Le substrat "passe partout"

Pourquoi cet article ?

Cet article s'adresse plus particulièrement aux débutants qui se perdent dans les élucubrations de collectionneurs de longues dates qui énumèrent les composants de savants mélanges.
Chacun vantant les mérites de ses propres compositions et donnent envie à l'amateur de faire à l'identique.
Mais est-ce la solution ?

Le but de l'amateur

Le but est quand même de faire pousser ses plantes dans un substrat qui sèche rapidement et où les racines peuvent se développer avec aisance. Le tout pouvant maintenir la plante et pouvoir lui apporter les éléments nutritifs dont elle a besoin. Quand on parle d'un substrat qui sèche rapidement, il ne faut pas que celui-ci sèche en quelques heures. Il est impératif de laisser le temps à la plante d'absorber l'eau. --> ajouté

Pourquoi essayer ?

Il est rare qu'un substrat convienne pour toutes les plantes. Un Ariocarpus trouvera qu'un substrat pour Crassula n'est pas adapté et une Crassula d'Afrique du sud n'appréciera pas forcément le même type de substrat que certaines Crassulacées acclimatées sous nos latitudes (Sempervivum tectorum par exemple).
Il est très fréquent qu'au bout de plusieurs années de culture, l'amateur soit tenté d'essayer de nouvelles recettes de substrat.
Quoi de plus normal ?
Essayer une composition nouvelle ou modifiée se fait sur plusieurs années consécutives et sur un échantillon de plantes conséquent. Et au bout de ce labeur, l'amateur ne jurera plus que par son innovation.
Jusqu'aux prochains essais !
Mais rappelons nous que ce genre de réussite correspond à sa méthode de culture. Car, comme nous allons le voir dans le chapitre suivant, la façon de cultiver ses plantes est capitale. En fait, elle est même bien plus importante que la composition du substrat lui même, sauf bien-sûr si celui-ci est préparé en dépit du bon sens.

L'erreur du débutant

Le débutant perd des plantes lors du premier hiver, puis au printemps et si tout va bien un peu moins l'année suivante. C'est bien connu nous sommes tous passés par là.
Comme je le disais plus haut, à entendre ou lire les résultats de collectionneurs expérimentés, le débutant est souvent tenté de faire un substrat identique afin de limiter ses pertes.
Il se dit “Mes plantes ont pourri à cause de l'humidité persistante alors je vais faire le même substrat !”
Je serais tenté de dire “Et non, Coco, ce n'est pas le substrat qui est le responsable, mais toi !”
Certains me diront que si le substrat est composé de façon à trop retenir l'eau, c'est bien lui qui est responsable. “Ha, mais qui arrose ?” répondrai-je.
Quand c'est le cas, on espace plus les arrosages ou alors on arrose moins. <Plus précisément, il faut apprendre à arroser que si la plante en a réellement besoin. Cette notion s'acquière avec l'expérience. --> Modifié
Alors je le répète, il faut respecter la partie “substrat drainant et aéré” et s'éduquer sur sa façon de s'occuper de ses plantes. Là est la clé de la réussite.
Il ne faut pas non plus se laisser impressionner par une plante bien verte et bien gonflée. Elle peut avoir poussé sous lumière artificielle et à coup d'engrais.
Un réseau racinaire impressionnant capte votre attention et du coup vous posez la question de connaître la composition du substrat non pas par simple curiosité, mais pour essayer d'arriver au même résultat --> modifié. Il serait plus avisé de connaître les conditions de culture et les dimensions du conteneur. Faites pousser un plant dans une barquette large et peu profonde, ou dans un pot profond et étroit, vous serez surpris du résultat.

Les composants dont tout le monde parle ?

Il est vrai qu'il existe tout un tas d'ingrédients qui peuvent être incorporés au substrat. Certains coûtent chers, d'autres sont difficiles à se procurer.
Et rappelez vous, ce n'est pas parce-que cela “marche” chez un autre que le résultat sera identique chez vous.

Drainant, vous avez dit drainant ?

Prenons quelques exemples, le sable, les cailloux, les graviers sont drainants. La tourbe ne l'est pas, par-contre elle aère ! Le terreau retient beaucoup l'humidité, le surfaçage diminue la vitesse de séchage. Un conteneur en plastique ou un pot en terre cuite vernis aussi. Un pot en terre cuite non vernis contribuera au séchage du substrat.
Une culture en extérieur à l'abri de la pluie sèchera plus vite que dans une serre ou une véranda. Une plante qui pousse pompera aussi plus vite l'humidité de son conteneur qu'une plante qui ne pousse pas. Entre un temps chaud et frais ce sera aussi différent….
La région ainsi que la saison jouera aussi un rôle.
“Mais alors, c'est bien compliqué tous ces paramètres dont je dois tenir compte !”
Rassurez vous, il existe une solution que je vais vous présenter dans le chapitre suivant. Au fil du temps, à mesure que vous apprendrez, vous le prendrez comme base et le modifierez à volonté pour l'adapter à chaque plante dont vous deviendrez l'heureux bienfaiteur.

Le substrat "passe partout", mais qu'est-ce que c'est en fait ?

C'est le substrat de base. Le plus facile à faire et qui conviendra pour toutes vos plantes.
La seule chose qu'il vous faudra savoir c'est si vous possédez une plante plus ou moins sensible à la pourriture. Autrement dit, nécessitant un substrat plus ou moins minéral et drainant.
Si il existait un substrat parfait, je vous aurais bien donné la recette, mais je le dis clairement, il n'existe pas !

Je le veux, tu m'expliques ?

Oui, c'est tellement simple que ce n'est pas un secret.
Deux ingrédients sont requis. Si c'est trop pour vous, désolé il est difficile de faire avec un seul, du moins, ce n'est pas le but de cet article.

- Le sable. Ma préférence va vers le sable de Loire qui est siliceux, et je le choisis de différentes granulométries. Ce n'est pas le plus important, mais il vaut mieux pas trop fin quand même.
Si le sable dont je dispose est plutôt fin (diamètre inférieur à 1 mm), j'augmente un peu sa quantité et inversement si il est plus grossier ou accompagné de graviers.

- La terre. A mon avis la terre de jardin convient très bien. Que ce soit de jardin ou d'ailleurs, choisissez là “non collante”. Si vous la prenez en surface, un passage à la chaleur est préférable (voir la remarque à ce sujet dans le chapitre concernant la vidéo).

Maintenant, il suffit de mélanger les deux. Vous pouvez mettre moitié de chaque sans problème.
Plus la plante aura besoin d'un substrat minéral, plus vous augmenterez la proportion de sable. Et vous pouvez aller facilement jusqu'à 70 % de sable. Une plus grande proportion sera réservée à quelques espèces particulière.
Pour résumer vous pouvez donc aller de 50 % à 70 % de sable et tout ira bien.

Pour savoir où vous procurer ces deux éléments essentiels, lisez l'article Le substrat et ses éléments.
Considérez aussi même si cela paraît évident qu'un substrat composé à forte majorité d'éléments drainant sèchera vite.
Parfois trop vite au point que la plante n'aura pas le temps de boire. Alors, par beau temps, n'arrosez pas à la cuillère.

Malgré mes éternels essais de composition de substrat que je fais surtout pour m'amuser, je cultive mes plantes depuis plus de trente ans en suivant la méthode que je viens d'expliquer. Chacun l'adaptera à son gré, mais soyez sûr qu'elle fonctionne à tous les coups, d'ailleurs c'est pour cette raison que je l'appelle : Le substrat “passe partout”.

Remarques sur la vidéo

La terre que je ramasse provient de mon jardin, je la fais chauffer jusqu'à ce qu'elle soit quasiment sèche afin de détruire tout ce qui est vermine et graines de mauvaises herbes.
Dans les exemples, les proportions de terre peuvent surprendre car il s'agit d'essais que je réalise sur plusieurs années. On voit par exemple que je fais pousser des jeunes plantes dans du sable pur !
On remarquera cependant qu'il y a toujours un minimum de 50 % de sable dans mes compositions. j'utilise aussi du granit qui cumule ses facultés de drainage au sable.


Par Florent
Relu et corrigé par
Publié le 2009/XX/XX.