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Le semis en sachets

English version Par Alain Laroze, le 2003/04/22.

La première version de cet article a été publiée sur le Cactus Francophone en 2000. Une deuxième version a été publiée dans la Revue “Succulentes” (mai 2001). Depuis, j'ai reçu nombre de commentaires, suggestions et questions. J'ai aussi encore beaucoup semé, me donnant l'occasion de faire un certain nombre d'observations supplémentaires. Cette 3ème version tente de faire le point en prenant la version 2 comme base.

a014-004.jpg Lorsqu'on attrape le virus de la cactomanie, il n'est pas rare de faire une maladie associée : celle des semis. Plusieurs raisons à cela. La première, c'est l'immense choix de genres, d'espèces, de variétés et, pour les plus pointilleux, de numéros de collecte, proposés par les fournisseurs de graines, comparé au choix proposé par les producteurs de plantes. La deuxième raison, c'est le prix. Pour la plupart des espèces, les prix varient entre 0,5 et 2 euros pour des sachets de 10 à 30 graines. On peut ainsi se constituer une jolie collection en quelques années à peu de frais.

La troisième raison, c'est l'attrait que peut exercer la croissance d'une plantule sortant de sa graine, puis développant ses premières aréoles, puis ses premiers aiguillons, passant, petit à petit, de sa forme juvénile à sa forme adulte. Un spectacle fascinant.

a014-003.jpg Semer des cactus est un peu plus délicat que de semer des tomates ou des haricots. Pourquoi ? Les principales raisons sont leur croissance lente et leur sensibilité aux champignons (comme la fonte des semis qui liquéfie en quelques jours toutes les plantules d'une terrine). Les premiers mois, il faut savoir doser les arrosages dans un sens pour que les plantes ne meurent pas de soif (elles n'ont à ce stade que de maigres réserves et des racines peu développées) et dans l'autre pour que les champignons ne se développent pas. Soit un travail de surveillance journalière avec une bonne dose de doigté et de savoir-faire. On peut maintenir une humidité suffisante tout en empêchant les champignons de se développer en utilisant des antifongiques. Cela n'empêche pas le développement d'algues qui, bien que théoriquement sans danger pour les plantules, ont quelquefois tendance à les étouffer. Cela n'empêche pas non plus les accidents (oubli ou excès d'arrosage).

Pour s'affranchir de tous ces petits tracas, il existe la méthode dite “baggy” ou plutôt, en français, la méthode en sachet. Le principe en est simple : Il suffit de maintenir les semis dans un milieu hermétiquement clos, exempt d'agent pathogène et à une hygrométrie constante et assez élevée. La mise en oeuvre réclame un minimum de préparation et de rigueur, mais une fois le semis réalisé, il n'y a plus qu'à regarder pousser en donnant les quantités de chaleur et de lumière convenables.

a014-002.jpg Substrat : A la base, j'utilise un terreau du commerce fin et de bonne qualité auquel j'ajoute de la vermiculite et de la perlite (ou un autre élément drainant). Plus, éventuellement, du sable. L'essentiel étant d'avoir un substrat aéré et drainant. La présence d'une grande quantité de tourbe n'est pas génante tant que les plantes sont en sachet. Après la sortie des sachets, il vaut mieux envisager un rempotage dans un substrat plus minéral pour les espèces sensibles.
Traitement : Pot et substrat sont stérilisés par chauffage. Ils sont placés dans un récipient rempli d'eau éventuellement additionnée d'engrais, puis passés aux micro-ondes pendant 15 mn à pleine puissance. On peut ajouter l'engrais après le passage aux micro-ondes mais on prendra la précaution d'utiliser de l'eau stérile (eau osmosée, bouillie ou minérale). Au final, on doit avoir un substrat mouillé, mais pas saturé d'eau.
Semis : Une fois le tout revenu à température ambiante, les graines sont semées, enfoncées à une profondeur équivalente à leur “diamètre”, puis les pots enfermés dans des sachets de congélation hermétiques et placés dans un “meuble” de ma fabrication, baptisé “Lit Breton”. Après cela, aucun arrosage tant que les pots sont en sachet c'est à dire pendant plusieurs mois. Il est parfois préconisé d'essuyer la condensation qui se forme à l'intérieur des sachets. Je déconseille fortement. Cette condensation ne dérange en rien. Et moins souvent les sachets sont ouverts, moins on a de risque de contamination. On peut intervenir dans le sachet si cela s'impose (plantules mal disposées, …), mais il faut alors utiliser des pinces stérilisées (passées dans une flamme par exemple).
Après : Quand les plantules sont assez grosses (après 3 ou 4 mois, mais éventuellement plus, jusqu'à 1 an) les pots sont sortis des sachets et les plantes ramenées à un régime pour cactus, en leur faisant connaître des périodes de sècheresse. Je n'ai jamais constaté de perte à ce moment là due la baisse subite d'hygrométrie, même si très souvent les plantules perdent très visiblement du volume.

Quelques remarques :

  • Plus on travaille proprement (en évitant les agents de contamination), plus on pourra laisser longtemps les pots dans les sachets. Avant toute manipulation des pots, il est bon par exemple de se laver les mains avec de l'alcool à 70° (ou un autre désinfectant : eau oxygénée, désinfectant iodé…)
  • Certains pots ou étiquettes ne supportent pas la chaleur. Ils fondent. Il faudra donc faire un essai avant toutes choses. Par exemple les pots carrés noirs de 5cm de coté ne résistent pas contrairement à ceux de 6 cm. Dans ce cas, en l'absence d'autre pot, on peut envisager de stériliser à l'eau de Javel, sans oublier de rincer avec de l'eau stérile.
  • Attention, il faudra veiller à ce qu'en fin de stérilisation, il y ait encore de l'eau dans le récipient contenant les pots. S'il n'y a plus d'eau qui, par son évaporation, régule la température, cette dernière peut augmenter considérablement et provoquer la carbonisation du substrat (odeur), la fonte du pot et des étiquettes, voire la combustion de l'ensemble.
  • L'addition d'un antifongique est inutile si on travaille proprement.
  • De même, l'engrais n'est pas indispensable pour les espèces ne restant que quelques mois en sachet. Dans les semis réalisés sans engrais, je n'ai pas remarqué de différence notable de croissance.
  • Quelquefois, les graines amènent avec elles des micro-organismes. Certains sont inoffensifs et n'attaquent pas les plantules. Mais il peut arriver que ce soient des champignons pathogènes. Pour éviter ce désagrément, il est possible de décontaminer les graines à l'eau oxygénée, l'eau de javel diluée, la bétadine etc… mais il est possible aussi de s'en passer. Ce que je fais.
  • Les sachets de congélation étant d'usage alimentaire, ils sont bactériologiquement propres.
  • Les sachets de 18×20 cm conviennent parfaitement pour deux pots carrés de 6x6cm.
  • Les graines sont semées après stérilisation, pas avant !
  • C'est une méthode applicable à tous les cactus mais qui est particulièrement recommandée pour les espèces dites difficiles, à développement très lent : Blossfeldia, Strombocactus, Geohintonia, Aztekium, certains Parodia…Comptez alors 1 ou 2 ans d'internement.
  • L'utilisation d'éclairage artificiel n'est pas indispensable, mais il faudra alors veiller à fournir une quantité suffisante de lumière tout en évitant le plein soleil.

Le lit breton

C'est un montage que j'ai réalisé en fonction du matériel de récupération dont je disposais.
Il s'agit simplement de 5 planches de bois. 2 verticales (100 x 30 cm) qui servent de pied entre lesquelles sont fixées 3 planches horizontales (160 x 30cm). Sous chacune des 2 planches supérieures est fixée une rampe de 2 tubes fluorescents de 1m50 (58W, mais il n'est pas indispensable d'en prendre de si puissants) de façon à laisser environ 20 cm entre la surface des pots et les tubes.
Il est préférable d'utiliser simultanément 2 types de tubes :

  • 1 home light (ou blanc chaud, ou warm white, ou ref. 830) à dominante dans l'orange,
  • 1 cool white (ou blanc froid ou blanc industriel ou ref. 840) à dominante dans le bleu,

qui apportent ainsi aux plantes le spectre de lumière dont elles ont besoin.
On les trouve dans n'importe quel magasin de bricolage ou grande surface.
Pas besoin de chauffage, les tubes fluorescents chauffent déjà énormément (presque trop). Il faut une bonne circulation d'air pour pouvoir garder des températures en dessous de 30°C. L'idéal, me semble t-il, est de garder des températures de l'ordre de 24 à 28°C le jour et plus fraîches la nuit, entre 15 et 20°C.
Un minuteur assure 12h30 de jour et 11h30 de nuit. Ce qui doit correspondre à des luminosités de mois de mai.

Pour plus de renseignements sur les tubes fluorescents voir : l'éclairage artificiel

Illustrations :

Par Alain Laroze. Publié le : 2003/04/22.
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