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Le rempotage

Par Florent, 2002/02/28.
Mis à jour le 2008/04/16 : ajout d'une seconde vidéo.

Le but de cet article est de vous présenter ma méthode de rempotage, mes remarques et suggestions. Je l'applique depuis pas mal d'années et elle m'a toujours donné entière satisfaction. Les principes du rempotage restent toujours les mêmes, mais chacun a sa méthode, ce qui importe sera sa fréquence et les précautions à apporter lors de ces manipulations.

Pourquoi rempoter ?

article023-3r.jpg La raison principale qui nous pousse à rempoter est l'appauvrissement du substrat. En effet, avec le temps, les racines se développent et envahissent la totalité du pot. Progressivement, les éléments nutritifs vont s'épuiser et le rempotage va alors s'imposer. Il peut aussi être nécessaire si le substrat et les racines sont infestés de parasites. Des fois ce sera simplement pour changer de pot en vue d'une autre esthétique ou encore d'une meilleure stabilité de l'ensemble pot / plante, ou bien accélérer la croissance et donner plus d'espace a une plante qui grandit.

Quand rempoter ?

En général, le rempotage se fait tous les 2 ou 3 ans, notamment chaque fois que le diamètre de la plante égale celui du pot. Tous les ans si l'on désire une croissance plus rapide. Une plante qui ne pousse plus, des racines visibles à la surface et qui s'enroulent sur les bords intérieurs du pot ou des racines qui sortent par le trou de drainage, sont des signes qui indiquent que le système racinaire a envahit la totalité du pot. La plante peut être rempotée mais ce n'est pas une obligation. La croissance se trouvera progressivement ralentie, les plantes seront plus petites pour leur âge, mais belles. Et c'est quand même le but recherché par beaucoup d'amateurs : faible développement, peu de place occupée, donc plus de plantes ! Mais cette conduite suppose des apports d'engrais et d'oligo-éléments pour compenser l'appauvrissement du substrat, d'arroser avec une eau non calcaire et de surveiller l'apparition de la chlorose, jaunissement de la plante qui, s'il n'y a pas de carence d'engrais, peut être combattu ou retardé en arrosant avec un peu de chélate de fer. article023-4r.jpg Une plante acquise dans le commerce (excepté chez quelques producteurs consciencieux) a généralement besoin d'un rempotage. Elles sont très souvent plantées dans de la tourbe, ce qui fait qu'elles poussent encore quelque temps et lorsqu'elles ont épuisé leurs réserves, leur croissance s'arrête. Ce sera aussi l'occasion de vérifier qu'elles ne portent pas de parasites qui pourraient contaminer vos autres plantes. De plus, beaucoup considèrent que la tourbe est une matière totalement contre indiquée. (La tourbe est un substrat pauvre adapté aux conditions de culture des professionnels avec un arrosage par nappe et un apport d'engrais régulier. Pour l'amateur, elle est d'un emploi trop difficile).

On conseille souvent de rempoter au début de la reprise végétative, soit aux mois de mars avril. Il peut également se pratiquer jusqu'en été mais moi, personnellement je préfère rempoter en fin d'hiver. A cette saison, les plantes sont au repos (en quelque sorte sous anesthésie) donc souffrent moins du rempotage, les racines sont sèches et elles aussi en repos. On n'abîme donc pas les radicelles (les parties très fines qui assurent l'absorption) qui sont présentes lorsque la plante est en végétation. Le traumatisme est moindre. On peut facilement attendre 1 ou 2 mois avant le premier arrosage. Les racines ont donc le temps de cicatriser. Les plantes étant au repos, le rempotage n'interrompt pas la croissance.

Le rempotage peut s'effectuer à peu près n'importe quand lorsqu'il n'est pas possible d'attendre la période favorable (achat, parasites,…), mais il faut impérativement faire sécher les racines avant de remettre la plante en terre dans un substrat sec. (Certains l'humidifient légèrement pour assurer une meilleure stabilité). Ce qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est qu'un rempotage crée un choc pour la plante. Elle met un temps plus ou moins long pour s'en remettre. C'est pourquoi la période pré-hivernale n'est pas indiquée. La plante n'aura pas le temps de s'en remettre et aura du mal à affronter la longue sécheresse qui suivra. Je commence cette opération en janvier et je la termine vers la fin février au plus tard pour la majeure partie de mes succulentes. En mars, elles se sont bien remises et peuvent commencer à pousser avec les températures qui commencent à devenir plus douces. Celles que je rempote en mars avril, reprennent assez vite mais ne donnent des signes de croissance qu'en mai juin. De ce fait, la période végétative se trouve bien plus courte. Ce qui est vrai pour moi (qui habite à 15 km de Paris), ne l'est pas forcément pour un autre amateur qui vivrait sur la cote méditerranéenne !

Comment procéder ?

En premier, il est utile de préparer tout ce qui peut être nécessaire : pot, mélange, outillage, papier journal… Je fais mes rempotages sur mon établi, sous une bonne lumière et me sert d'un unique ustensile, un pinceau de petite taille. Le manche pour tasser et étaler la terre et les poils pour nettoyer la plante et dégager le collet, là où il est délicat de le faire avec les doigts.

Première étape : le dépotage.

article023-1r.jpg Je pense qu'il est indispensable de le faire quand la terre est sèche, elle adhérera moins au pot et de ce fait se décollera plus facilement (surtout dans le cas d'un pot en terre). Mais surtout ce sera plus aisé de dégager la motte. Phase délicate où il faut faire attention de ne pas trop endommager les racines. Lorsque le substrat est mouillé, les champignons présents sont en plein développement et peuvent donc s'attaquer à la moindre blessure des racines. Si la plante ne peut être manipulée à main nue du fait de la présence d'épines ou d'aiguillons, on utilisera du papier journal plié. Je proscris le chiffon, car lorsque celui-ci sera retiré, une partie des aiguillons sera arrachée ou abîmée.

Dans le cas de sujets de bonne taille, il ne faut pas hésiter à les coucher. Il faudra dans certains cas prévoir des cales pour les appuyer afin de ne pas casser les jeunes ramifications plus fragiles. Si cela arrivait, bouturez-les ! On peut récupérer les graviers et cailloux de surface pour s'en resservir en penchant le pot, voire en le retournant délicatement. Ensuite il faut désolidariser la motte du pot. En général cela ne pose pas de problème avec les pots en plastique. Pour les pots en terre, cela est parfois plus délicat. En effet les racines ont tendance à coller sur les bords. Ceci est dû au fait qu'ils sont poreux. On peut se servir d'une lame et en faire le tour. Ensuite une poussée par le trou de drainage fera le reste.

Ma méthode de rempotage.

Il faut ensuite retirer toute la terre des racines. Je fais cela alternativement à l'aide des deux extrémités de mon pinceau. C'est aussi le moment où il est sage de vérifier l'état des racines, et l'absence de cochenilles, poux des racines etc. Il peut être nécessaire de les laver, mais pas avec de l'eau glacée ni trop chaude. Le mieux est une température légèrement supérieure à la température d'ambiance. Les racines mortes seront supprimées à l'aide d'une paire de ciseaux, les racines trop longues seront raccourcies surtout si elles forment un chignon qu'il n'est pas possible de démêler. Si une grosse racine venait à être brisée, il serait sage d'attendre quelques jours afin de lui permettre de cicatriser avant de rempoter !

Deuxième étape : le choix du pot et du substrat.

Une fois votre décision prise pour le choix entre un pot plastique ou terre cuite (voir à ce sujet l'article sur les pots), il faut considérer la taille (diamètre et profondeur). En général, on évitera de prendre des pots trop profond à cause des problèmes d'humidité. Quelques espèces à racines napiformes auront besoin d'un peu plus de profondeur (Lophophora par exemple). Pour la largeur, vous pouvez la mettre dans le même pot ou bien dans un pot de taille immédiatement supérieure. Dans tous les cas, il est préférable de le nettoyer et de la débarrasser d'éventuelles traces de calcaire. En général, je me sers d'une brosse métallique puis d'une brosse ordinaire, d'eau et de savon. Pour les espèces à fort développement comme certains Opuntia ou certaines Crassulacées (Crassula ovata, C. arborescens…), un pot de grande taille pourra être utilisé si l'on désire une croissance vigoureuse et rapide. Tenez à portée de mains votre mélange, des graviers pour le drainage de fond (voir à ce sujet l'article sur le substrat).

Troisième étape : le rempotage.

article023-2r.jpg En premier lieu, il convient de mettre dans le fond du pot un tesson de poterie désinfecté, face concave en bas, puis une couche de graviers, gravillons, cailloux…afin d'assurer un bon drainage et d'éviter une néfaste stagnation d'humidité. Une épaisseur de 1 cm conviendra dans la plupart des cas et un peu plus pour les espèces plus sensibles. Ensuite commencez à mettre un peu de votre mélange. (Bien que certains l'humidifient quelque peu, il est plus prudent qu'il soit sec). Il ne faut pas oublier que les racines doivent être bien étalées et non tassées juste sous votre plante. Il peut être pratique de présenter la plante dans le pot afin de faire une estimation de la place qu'occuperont les racines. La première poignée du mélange introduite a une plus grande proportion d'éléments drainant afin d'obtenir une sorte de “dégradé” dans la granulométrie. Ce n'est pas obligé, mais c'est plus fort que moi ! La difficulté ensuite consiste à maintenir la plante à sa place quasi définitive et introduire le substrat. Pas toujours très simple. Pour les grands spécimens, il ne faut pas hésiter à se faire aider. C'est à cette phase que le papier journal va servir (pour les Cactées, Euphorbiacées). Il suffit de le passer autour du cactus afin de pouvoir le tenir d'une main et verser le mélange de l'autre. Tassez légèrement à l'aide du manche du pinceau (par exemple) en veillant à la bonne disposition des racines. Arrêter d'introduire la terre quand le niveau atteint le collet. Dans la plupart des cas, à ce stade là, elle doit se tenir seule. Le mélange n'étant pas trop tassé, si votre plante se trouve un peu trop enfouie, vous pouvez la tirer vers le haut. Ensuite, vous pouvez mettre une couche de cailloux ou graviers (une matière inerte) en surface. La couche de graviers au-dessus du substrat a principalement pour objet de protéger le collet de la plante de l'humidité. Mais aussi pour des raisons d'esthétique et afin d'éviter que lors des arrosages, la terre ne se tasse trop et que des trous ne se forment.

Après le rempotage

Les racines, même après de multiples précautions, auront quelque peu souffert. Chaque blessure, est une porte d'entrée pour une attaque bactérienne ou fongique. Donc au printemps ou en été, il est prudent d'attendre plusieurs jours avant de commencer les arrosages (voire une ou deux semaines suivant la période de rempotage). Par contre si le rempotage a été effectué en hiver, il faut attendre des signes de reprise pour arroser. Les blessures inévitablement infligées aux racines doivent sécher et cicatriser. En règle générale, on peut dire que l'on ne doit pas se presser, les plantes succulentes étant très résistantes aux manques d'eau. D'ailleurs, à ce sujet, un ami cactophile me disait qu'il n'avait jamais vu une plante succulente mourir de soif; mais régulièrement d'un excès d'eau, surtout quand elles sont plus vulnérables ! (Après un rempotage ou en période de repos végétatif). Toujours parce que les racines sont fragilisées, l'engrais sera à éviter durant une assez longue période (La première année par exemple et dans tous les cas, jamais dans les semaines qui suivent le rempotage. Pour les semis le délai minimum de sécurité de quelques semaines suffit). Un engrais à libération lente sera moins agressif avec les racines. De plus le substrat venant d'être régénéré, la plante aura de quoi s'alimenter. En été, une place en plein soleil pourra aussi être défavorable. Il est préférable d'attendre que la plante ait bien développée son système racinaire. Une plante rempotée se garde à mi-ombre jusqu'aux premiers signes de reprise, puis si elle supporte ordinairement le plein soleil, est ré-acclimatée progressivement pour éviter les brûlures.

Et ce qui reste ?

Après le rempotage, on se retrouve avec du substrat, mélangé avec des vieilles racines. Pour ma part, je récupère les graviers pour ensuite les réutiliser comme je le montre dans la petite vidéo (2 minutes) ci-dessous.

Pour résumer il suffit de tamiser l'ensemble à l'aide de 2 tamis à mailles différentes pour séparer les composants les plus fins (sable fin, terre et résidus de terreau) de ceux qu'on pourrait utiliser à l'infini (cailloux, graviers, pouzzolane). Les racines mortes sont séparées grâce à de l'eau. Enfin, tout ce qui ne sera pas réutilisé est dispersé dans le jardin ou sur la pelouse.

Tous mes remerciements à Alain Laroze, et Philippe pour l'aide, les corrections et les suggestions qu'ils m'ont apporté. Merci à Elisa pour les photos.

Auteur : Florent.
Publié le : 2002/02/28.
Mis à jour le 2008/04/16 : ajout d'une seconde vidéo.
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