateurs. A partir d’un seuil donné, l’appareil laisse passer le courant en direction du radiateur ; ce seuil passé, l’appareil stoppe le passage du courant et le radiateur s’éteint. On en trouve encore sur Ebay, chez des fournisseurs allemands, à la réserve près qu’ils sont équipés de prises… allemandes.
    
  
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 ===== L'aération et la ventilation ===== ===== L'aération et la ventilation =====
  
-Le corolaire immédiat de l’isolation, comme dans une habitation, est le confinement. Or, nos plantes, filles de l’air et du vent, ont un besoin vital d’air frais, de renouvellement d’air sans lequel, outre les problèmes métaboliques, elles s’exposeraient aux moisissures et autres champignons qui prospèrent dans les espaces clos.+Le corollaire immédiat de l’isolation, comme dans une habitation, est le confinement. Or, nos plantes, filles de l’air et du vent, ont un besoin vital d’air frais, de renouvellement d’air sans lequel, outre les problèmes métaboliques, elles s’exposeraient aux moisissures et autres champignons qui prospèrent dans les espaces clos.
  
 Dans l’idéal, on aurait donc, par -10°C dehors, une serre chauffée à 5°C, 12°C ou 15°C, avec une aération optimale permanente… Plus facile à dire qu’à réaliser en budget électricité «surveillé». Dans l’idéal, on aurait donc, par -10°C dehors, une serre chauffée à 5°C, 12°C ou 15°C, avec une aération optimale permanente… Plus facile à dire qu’à réaliser en budget électricité «surveillé».
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 Pour lutter contre les effets secondaires provoqués par le confinement, on veillera à mettre en place une efficace **VENTILATION**. La ventilation **PERMANENTE** d’une serre en hiver, le brassage de l’air interne, même après plusieurs jours de confinement, éliminent 95% des problèmes de moisissures, de champignons et de rouille auxquels on peut être confronté dans une serre confinée. On pourra choisir des ventilateurs (asiatiques) oscillant sur pied (15/20 euros), voir des « brasseurs d’air », au minimum un appareil pour 10M2 (il n’y a pas de maximum, surtout pour les actionnaires EdF). L’idée est d’éliminer l’air et l’humidité stagnants. Pour lutter contre les effets secondaires provoqués par le confinement, on veillera à mettre en place une efficace **VENTILATION**. La ventilation **PERMANENTE** d’une serre en hiver, le brassage de l’air interne, même après plusieurs jours de confinement, éliminent 95% des problèmes de moisissures, de champignons et de rouille auxquels on peut être confronté dans une serre confinée. On pourra choisir des ventilateurs (asiatiques) oscillant sur pied (15/20 euros), voir des « brasseurs d’air », au minimum un appareil pour 10M2 (il n’y a pas de maximum, surtout pour les actionnaires EdF). L’idée est d’éliminer l’air et l’humidité stagnants.
  
-J’ai parlé à dessein de confinement et non d’humidité. Une serre en hiver est toujours assez, voire très « humide », ne serait-ce parce qu’elle est alimenté en air venant de… l’extérieur. Il faut savoir qu’en Région Parisienne, par une matinée de décembre avec 9°C, rosée et ciel gris, on a 85% d’humidité dans l’air et 95% dès la moindre goutte de pluie. Dans ces conditions, il ne faut pas espérer reconstituer dans sa serre la sècheresse hivernale du Colorado ou de San Luis Potosi. Ce ne serait possible que dans un gros volume (100m2 minimum). Un seul remède, faute de mieux : **VENTILER** ! ! !+J’ai parlé à dessein de confinement et non d’humidité. Une serre en hiver est toujours assez, voire très « humide », ne serait-ce parce qu’elle est alimentée en air venant de… l’extérieur. Il faut savoir qu’en Région Parisienne, par une matinée de décembre avec 9°C, rosée et ciel gris, on a 85% d’humidité dans l’air et 95% dès la moindre goutte de pluie. Dans ces conditions, il ne faut pas espérer reconstituer dans sa serre la sècheresse hivernale du Colorado ou de San Luis Potosi. Ce ne serait possible que dans un gros volume (100m2 minimum). Un seul remède, faute de mieux : **VENTILER** ! ! !
  
 ===== La diète hydrique ===== ===== La diète hydrique =====
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 Une des différences majeures entre les plantes en pleine terre et les plantes en pot, outre souvent leur allure générale plutôt prospère, tient à la nature des racines que développent ces dernières. Une des différences majeures entre les plantes en pleine terre et les plantes en pot, outre souvent leur allure générale plutôt prospère, tient à la nature des racines que développent ces dernières.
-En pleine terre et particulièrement dans l’habitat, la plante est souvent confrontée à un sol peu riche dans lequel elle tisse un important réseau de racines (parfois de plus d’un mètre de long, même pour des espèces de taille modestes) qui partent, souvent en profondeur, à la recherche de l’humidité salvatrice. Chez les plantes âgées de quelques années, les racines sont rapidement assez épaisses.  +En pleine terre et particulièrement dans l’habitat, la plante est souvent confrontée à un sol peu riche dans lequel elle tisse un important réseau de racines (parfois de plus d’un mètre de long, même pour des espèces de taille modeste) qui partent, souvent en profondeur, à la recherche de l’humidité salvatrice. Chez les plantes âgées de quelques années, les racines sont rapidement assez épaisses.  
-En revanche, pour la plupart de nos plantes en pot, 1/ le système racinaire est beaucoup plus fin (chevelu), 2/ ces racines sont installées dans un substrat toujours ou presque plus riche que le sol de l’habitat (c’est-à-dire plus nourrissant mais plus dangereux car contenant souvent des matières en décomposition –humus- toujours susceptibles de générer des pourritures en cas d’humidité persistante au niveau des racines), et enfin, 3/ la plante d’habitat doit gérer une ressource en eau particulièrement abondante en regard de ce que ses cousines d’habitat connaissent.+En revanche, pour la plupart de nos plantes en pot,  
 +1/ le système racinaire est beaucoup plus fin (chevelu),  
 +2/ ces racines sont installées dans un substrat toujours ou presque plus riche que le sol de l’habitat (c’est-à-dire plus nourrissant mais plus dangereux car contenant souvent des matières en décomposition –humus- toujours susceptibles de générer des pourritures en cas d’humidité persistante au niveau des racines), et enfin,  
 +3/ la plante de culture doit gérer une ressource en eau particulièrement abondante en regard de ce que ses cousines d’habitat connaissent.
  
 Ces spécificités des systèmes racinaires de culture ont amené nos anciens à découvrir que la diète hydrique –en clair, **l’absence d’arrosage**-, était le meilleur compromis pour préserver les plantes au travers de la saison hivernale. Cette absence d’humidité (outre celle de l’air hivernal ambiant) au niveau des racines provoque chaque année la disparition d’une partie de ces racines qui se reformeront à la reprise des arrosages. Ces spécificités des systèmes racinaires de culture ont amené nos anciens à découvrir que la diète hydrique –en clair, **l’absence d’arrosage**-, était le meilleur compromis pour préserver les plantes au travers de la saison hivernale. Cette absence d’humidité (outre celle de l’air hivernal ambiant) au niveau des racines provoque chaque année la disparition d’une partie de ces racines qui se reformeront à la reprise des arrosages.
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 On cessera donc les arrosages, selon sa région et selon les températures du moment, de manière à ce que les substrats soient parfaitement secs fin octobre. On les reprendra prudemment vers la mi-mars en modulant éventuellement cette date pour tenir compte des températures du moment (le printemps peut être précoce comme en retard). En effet, après plusieurs mois de sécheresse, une partie des racines les plus fines aura disparu et la capacité d'absorption d'eau de la plante en sera bien sûr affectée. Il faudra donc attendre environ un mois pour pouvoir considérer que la plante a pratiquement reconstitué son chignon racinaire de fin d'été (et alors seulement à ce moment, les arrosages pourront être généreux). On cessera donc les arrosages, selon sa région et selon les températures du moment, de manière à ce que les substrats soient parfaitement secs fin octobre. On les reprendra prudemment vers la mi-mars en modulant éventuellement cette date pour tenir compte des températures du moment (le printemps peut être précoce comme en retard). En effet, après plusieurs mois de sécheresse, une partie des racines les plus fines aura disparu et la capacité d'absorption d'eau de la plante en sera bien sûr affectée. Il faudra donc attendre environ un mois pour pouvoir considérer que la plante a pratiquement reconstitué son chignon racinaire de fin d'été (et alors seulement à ce moment, les arrosages pourront être généreux).
  
-On l’aura compris, la mise au sec de nos plantes est un compromis horticole qui n’a pas vraiment droit de cité dans l’habitat désertique où les pluies hivernales ne sont pas forcément aux abonnés absents en hiver et peuvent même constituer, dans certains biotopes, l'apport annuel hydrique majeur de la végétation. Mais n’oublions pas que le système racinaire de l’habitat « sait » parfaitement gérer ces précieuses précipitions, ne serait-ce que parce que la plante est avide de la moindre goutte d’eau (ce qui n’est pas vraiment le cas de nos plantes de culture grassement arrosées…).+On l’aura compris, la mise au sec de nos plantes est un compromis horticole qui n’a pas vraiment droit de cité dans l’habitat désertique où les pluies hivernales ne sont pas forcément aux abonnés absents en hiver et peuvent même constituer, dans certains biotopes, l'apport annuel hydrique majeur de la végétation. Mais n’oublions pas que le système racinaire de l’habitat « sait » parfaitement gérer ces précieuses précipitations, ne serait-ce que parce que la plante est avide de la moindre goutte d’eau (ce qui n’est pas vraiment le cas de nos plantes de culture grassement arrosées…).
    
-Dans l’absolu, la diète hydrique n’est cependant pas incontournable, à la condition particulièrement difficile à honorer d’être en mesure d’apporter chaque mois, à une plante qui ne pousse plus, l’exacte contrepartie, au demi-millimètre cube près, de l’humidité qu’elle a perdue (bon courage…). Etant entendu qu’une fois cette quantité d’eau absorbée, chaque mm3 excédentaire restera dans le substrat, menaçant les racines, et ne pourra compter, pour son élimination, sur le séchage thermique des pots, comme au cœur de l’été. +Dans l’absolu, la diète hydrique n’est cependant pas incontournable, à la condition particulièrement difficile à honorer d’être en mesure d’apporter chaque mois, à une plante qui ne pousse plus, l’exacte contrepartie, au demi-millimètre cube près, de l’humidité qu’elle a perdue (bon courage…). Étant entendu qu’une fois cette quantité d’eau absorbée, chaque mm3 excédentaire restera dans le substrat, menaçant les racines, et ne pourra compter, pour son élimination, sur le séchage thermique des pots, comme au cœur de l’été. 
  
-Renonçant à ces pratiques qui requièrent une précision absolue, j’avoue cependant profiter des quelques journées ensoleillées de l’hiver (les moins pires…) pour arroser de temps à autre, avec discernement et mesure, mes plantes greffées sur Eriocereus jusbertii ou sur Myrtillocactus geometrizans , dont la déshydratation du porte-greffe est objectivement observable et peut parfois affaiblir le greffon voire mettre en cause pronostic vital de la plante binôme.+Renonçant à ces pratiques qui requièrent une précision absolue, j’avoue cependant profiter des quelques journées ensoleillées de l’hiver (les moins pires…) pour arroser de temps à autre, avec discernement et mesure, mes plantes greffées sur Eriocereus jusbertii ou sur Myrtillocactus geometrizans, dont la déshydratation du porte-greffe est objectivement observable et peut parfois affaiblir le greffon voire mettre en cause le pronostic vital de la plante binôme.
  
 Enfin, **les succulentes non cactacées, auront droit à leur rituel arrosage mensuel en serre froide comme en tempérée ou en chaude.** Et en serre chaude, ou pour tout hivernage non discriminant (toutes plantes mélangées, faute de mieux) à au moins **15°C, on arrosera également**, légèrement, une fois par mois. Enfin, **les succulentes non cactacées, auront droit à leur rituel arrosage mensuel en serre froide comme en tempérée ou en chaude.** Et en serre chaude, ou pour tout hivernage non discriminant (toutes plantes mélangées, faute de mieux) à au moins **15°C, on arrosera également**, légèrement, une fois par mois.
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   * ATTENTION : une serre avec des plantes en hivernage, ça se **SURVEILLE** (la confiance n’exclut pas le contrôle, c’est bien connu !). On n’est en effet jamais à l’abri d’une panne du radiateur ou du thermo-timer, d’une fin de vie des piles du thermo-timer, voire d’un pépin sur l’installation électrique (disjoncteur qui saute). On pourra utilement s’aider d’un thermomètre ou d’une station météo disposant d’une sonde thermique sans fil, que l’on installera dans la serre pour y surveiller la température à distance depuis son habitation. Ainsi, au lever comme au coucher, un petit coup d’œil au thermomètre pour voir que tout va bien. Et dans la négative, branle-bas de combat ! ! !           * ATTENTION : une serre avec des plantes en hivernage, ça se **SURVEILLE** (la confiance n’exclut pas le contrôle, c’est bien connu !). On n’est en effet jamais à l’abri d’une panne du radiateur ou du thermo-timer, d’une fin de vie des piles du thermo-timer, voire d’un pépin sur l’installation électrique (disjoncteur qui saute). On pourra utilement s’aider d’un thermomètre ou d’une station météo disposant d’une sonde thermique sans fil, que l’on installera dans la serre pour y surveiller la température à distance depuis son habitation. Ainsi, au lever comme au coucher, un petit coup d’œil au thermomètre pour voir que tout va bien. Et dans la négative, branle-bas de combat ! ! !        
  
-  * Ne jamais arracher une **fleur séchée** sur un cactus, au cœur de l’hivernage. Cela provoquerait une « entrée » qui pourrait être mise à profit par une moisissure ou un champignon pour attaquer la plante. Le risque d'infection sera le même si l'on blesse une plante au coeur de l'hiver, 1/ à l'occasion d'une fausse manoeuvre, 2/ si on lui inflige une piqure ou une blessure avec une plante voisine ou 3/ si, au contraire, on sépare deux plantes dont les épines ont pénétré dans le corps de la voisine et que les plaies se sont refermées depuis des mois sur ces épines. Dans ces trois cas, on sortira la plante blessée une semaine/dix jours, pour la mettre à l'air libre mais à l'abri des précipitations. On pourra la rentrer en intérieur, une semaine, si la température extérieure du moment ne se prête pas à cette grande aération (en cas de températures extérieures trop basses). A l'issue, si la ou les plaies se sont cicatrisées sans trace d'infection apparente, on pourra réinstaller (délicatement...) la plante dans la serre. Si la ou les plaies sont accessibles, on pourra également, en parallèle, les désinfecter avec de la Bétadine, comme pour une plaie chez l'homme.  +  * Ne jamais arracher une **fleur séchée** sur un cactus, au cœur de l’hivernage. Cela provoquerait une « entrée » qui pourrait être mise à profit par une moisissure ou un champignon pour attaquer la plante. Le risque d'infection sera le même si l'on blesse une plante au coeur de l'hiver, 1/ à l'occasion d'une fausse manoeuvre, 2/ si on lui inflige une piqûre ou une blessure avec une plante voisine ou 3/ si, au contraire, on sépare deux plantes dont les épines ont pénétré dans le corps de la voisine et que les plaies se sont refermées depuis des mois sur ces épines. Dans ces trois cas, on sortira la plante blessée une semaine/dix jours, pour la mettre à l'air libre mais à l'abri des précipitations. On pourra la rentrer en intérieur, une semaine, si la température extérieure du moment ne se prête pas à cette grande aération (en cas de températures extérieures trop basses). A l'issue, si la ou les plaies se sont cicatrisées sans trace d'infection apparente, on pourra réinstaller (délicatement...) la plante dans la serre. Si la ou les plaies sont accessibles, on pourra également, en parallèle, les désinfecter avec de la Bétadine, comme pour une plaie chez l'homme.  
  
   * Attention à la **rouille**. Dès les premiers signes, il faut sortir la plante de la serre, la traiter localement à la Mancozèbe ou au Sulfate de Cuivre et lui éviter désormais tout confinement.   * Attention à la **rouille**. Dès les premiers signes, il faut sortir la plante de la serre, la traiter localement à la Mancozèbe ou au Sulfate de Cuivre et lui éviter désormais tout confinement.
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   * L’hiver est aussi le moment des quelques tempêtes qui traversent notre pays avec des vents compris entre 100 et 130 km/h en général. Un danger existe en cas de non **verrouillage des lucarnes** de serre qui ne sont désormais plus accessibles sous le plastique à bulles. Elles sont en effet susceptibles d’être arrachées par le vent qui, s’engouffrant dans la serre, menacerait alors le plastique à bulles, les plantes, voire la serre toute entière en raison de cette prise au vent pour laquelle elle n’est pas conçue… Horreur, malheur, je HAIS les tempêtes…   * L’hiver est aussi le moment des quelques tempêtes qui traversent notre pays avec des vents compris entre 100 et 130 km/h en général. Un danger existe en cas de non **verrouillage des lucarnes** de serre qui ne sont désormais plus accessibles sous le plastique à bulles. Elles sont en effet susceptibles d’être arrachées par le vent qui, s’engouffrant dans la serre, menacerait alors le plastique à bulles, les plantes, voire la serre toute entière en raison de cette prise au vent pour laquelle elle n’est pas conçue… Horreur, malheur, je HAIS les tempêtes…
  
-  * Une serre destinée aux plantes les plus fragiles et **chauffée à 15°C** pendant les quatre ou cinq mois les plus froids de l’année, cela revient à quelques centaines d’euros. On pourra lui préférer un espace un peu lumineux, proche de la fenêtre, dans une pièce désaffectée non chauffée d’une maison d’habitation, que l’on maintiendra à un seuil inférieur de 15°C en « jouant », avec un peu d’habitude, sur l’ouverture de la porte donnant sur l’espace chauffé. Idem pour une véranda.+  * Une serre destinée aux plantes les plus fragiles et **chauffée à 15°C** pendant les quatre ou cinq mois les plus froids de l’année, cela revient à quelques centaines d’euros. On pourra lui préférer un espace un peu lumineux, proche de la fenêtre, dans une pièce désaffectée non chauffée d’une maison d’habitation, que l’on maintiendra à un seuil inférieur à 15°C en « jouant », avec un peu d’habitude, sur l’ouverture de la porte donnant sur l’espace chauffé. Idem pour une véranda.
  
   * On pourra également **se créer un « espace 12°C » dans une serre à 5°C** en y installant une « bulle » de plastique à bulles (par exemple un parallélépipède de 2mx1mx1m posé sur un tablar d’un mètre de large), chauffé par un petit radiateur soufflant dédié, couplé à un thermo-timer réglé sur 12°C. On placera alors le radiateur à l’extérieur du tablar, dirigé vers le haut, de manière à ce que l’air chaud « retombe » sur les plantes et non ne les agresse au sortir de l’appareil.   * On pourra également **se créer un « espace 12°C » dans une serre à 5°C** en y installant une « bulle » de plastique à bulles (par exemple un parallélépipède de 2mx1mx1m posé sur un tablar d’un mètre de large), chauffé par un petit radiateur soufflant dédié, couplé à un thermo-timer réglé sur 12°C. On placera alors le radiateur à l’extérieur du tablar, dirigé vers le haut, de manière à ce que l’air chaud « retombe » sur les plantes et non ne les agresse au sortir de l’appareil.