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 series Stylothelae.// series Stylothelae.//
  
-La première description d'un cactus ayant toutes les caractéristiques du genre Mammillaria remonte à 1753. C'était une espèce décrite par Carl von Linné (1707-1778) dans « Species Plantarum » sous le nom de Cactus mammillaris ((NDR: Dans le cadre de la nomenclature binomiale créée en 1753. Dès 1688, Ray (ou Rajus) décrivit ce même cactus dans son Historia plantarum II un Echinomelocactos lanuginosus tuberculis spinosis undique obsitus fructu a lateribus sparsium egrediente sur la base d'une plante cultivée en Angleterre.)). Le genre fut ultérieurement publié par Adrian Hardy Haworth en 1812, dans son « Synopsis Plantarum Succulentarum », avec la description de l’espèce type Mammillaria simplex. Plus d'un siècle plus tard, dans les années 20, Britton & Rose (dans « The Cactaceae ») ont décrit plus de 140 espèces ((NDR: En fait Britton & Rose ont retenus 150 espèces de Mammillaria, dont plusieurs espèces nouvelles, toutes clasées ou reclassées dans le genre Neomammillaria. Ils ont créé ce nom nouveau de Neomammillaria car le Mammillaria d'Haworth (1812) avait été précédé d'un Mammillaria de Stackhouse (1809), un genre d'algues.)). A cette époque, les genres Dolichothele, Cochemiea, Mamillopsis, Phellosperma, Bartschella et Solisia étaient séparés du genre Mammillaria. En 1945, Robert Craig (dans son « Mammillaria Handbook ») a recensé 238 espèces connues et en a rajouté 22 de plus. Ces 260 espèces ont longtemps survécues aux nombreux taxonomistes qui se sont succédés depuis, et les photos noir et blanc de cet ouvrage sont encore une référence aujourd'hui. Les années suivant la seconde guerre mondiale furent favorables à l'exploration du Mexique et propice au travail de nombreux spécialistes : Backeberg, Alfred Lau, Charles Glass et Bob Foster, Werner Reppenhagen (auteur de « Die Gattung Mammillaria »), Felix et Heidi Kraehenbuehl, Richard et Franziska Wolf, Michel Lacoste en compagnie de Christian Brachet et Felipe Otero, Wendell Minnich et Steven Brack.+La première description d'un cactus ayant toutes les caractéristiques du genre Mammillaria remonte à 1753. C'était une espèce décrite par Carl von Linné (1707-1778) dans « Species Plantarum » sous le nom de Cactus mammillaris ((NDR: Dans le cadre de la nomenclature binomiale créée en 1753. Dès 1688, Ray (ou Rajus) décrivit ce même cactus dans son Historia plantarum II sous le nom d'Echinomelocactos lanuginosus tuberculis spinosis undique obsitus fructu a lateribus sparsium egrediente, en se basant sur une plante cultivée en Angleterre.)). Le genre fut ultérieurement publié par Adrian Hardy Haworth en 1812, dans son « Synopsis Plantarum Succulentarum », avec la description de l’espèce type Mammillaria simplex. Plus d'un siècle plus tard, dans les années 20, Britton & Rose (dans « The Cactaceae ») ont décrit plus de 140 espèces ((NDR: En fait Britton & Rose ont retenus 150 espèces de Mammillaria, dont plusieurs espèces nouvelles, toutes classées ou reclassées dans le genre Neomammillaria. Ils ont créé ce nom nouveau de Neomammillaria car le Mammillaria d'Haworth (1812) avait été précédé d'un Mammillaria de Stackhouse (1809), un genre d'algues.)). A cette époque, les genres Dolichothele, Cochemiea, Mamillopsis, Phellosperma, Bartschella et Solisia étaient séparés du genre Mammillaria. En 1945, Robert Craig (dans son « Mammillaria Handbook ») a recensé 238 espèces connues et en a rajouté 22 de plus. Ces 260 espèces ont longtemps survécu aux nombreux taxonomistes qui se sont succédés depuis, et les photos noir et blanc de cet ouvrage sont encore une référence aujourd'hui. Les années suivant la seconde guerre mondiale furent favorables à l'exploration du Mexique et propice au travail de nombreux spécialistes : Backeberg, Alfred Lau, Charles Glass et Bob Foster, Werner Reppenhagen (auteur de « Die Gattung Mammillaria »), Felix et Heidi Kraehenbuehl, Richard et Franziska Wolf, Michel Lacoste en compagnie de Christian Brachet et Felipe Otero, Wendell Minnich et Steven Brack.
  
-Plus récemment, W. A. Fitz Maurice et sa femme Betty ont mené des études incomparables sur la série Stylothelae. Aujourd’hui la classification suit deux tendances différentes, une proposée par David Hunt (en 1960, 1970 et 1989), et l’autre par Jonas Lüthy (en 1995 : 140 espèces subdivisées dans quatre sous-genre). En particulier, selon Hunt, M. bombycina appartient au sous-genre Mammillaria, Série Stylothelae, alors que, selon Lüthy, M. bombycina appartient au sous-genre Mammillaria, Série Bombycinae. M. bombycina, bien que très répandu en culture, a une histoire laborieuse et très incertaine. La première description par Quehl n'apporte aucune information sur la localité d'origine ; il a basé sa description de 1910 est basée sur des spécimens de la collection De Laet. Craig a apporté quelques précisions dans sa monographie de 1945 «Coahuila, San Luis Potosí; Mexico … located at Santa Maria, SLP» sans pour autant fournir de détails sur l'origine de ses informations ! Pour ajouter un peu plus de confusion dans la connaissance de cette espèce, Britton et Rose (qui possédaient aussi quelques plantes de la collection De Laet) ont interverti dans le travail mentionné ci-dessus (« The Cactaceae ») une illustration de cette espèce avec celle d’une M. occidentalis … A cause du manque d’informations fiables, l'espèce a été l'objet de plusieurs hypothèses divergentes, étant même considérée quelquefois comme un hybride horticole, jusqu'en 1988 quand les Fitz Maurice l'ont retrouvé in situ sur les hautes montagnes de la Sierra Fría, dans l'état d'Aguascalientes, alors qu'ils étudiaient sur le terrain la série Stylothelae.+Plus récemment, W. A. Fitz Maurice et sa femme Betty ont mené des études incomparables sur la série Stylothelae. Aujourd’hui la classification suit deux tendances différentes, une proposée par David Hunt (en 1960, 1970 et 1989), et l’autre par Jonas Lüthy (en 1995 : 140 espèces subdivisées dans quatre sous-genre). En particulier, selon Hunt, M. bombycina appartient au sous-genre Mammillaria, Série Stylothelae, alors que, selon Lüthy, M. bombycina appartient au sous-genre Mammillaria, Série Bombycinae. M. bombycina, bien que très répandu en culture, a une histoire laborieuse et très incertaine. La première description par Quehl n'apporte aucune information sur la localité d'origine ; il a basé sa description de 1910 sur des spécimens de la collection De Laet. Craig a apporté quelques précisions dans sa monographie de 1945 «Coahuila, San Luis Potosí; Mexico … located at Santa Maria, SLP» sans pour autant fournir de détails sur l'origine de ses informations ! Pour ajouter un peu plus de confusion dans la connaissance de cette espèce, Britton et Rose (qui possédaient aussi quelques plantes de la collection De Laet) ont interverti dans le travail mentionné ci-dessus (« The Cactaceae ») une illustration de cette espèce avec celle d’une M. occidentalis … A cause du manque d’informations fiables, l'espèce a été l'objet de plusieurs hypothèses divergentes, étant même considérée quelquefois comme un hybride horticole, jusqu'en 1988 quand les Fitz Maurice l'ont retrouvé in situ sur les hautes montagnes de la Sierra Fría, dans l'état d'Aguascalientes, alors qu'ils étudiaient sur le terrain la série Stylothelae.
  
 ==Our visit== ==Our visit==
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 But that is another story!// But that is another story!//
  
-Le 11 mars 2003, guidé par mon grand ami Jean-Marc Chalet, j'ai eu le grand privilège de visiter ce site extraordinaire, bien que, malheureusement, nous n'ayons eu que peu de temps pour l'explorer, en raison du programme "surchargé" de nos deux semaines, au cours desquelles nous avons fait 2.400 kilomètres à travers neuf états. Après avoir quitté les plaines et les vallées fermées surchauffées de l'état de Zacatecas, parsemées de Stenocereus montanus (Britton & Rose) Buxbaum et Myrtillocactus geometrizans (Martius) Console, nous avons grimpé progressivement vers les plateaux et les montagnes de la Sierra Fria (pour des raisons évidentes de protection des espèces et de leur habitat, je ne donnerai pas de coordonnées pour les localiser). La végétation change très rapidement et les espèces de Yucca et d'Opuntia ont commencé à être prédominantes, dans une atmosphère typique des plateaux, que nous avons réellement appréciée après la chaleur suffocante de la première partie de notre voyage dans les états de Michoacán et de Jalisco. Les plantes ont été découvertes à une altitude oscillant entre 2300 m et 2500 m, sur un site surprenant et spectaculaire : des îles de granit émergeant des forêts de chênes (Quercus eduardii, Quercus magnolifolia) et de bruyère (Arbustus glandulosa) rafraîchi par les brises thermiques dans cette région où de petits lacs artificiels ont été construits pour alimenter quelques villages voisins.+Le 11 mars 2003, guidé par mon grand ami Jean-Marc Chalet, j'ai eu le grand privilège de visiter ce site extraordinaire, bien que, malheureusement, nous n'ayons eu que peu de temps pour l'explorer, en raison du programme "surchargé" de nos deux semaines, au cours desquelles nous avons fait 2.400 kilomètres à travers neuf états. Après avoir quitté les plaines et les vallées fermées surchauffées de l'état de Zacatecas, parsemées de Stenocereus montanus (Britton & Rose) Buxbaum et Myrtillocactus geometrizans (Martius) Console, nous avons grimpé progressivement vers les plateaux et les montagnes de la Sierra Fria (pour des raisons évidentes de protection des espèces et de leur habitat, je ne donnerai pas de coordonnées pour les localiser). La végétation change très rapidement et les espèces de Yucca et d'Opuntia ont commencé à être prédominantes, dans une atmosphère typique des plateaux, que nous avons réellement appréciée après la chaleur suffocante de la première partie de notre voyage dans les états de Michoacán et de Jalisco. Les plantes ont été découvertes à une altitude oscillant entre 2300 m et 2500 m, sur un site surprenant et spectaculaire : des îles de granit émergeant des forêts de chênes (Quercus eduardii, Quercus magnolifolia) et de bruyère (Arbustus glandulosa) rafraîchies par les brises thermiques dans cette région où de petits lacs artificiels ont été construits pour alimenter quelques villages voisins.
  
-Dans ces endroits ombragés nous avons été surpris de trouver des tapis de mousse impressionnants (plutôt déshydratées, étant hors saison) et du lichen abondant qui couvrait de grands blocs de granit rose, sur lesquels poussaient des spécimens de Mammillaria bombycina. Nous avons eu la chance de trouver beaucoup de plantes en fleur, dispersées parmi les affleurements de granit bien exposés ; et il était merveilleux de pouvoir passer quelques heures dans un site si remarquable, en prenant des photos des plantes à partir de tous les meilleurs points de vue. À notre grande stupéfaction, d'autres espèces étaient aussi en fleur. Mammillaria densispina (J.M. Coulter) Orcutt, qui a une distribution beaucoup plus large (sur sept états à des altitudes allant de 1750 à 2600 m au dessus de la mer), est naturellement moins exigeante quant au type de sol et à l'exposition. Nous avons vu cette plante pousser en association avec M. bombycina, mais aussi, et plus abondamment, dans les régions "plus fraîches", plus à l'est, sur les blocs de granit et au milieu des plaques épaisses de mousse à l'ombre des chênes. Cette espèce est magnifique in situ, avec sa densité extraordinaire d'épines claires (d'où son nom, choisi par Lemaire avec raison !), qui lui fourni une protection excellente contre le froid et les UV.+Dans ces endroits ombragés nous avons été surpris de trouver des tapis de mousse impressionnants (plutôt déshydratés, étant hors saison) et du lichen abondant qui couvrait de grands blocs de granit rose, sur lesquels poussaient des spécimens de Mammillaria bombycina. Nous avons eu la chance de trouver beaucoup de plantes en fleur, dispersées parmi les affleurements de granit bien exposés ; et il était merveilleux de pouvoir passer quelques heures dans un site si remarquable, en prenant des photos des plantes à partir de tous les meilleurs points de vue. À notre grande stupéfaction, d'autres espèces étaient aussi en fleur. Mammillaria densispina (J.M. Coulter) Orcutt, qui a une distribution beaucoup plus large (sur sept états à des altitudes allant de 1750 à 2600 m au dessus de la mer), est naturellement moins exigeante quant au type de sol et à l'exposition. Nous avons vu cette plante pousser en association avec M. bombycina, mais aussi, et plus abondamment, dans les régions "plus fraîches", plus à l'est, sur les blocs de granit et au milieu des plaques épaisses de mousse à l'ombre des chênes. Cette espèce est magnifique in situ, avec sa densité extraordinaire d'épines claires (d'où son nom, choisi par Lemaire avec raison !), qui lui fourni une protection excellente contre le froid et les UV.
  
  
-Stenocactus ochoterenanus Tiegel était, en fait, la première plante que nous avons vue lors de notre arrivée sur site. Tous les spécimens, aussi bien les jeunes plantes que les plantes adultes étaient en fleur ! L'aire de distribution de cette espèce, selon E. F. Anderson, inclut les états de Querétaro et de Guanajuato et nous pouvons dire maintenant qu'elle s'étend à l'état d'Aguascalientes. Dans un souci d'exhaustivité, je dois aussi dire que nous avons vu deux espèces d'Echinocereus, que je n'ai pas été encore capable d'identifier correctement; il serait nécessaire de les observer lors de la floraison. Afin de respecter notre feuille de route, nous avons dû quitter le site tôt dans l'après-midi, un peu déçus, mais aussi très satisfaits : cette découverte restera longtemps dans ma mémoire. Et c'est grâce à la collaboration de Jean-Marc avec Betty et Walter Fitz Maurice, qui ont découvert ce petit coin de paradis botanique. Nous nous sommes dirigés vers d'autres sites, non moins fameux, pour découvrir la forme à spination jaune de Mammillaria bombycina et de Mammillaria perezdelarosae, hautement menacé dans son habitat. Mais c'est une autre histoire ! +Stenocactus ochoterenanus Tiegel était, en fait, la première plante que nous avons vue lors de notre arrivée sur le site. Tous les spécimens, aussi bien les jeunes plantes que les plantes adultes étaient en fleur ! L'aire de distribution de cette espèce, selon E. F. Anderson, inclut les états de Querétaro et de Guanajuato et nous pouvons dire maintenant qu'elle s'étend à l'état d'Aguascalientes. Dans un souci d'exhaustivité, je dois aussi dire que nous avons vu deux espèces d'Echinocereus, que je n'ai pas été encore capable d'identifier correctement; il serait nécessaire de les observer lors de la floraison. Afin de respecter notre feuille de route, nous avons dû quitter le site tôt dans l'après-midi, un peu déçus, mais aussi très satisfaits : cette découverte restera longtemps dans ma mémoire. Et c'est grâce à la collaboration de Jean-Marc avec Betty et Walter Fitz Maurice, qui ont découvert ce petit coin de paradis botanique. Nous nous sommes dirigés vers d'autres sites, non moins fameux, pour découvrir la forme à spination jaune de Mammillaria bombycina et Mammillaria perezdelarosae, hautement menacée dans son habitat. Mais c'est une autre histoire ! 
  
 ===Bibliographie=== ===Bibliographie===
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 EDWARD F. ANDERSON, The Cactus Family: 409, 414, 640.\\  EDWARD F. ANDERSON, The Cactus Family: 409, 414, 640.\\ 
  
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