Par Jean-Claude Chauveau, le 1998/11/22.
Il est essentiellement constitué d'une mini-serre construite artisanalement.
Elle est construite autour d'un plafonnier rectangulaire (0,40 x 0,40) alimenté par un tube fluorescent circulaire et comporte :
Le montage comporte deux parties distinctes :
* Quelques remarques :
J'utilise un mélange standard : 50 % de Vermiculite® et 50 % de tourbe blonde sans stérilisation par action thermique. Une fois le mélange rendu homogène, je l'humidifie par capillarité avec 1,5 l d'eau de pluie additionnée d'un fongicide (Benlate®, Cryptonol® ou produit pour la cloque du pêcher).
A la première adjonction d'eau, je rajoute un engrais spécial semis. Celui-ci sera utilisé aux doses moitié de celles préconisées par le fabriquant (MAIROL® 14.12.14.+ 0,3MgO).
Après avoir tassé légèrement le mélange précédent, je dépose les graines sur la surface et les tasse à nouveau mais sans les recouvrir. Tous les pots étant remplis de graines et étiquetés, la cuve est mise en place dans la mini-serre. Le thermostat est réglé sur 30° C et l'éclairage programmé pour 15 H / 9 H.
Un thermomètre à sonde extérieure (vendu en rayon automobile dans les grandes surfaces) permet le contrôle de la température affichée par le thermostat.
Chaque jour il faut vérifier le semis en prenant garde à l'eau de condensation sur le couvercle translucide de l'éclairage. Si des moisissures apparaissent sur certains pots il faut vaporiser une dose supplémentaire de fongicide et s'assurer que le mélange est toujours humide. Il est pratique de tenir un cahier des germinations pour se mémoriser les difficultés rencontrées avec certaines graines.
Quant on estime que tout est levé, on aère le semis en montant le système d'éclairage avec l'aide des chevilles. Un mois après, on peut ôter les pots de la cuve en les mettant à température ambiante et à la lumière diffuse (attention au coup de soleil !). La cuve est ainsi libérée pour un nouveau semis.
* Quelques remarques :
(GS : Grande Surface, MB : Magasin de Bricolage)
Toutes les données précédentes correspondent au prototype réalisé pour contenir 49 pots de forme carrée de 5 x 5. Pour une construction de taille différente il faut tenir compte des paramètres suivants :
Il doit correspondre à un éclairement d'environ 5000 Lux (rappelons que celui du soleil d'été à midi est de 10000 Lux sous nos latitudes).
Règle pratique : 5000 Lux sont obtenus avec 70 W / m² en utilisant des tubes fluorescents munis de réflecteurs.
La puissance à installer dépend de la capacité thermique de la mini-serre, de son isolation et de l'écart de température à maintenir :
Règle pratique : en soignant l'isolation, les seules pertes à prendre en compte sont celles dues à la surface du semis à travers le vitrage de protection. Elles sont d'environ 7 W/° C m² . Prenons l'exemple de la mini-serre : pour une surface de 0,1225 m² et un écart de température de 12° C, la puissance due aux pertes est de 7 x 12 x 0,1225 “ 10,3 W.
Deux cas :
La puissance à installer est donnée par la formule P = U² / R (P en W, U en V et R en Ohms)
exemple : P = 20 W , U = 15 V ( R = 15 x 15 / 20 = 11,25 Ohm
Cette valeur est obtenue à l'aide de 12 résistances de 1 Ohm mises en série pour une meilleure répartition de la chaleur.
Surface du semis = 0,12 m², Capacité thermique = 6500 J/°C, P = 20 W ou 50 W Thermostat réglé à 30° C ( 0,5° C
Relevé de l'évolution de la température pour P = 20 W et P = 50 W
Il est à remarquer que la puissance de chauffe joue essentiellement sur le temps de réponse du système à condition de ne pas descendre en dessous de 2 x Ppertes .
En partant d'une température ambiante de 20° C il suffit d'une demi-heure pour entrer dans la plage de régulation avec P = 50 W alors qu'il faut une heure trois quart avec P = 20 W.
Ceci étant, ce temps de réponse n'est pas un critère dominant vis-à-vis du temps de germination des plantes. On pourra cependant en tenir compte si on couple le chauffage avec la commande de l'éclairage (en allongeant la durée de chauffage si P est juste).
L'utilisation d'une mini-serre devient indispensable si l'on veut s'affranchir des contraintes climatiques. Elle permet de semer à n'importe quel moment et donc de profiter des temps morts que sont les périodes hivernales. De plus, il est possible de respecter le court temps de germination de certaines espèces (Frailea par exemple).
Même si la réalisation est rustique et la méthode de culture peu raffinée, j'espère que certains verront lever en eux de futures vocations de semeurs de graines !
Auteur : Jean-Claude Chauveau.
Publié le : 1998/11/22.
Note du webmaster : merci à Jean-François Thomas pour la photo du semis d'Opuntia, qui a été ajoutée après à l'article.
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1er semis
49 pots dont 42 contenant des graines SSF et 7 des graines de ma récolte.
2ème semis
49 pots dont 40 contenant des graines SSF et 9 des graines de ma récolte.
Ce semis comporte essentiellement des graines de Mammillaria (35 pots).
Analyse des levées
Si les premières germinations apparaissent au bout de 2 jours (A. asterias, Turbinicarpus), les levées en nombres commencent le 5ème jour et se poursuivent jusqu'au 10ème. Passé le 15ème jour je considère que toutes les graines viables ont germé. Avec cette méthode assez rustique le taux de germination (nb. de pots présentant une germination / nb de pots) avoisine les 85%.