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Des cactus qui en voient de toutes les couleurs

Il est fréquent de voir des cactus en supermarché, ainsi qu'en jardinerie, égayés de quelques gadgets colorés. Cela fait des étals attrayants, variés, donc vendeurs.
Et le but, c'est bien de vendre. Ces plantes accoutrées sont souvent le résultat des productions de masse venant de Hollande. Du cactus jetable, somme toute, destiné à être renouvelé régulièrement, si l'on en croit le peu de soin apporté à l'étiquetage et au substrat, par exemple.
En général, ce sont des fleurs séchées ou en plastique, parfois collées, parfois piquées. Mais on observe de plus en plus de variantes, que ce soit des plantes bombées à la peinture (paillettes, couleurs éclatantes), ou grimées en Père Noël, avec, pourquoi pas, des yeux en plastique ou des paires de lunettes collées. Parfois, même le substrat est touché : il est recouvert d'une couche de graviers colorés, la plupart du temps figés par de la colle ou de la laque.
Ce qui peut sembler attrayant au non initié est en fait à proscrire si vous souhaitez vraiment cultiver ces plantes. Vous qui souhaitez m'offrir un cactus, ou l'offrir à l'un de vos proches, ou à vous-­même, sachez que la santé de nos chères plantes est compromise par ces procédés.
Pourquoi ?
Pour des raisons spécifiques à chacun de ces mauvais traitements :

Echeveria peint
­Les fleurs collées : la colle, souvent placée sur l'apex (sommet) de la plante, freine voire stoppe sa croissance. Pour l'ôter, il n'est pas rare de blesser la plante, en arrachant des aiguillons notamment. Dans certains cas, les cochenilles, l'un de nos ennemis les plus répandus, se cachent sous cette colle, lorsque l'on n'y découvre pas tout simplement des traces de pourriture. Elle est à retirer délicatement, en essayant à l'eau froide, ou avec beaucoup de patience…

Les fleurs piquées : la plaie de la plante est une porte d'entrée à toutes maladies, ou infections bactériennes, ainsi que les champignons. Nos plantes paraissent solides, avec leurs aiguillons, et leur épiderme est coriace, mais il ne sert plus à rien si on le perce.

La peinture : souvent observée sur les plantes grasses, mais qui arrive peu à peu sur les cactus (dorée, rouge, argentée, et autres, souvent à paillettes), elle peut contenir des substances nocives pour la plante. Il faut aussi savoir que pour vivre, la plante doit se nourrir, et elle ne peut le faire que grâce à la lumière qu'elle reçoit. Cette lumière est cachée par la peinture, qui empêche alors la photosynthèse.

Père Noël
Les accoutrements de type “Père Noël” : il en existe sûrement d'autres, hélas… car ces objets, eux aussi, occultent la lumière dont le cactus a besoin pour se nourrir, particulièrement au niveau de l'apex, là où la photosynthèse est la plus nécessaire. Si on laisse ces “vêtements” trop longtemps sur le cactus, et qu'au bout de plusieurs mois on les retire, on aura dessous non pas un cactus, mais une ficelle très fine, certainement blanche, car il n'aura pas trouvé la lumière. Cela s'appelle l'étiolement, qui se produit à des degrés variés lorsque les plantes manquent de lumière.

Les yeux, lunettes et autres accessoires collés : ce sont les mêmes inconvénients que pour les fleurs collées.

Les graviers colorés : lorsqu'ils le sont avec de la colle “solide”, cette colle empêche l'écoulement de l'eau dans le pot, et il faut arroser par le bas. Mais ce qui fonctionne dans un sens fonctionne aussi dans l'autre : pas d'évaporation, de respiration du substrat, cela peut entraîner la pourriture.

Dans le cas de la laque, cette laque est entraînée avec l'eau d'arrosage au niveau des racines… inutile d'imaginer si elles apprécient ce cocktail chimique. Enfin, ces graviers, lorsqu'ils sont colorés, peuvent l'être avec des peintures nocives, et le fait qu'ils soient collés empêche l'émergence de rejets, si la plante a tendance à rejeter par la base.


Attention : il existe d'autres cactus très colorés qui, eux, le sont naturellement. Ce sont les greffes rouges, jaunes, roses que l'on trouve dans les mêmes points de vente. Il s'agit en fait de deux plantes, dont l'une ne contient pas de chlorophylle, et ne peut donc pas se nourrir, et l'autre, qui possède également les racines, contient cette fameuse chlorophylle. Elles vivent en se partageant les rôles, en quelque sorte. PendentifLes espèces utilisées comme greffons sont des espèces communes, mais qui exceptionnellement produisent des plantes de ces couleurs vives. Dans la nature, elles meurent. Et dans l'industrie, on les reproduit pour les greffer. Mais il faut savoir que ces greffes ne sont pas durables, le porte-greffe le plus courant étant une plante assez fragile. Comme le greffon ne peut subsister sans la chlorophylle du porte-greffe, si ce dernier meurt, rouge, jaune, rose ou arc­-en­-ciel, c'est la plante entière qui trépasse.

Autre gadget en vogue en ce moment : les petits cactus à porter en pendentif, bijou de portable ou autre. Ce sont des cactus très jeunes, placés dans un tube hermétique où on peut les alimenter en eau par trempage. Mais cet espace restreint limite leur développement, tant celui des racines que de la partie aérienne. Enfin, ce type d'objet incite à considérer la plante comme un gadget, un “truc” original, et à oublier qu'il s'agit d'un être vivant, respectable en tant que tel.

Principe de base

Au moment d'acheter un cactus, il faut avant tout l'appréhender comme une plante, un organisme qui se développe, et non comme un objet de décoration.

Pour le choisir, il existe des précautions de base, toutes simples, qui permettent de ne pas se tromper :

  • Inspection de la motte si possible : cela permet de voir si “au moins”, il y a des racines, parfois le substrat est si dense qu'elles n'arrivent pas à se développer dedans. Parfois, on y voit même des parasites…
  • Inspection de la plante : on en profite pour déceler la présence de parasites, d'anciennes blessures, etc…

Et, une fois la plante à la maison :

  • Si c'est une plante qui vient d'être “sauvée” (des guirlandes, bien sûr !), il faut ôter les décorations, en prenant garde de ne pas la blesser. Si c'est le cas, il faut la laisser au sec quelques jours, jusqu'à cicatrisation de la plaie.
  • Si elle se trouve dans de la tourbe, ce qui est le cas la plupart du temps (sauf achat chez un bon producteur), le rempotage est obligatoire dans un substrat trois tiers, dont on peut trouver plusieurs recettes ici même.


Enfin, la Nature s'est très bien débrouillée pour faire des plantes suffisamment belles : pas la peine d'en rajouter.

J'invite le lecteur à se promener dans la galerie du Cactus Francophone pour s'en rendre compte.


Par Line Da Silva
Crédit photo : Line Da Silva, Guillaume, Alain et Olivier.
Publié le 2009/03/14.
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