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Raid Chili Pépère, 17 mai : La Serena - Caldera

La Serena - Caldera

Trichocereus et Eulychnia (A11) Il paraît qu'il y a eu un tremblement de terre dans la nuit. Désolé, je dormais, je n'ai rien senti. Départ de La Serena vers 7h30 en direction du nord dans un brouillard épais. Premier arrêt (A11) vers 8h, il fait encore assez sombre, d’autant que le ciel est gris et les nuages bas s’accrochent aux montagnes. Au milieu des Eulychnia et Trichocereus (ici ce sont des T. coquimbanus, une espèce aux tiges prostrées et de faible diamètre), poussent quelques touffes de Copiapoa coquimbana. Il semblerait que plus on grimpe vers le haut de la montagne, c’est à dire vers l’humidité, plus nombreux sont les Copiapoa.
Paysage (A12) Après quelques kilomètres la route s'éloigne du bord de mer et prend de l’altitude. Nous traversons alors les nuages. Et nous retrouvons le soleil. Le ciel est d’un bleu digne d’un jour de mistral dans la vallée du Rhône.

Un peu avant La Higuera nous faisons un arrêt au bord de la route (A12), le GPS nous disant qu’il devrait y avoir des C. coquimbana dans le coin. Nous sommes au milieu d’une plaine, les premières collines sont à quelques centaines de mètres de la route. Les seules plantes que nous trouvons sont l’éternel Cumulopuntia sphaerica (en fleur) et les, à peine moins éternels, Miqueliopuntia miquelii et Eulychnia. Mais où sont donc les Copiapoa ? Ici, il ne faut pas les chercher sur du plat, mais toujours sur des terrains en pente. Il fallut donc aller sur les collines pour en trouver des touffes souvent de belle taille, fortement aiguillonnées. Il y avait aussi quelques rares fleurs.

Copiapoa coquimbana à Trapiche Quelques kilomètres plus loin, à Trapiche (A13), pour en trouver, pas besoin de les chercher. Ils étaient là, par centaines, au bord de la route, de toutes les tailles, de tous les âges, en bouton, en fleur, en fruit. La colline sur laquelle ils poussent est sèche évidemment. On n’y voit que des buissons secs et le trio habituel Cumulopuntia sphaerica, Miqueliopuntia miquelii et Eulychnia. Mais le bas de la vallée est verdoyant, il y a même des peupliers, indiquant probablement la présence d’eau en sous-sol. De plus, cette vallée va en ligne droite jusqu’à l’océan éloigné d'une vingtaine de kilomètres et comme on l’a vu au retour, le brouillard peut remonter jusque là.


Au dessus de Trapiche Après Trapiche, la route prend de l'altitude, passe un col à 1300m et se dirige vers l'intérieur du pays. Le soleil est éblouissant et tape dur. La température monte et l'humidité diminue. On ne voit plus un seul cactus. Juste des cailloux et quelques buissons secs. Le paysage est fantastique. Il y a des montagnes jaunes, d'autres rouges, d'autres bleu-vert en fonction des minéraux présents dans le sous-sol. L'humidité très faible est mise à profit pour sécher ce qu'on croit d'abord être des piments à cause de la couleur rouge… Mais non, c'est du raisin.


Arrivé à Domeyko, nous bifurquons vers l'ouest en direction de la Quebrada Chañaral (rien à voir avec la ville du même nom) appelée aussi vallée de Domeyko. Elle rejoint l'océan à 60 km de là. Mais nous n'irons pas si loin, nous en ferons seulement 16. Suffisamment pour voir 2 des habitants du lieu : un Copiapoa et un Maihueniopsis (A14). Le Copiapoa est toujours un C. coquimbana mais son apparence caractéristique lui a valu un temps, le statut d'espèce à part entière sous le nom de Copiapoa domeykoensis. Copiapoa domeykoensis Il forme de grosses têtes (facilement 20cm de diamètre) plus ou moins épineuses selon les plantes (et j'imagine suivant l'exposition). Comme toujours il n'y a aucune plante sur le plat, elles poussent toutes accrochées aux rochers sur les parois de la vallée. Elles semblent en bonne santé malgré la sécheresse apparente. Nous en trouvons, quand même, recouvertes de cochenilles !
A l'inverse, Maihueniopsis domeykoensis pousse, lui, sur le fond de la vallée, dans le sable, en coussins …relativement offensifs. Les épines blanches font environ 5-6 cm. Pas question d'y mettre les doigts, d'autant qu'à la moindre sollicitation les articles se détachent. On ne voit pas de fleur, mais les plantes sont recouvertes de fruits qui ne se distinguent des tiges que par la petite cicatrice laissée par la fleur sur le sommet. La plupart sont secs, certains encore juteux. A l'intérieur on trouve de 10 à 20 graines de la taille d'une lentille. Maihueniopsis domeykoensis est considéré par certains auteurs comme un simple variant du très répandu Maihueniopsis glomerata. Nous trouvons aussi l'éternel Cumulopuntia sphaerica en grande quantité… ce qui ne facilite pas les déplacements. Malgré le soleil qui tape, le vent du sud-ouest rafraîchit l'atmosphère.

Nous n'avons pas le temps d'aller jusqu'à l'océan. Nous faisons demi-tour, rejoignons Domeyko et reprenons la Ruta 5, rectiligne, jusqu'à Vallenar. Puis vers l'ouest en direction de Huasco et l'océan. C'est une vallée humide. Il y a des arbres ! Et de l'eau qui coule dans le Rio Huasco ! Qui dit eau, dit culture, dit population, dit urbanisation. Il reste quand même un peu de place pour les cactus sur les coteaux arides.
En chemin, nous sortons de la route principale dans les environs de Maitencillo, et faisons un arrêt au bord d'une piste poussiéreuse (A15) où, n'en pouvant plus, nous déjeunons. Il est 14h. Nous sommes entourés par les Eulychnia breviflora ou acida (nous n'avons pas vu de reste de fleurs ou de fruits), Miqueliopuntia miquelii mais surtout des Copiapoa coquimbana (soit dans sa forme C. vallenarensis, soit dans sa forme hybride avec C. echinoides : C. alticostata) et un Eriosyce à fleur rose foncé, probablement E. subgibbosa v. vallenarensis.

Copiapoa echinoides Après 1 heure de mitraillage photographique intensif, nous reprenons la route vers Huasco. Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l'océan, les nuages se font plus épais. Nous traversons le Rio Huasco (de l'eau !) sous un ciel gris et des nuages bas et remontons vers le nord par une piste assez caillouteuse. Visiblement cette piste est récente, il semblerait qu'une route reliant Huasco à Caldera par le bord de mer soit en cours de construction.
Nous nous arrêtons sur les indications du GPS au lieu dit Agua de luna (A16). Un nom prometteur, mais hélas pas à la hauteur pour les Copiapoa. Nous n'avons trouvé que quelques touffes de Copiapoa echinoides, dont une fraîchement déracinées et retournées par un bulldozer. Nous avons fait de notre mieux pour la remettre en place. Par contre, il y avait quelques Eriosyce crispa et surtout des Eriosyce géophytes, nommés sur le moment Eriosyce napina, mais à la réflexion (et après documentation) , ce n'est pas le napina type, mais plutôt une de ses sous espèces Eriosyce napina ssp. lembckei var. duripulpa (Katterman). L'inconvénient des plantes d'habitat c'est qu'il n'y a pas d'étiquette au pied ! Ces géophytes sont difficilement visibles tellement elles sont petites, enfoncées dans un sol dont elles ont la couleur. Et pourtant nous en avons vu beaucoup, et pas seulement sur ce site, mais également sur d'autres, quelques kilomètres plus au nord lors de notre retour.

Copiapoa dealbata (A17) Nous sommes venus par ici pour voir des Copiapoa dealbata (ou C. cinerea v. dealbata ou C. carrizalensis)… et il n'y en a pas un seul. Il nous faudra encore rouler 7 kilomètres pour les voir (A17). Mais là, on ne pouvait pas les rater : il y en a des milliers ! De toutes les tailles, du semis jusqu'à la touffe de plusieurs dizaines de têtes. Et en prime, nous avons droit à des Copiapoa echinoides et des Copiapoa echinata (ou C. megarhiza v. echinata). Les 3 espèces poussent ensembles, quelquefois dans la même touffe. Les 3 sont très reconnaissables. Les dealbata sont gris avec 3 à 4 épines par aréole au maximum, minces et longues. Les têtes font jusqu'à 15cm de diamètre. Les echinoides sont verts, les épines plus fortes, mais plus courtes et plus nombreuses dont certaines radiales. Les têtes font jusqu'à 20 cm de diamètre. Et les echinata qui font des amas de quelques petites boules d'environ 5 cm de diamètre, noires. On ne voit que des épines et à peine le corps de la plante. Ce dernier préfère les zones plates et sableuses alors que les 2 autres sont plutôt dans des zones pentues et pierreuses. On trouve aussi des Eulychnia breviflora dont les restes floraux ressemblent à des boules de poils et des Oxalis gigantea, en fleur, mais sans feuille. Copiapoa dealbata (A17)

Le soleil se couche et nous avons encore beaucoup de chemin à faire. Environ 20 km de piste pour rejoindre Huasco, puis 60km pour rejoindre Vallenar et faire le plein. Nous en profitons pour appeler Inès et Marcel qui nous attendent. Mais le mode d'emploi des téléphones publics chiliens n'est pas à la portée d'un européen. Ou alors ce téléphone ne fonctionne pas puisque même un autochtone n'y est pas arrivé. De dépit il nous a prêté son téléphone mobile. Une fois nos hôtes rassurés, nous reprenons la route de nuit. D'abord 150 km pour rejoindre Copiapo, puis 75 km pour aller jusqu'à Caldera. Heureusement la route est bonne, relativement droite, sans trop de circulation. A l'arrivée, juste le temps de se perdre un petit peu dans les rues de Caldera, de trouver un téléphone public qui fonctionne celui là, et voilà Inès et Marcel qui viennent nous récupérer en trombe… mais nous allons nous habituer à cette conduite dans les jours à venir…

Il ne reste plus qu'à laisser nos affaires à l'hôtel Monte Carlo (tout un programme !) puis aller casser la croûte. Il est quand même plus de 22h et Georges est vite en hypoglycémie ! Le pisco sour (prononcez à l’anglaise, “sa'ou'eur”) en apéritif lui redonne des couleurs et la tarte aux oignons le revigore complètement. Juste le temps de profiter de la connexion pour envoyer quelques mails et il est temps d'aller se coucher. Demain de nouvelles aventures nous attendent.


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