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Un trio d'EUPHORBES SPHÉRIQUES


Originellement publié dans la revue Cactus & Co, 2005 Vol. IX, n°1.

Merci à Daphne Pritchard et à Cactus & Co pour leurs autorisations de traduction et publication ici.

Texte & Photos: Daphne Pritchard

EUPHORBIA FUSCA

Euphorbia fusca fut décrite par Marloth en 1912. C’est une espèce naine avec une tige principale presque sphérique de 20 cm de diamètre et jusqu’à 30 cm de haut, se prolongeant en racine pivotante épaisse. Le nom ‘fusca’ fait référence à la couleur brun foncé des glandes de l’involucre. L’espèce présente une distribution étendue, depuis le district de Britstown, la localité type, jusqu’aux districts de Prieska et Kimberley au nord, ainsi que les districts de Steynberg, Hopetown, Kurmand et Gordonia1). Une des caractéristiques les plus visibles d’E. fusca, chez les plantes matures, est l’apex de la plante, d’où divergent les tubercules, qui présente des sillons assez profonds. Chez les jeunes plantes ce caractère n’est pas si marqué et au premier regard une jeune plante peut être confondue avec Euphorbia crassipes ou Euphorbia gamkensis, bien que l’habitat de ces deux espèces soit situé plus au sud. E. fusca se ramifie abondamment sur l’ensemble de la tige, sauf à l’apex, les branches atteignant 15cm de long et conservant les restes persistants des pédoncules floraux. Les fleurs apparaissent au sommet des branches et, comme mentionné ci-dessus, les glandes de l’involucre ont une couleur plutôt brun foncé. L’ovaire est sessile (sans tige) et est couvert de longs poils clairsemés et étalés.

EUPHORBIA CRASSIPES

Some 130 miles or so south of Britstown is the Beaufort West District, which is the type locality of Euphorbia crassipes, another dwarf species. This species was described by Marloth in 1909. It is smaller growing than E. fusca, the main stem being 10 –15 cm high and up to 15 cm in diame- ter. It has a globose stem which narrows at the base into a thickened main root and the apex is slightly depressed but is not grooved as is the case in E. fusca. The body bears branches 4 – 6 cm long except in the apex of the plant, the branches bearing the remains of persistent pe- duncles and the lower branches tending to shriv- el up eventually. As in the case of E. fusca, the cyathia are produced at the tips of branches, but the involucre glands are green and the ovary is sessile but glaborous [without hair]. When writing the description of E. crassipes in Vol.1 of ‘The Succulent Euphorbieae’ in 1941, White, Dyer and Sloane had no pictures of the species from the Beaufort West area to use as il- lustrations. However, C. P. Oosthuizen had col- lected rather similar plants from the Calitzdorp area and pictures of these were used on pp. 431/432. The text noted that these plants appear to be somewhat intermediate between E. cras- sipes and E. fusca and stated that “For the pre- sent, considering the locality and general ap- pearance of the plants, they are not placed specifically”.

A quelques 130 miles ou presque au sud de Britstown se trouve le district de Beaufort West, localité type d’Euphorbia crassipes, une autre espèce naine. Cette espèce fut décrite par Marloth en 1909. C’est une espèce plus petite qu’E. fusca, la tige principale atteignant 10-15 cm de haut et jusqu’à 15 cm de diamètre. Elle présente une tige sphérique qui se rétrécit à la base en une racine principale épaisse et l’apex est légèrement déprimé mais ne présente pas de sillons comme celui d’E. fusca. La tige porte des branches de 4-6 cm de long sauf à l’apex de la plante, qui conservent les restes des pédoncules persistants, et dont les plus basses peuvent avoir tendance à se flétrir. Comme chez E. fusca, les cyathes apparaissent à l’extrémité des branches mais les glandes de l’involucre sont vertes et l’ovaire est sessile mais glabre (sans poils). Lorsqu’ils ont traité E. crassipes dans le 1er volume de ‘The Succulent Euphorbieae’ en 1941, White, Dyer et Sloane n’avaient pas d’images de l’espèce de la région de Beaufort West pour l’illustrer. Toutefois, C. P. Oosthuizen avait collecté des plantes assez similaires dans la région de Calitzdorp et des images de celles-ci ont été utilisées p. 431 et 432. Le texte précise que ces plantes paraissent être plutôt intermédiaires entre E. crassipes et E. fusca et précise que “For the present, considering the locality and general appearance of the plants, they are not placed specifically” (En l’état, au regard de la localité et de l’aspect général de ces plantes, elles ne sont pas spécifiquement déterminées).

EUPHORBIA GAMKENSIS

This species was described by J.G. Marx in 1999, he having made a study of the globose euphor- bias from the Calitzdorp area and found that, al- though there were some similarities to E. cras- sipes and E. fusca, there were sufficient differ- ences to conclude that they were a separate species. The habitat of E. gamkensis covers a comparatively small area on the hill slopes along the Gamka River and lies some 100 miles south west of Beaufort West. The plants of this species have a slightly depressed main stem, which nar- rows at the base into a thickened main root as in the case of E. fusca and E. crassipes, but they are not as large as E. fusca and E crassipes, the main stem being only 7 – 9 cm thick and the branch- es, on average, being only 1.8 cm long. The colour of the involucre glands is also different, being pale green, and only the ovary is pedicel- late [with a stem] as opposed to the sessile ovaries of E. fusca and E crassipes. Also the ovary has short hair, whereas E. fusca has a sparse covering of long hairs and E crassipes has no hairs. Flowers of E. gamkensis are produced at the tips of the branches as in the other two species. Until E. gamkensis was described in 1999, plants collected from the Calitzdorp area were all la- belled as ‘E. crassipes’ as per White, Dyer and Sloane, so there may well be plants labelled in- correctly in collections which still have these plants, or propagations from them. At present E. gamkensis does not seem to be threatened in spite of its restricted habitat. My husband and I have seen a good number of plants growing by the roadside between Calitzdorp and Oudtshoorn and on farmland in the Calitzdorp area. However, Ostrich farming is very common locally and if extended to areas in which plants of E. gamkensis grow, it would almost certainly mean that many, if not all, of these plants would be destroyed. Conservation authorities are mak- ing efforts to purchase some of the land in order to protect these plants and ensure their survival and also the survival of other succulents which grow in the same areas.

Cette espèce fut décrite en 1999 par J.G. Marx, qui a effectué une étude des euphorbes sphériques de la région de Calitzdorp et trouvé que, bien qu’elles présentent certaines similitudes avec E. crassipes et E. fusca, il y avait des différences suffisantes pour conclure qu’il s’agissait d’une espèce distincte. L’habitat d’E. gamkensis couvre une comparativement petite zone sur les flancs des collines le long de la rivière Gamka et s’étend jusqu’à une centaine de miles au sud-ouest de Beaufort West. Les plantes de cette espèce ont une tige principale légèrement aplatie qui se rétrécit à la base en une racine principale épaisse comme pour E. fusca et E. crassipes, mais elles ne sont pas aussi grandes que ces deux autres espèces, la tige principale ne mesurant que 7-9 cm d’épaisseur et les branches, en moyenne, ne mesurant que 1,8 cm de long. La couleur des glandes de l’involucre est également différente, vert pâle, et l’ovaire est pédicellé (avec une tige) au contraire des ovaires sessiles d’E. fusca et d’E. crassipes. De plus l’ovaire présente des poils courts là où E. fusca possède une couverture peu dense de poils longs et E crassipes n’a aucun poil. Les fleurs d’E. gamkensis apparaissent au sommet des branches, comme chez les deux autres espèces. Avant qu’E. gamkensis ne soit décrite en 1999, les plantes collectées dans la région de Calitzdorp étaient nommées ‘E. crassipes’ par White, Dyer et Sloane, et il peut donc rester des plantes mal identifiées, ou leur descendance, dans des collections qui les possèdent encore. Actuellement E. gamkensis ne semble pas menacé en dépit de son habitat réduit. Mon mari et moi avons vu un bon nombre de plantes poussant près de la route entre Calitzdorp et Oudtshoorn ainsi que sur les exploitations agricoles de la région de Calitzdorp. Cependant l’élevage des autruches est localement très développé et s’il s’étend aux régions où pousse E. gamkensis il provoquerait certainement la destruction de nombreuses plantes, si ce n’est de toutes. Les autorités en charge de la défense de l’environnement essaient d’acheter certaines de ces terres dans le but de protéger ces plantes et d’assurer leur survie ainsi que celle des autres succulentes poussant dans la même région.

Bibliographie

WHITE, A.R., DYER, A. & SLOANE, B.I. (1941) The Succulent Euphorbieae [Southern Africa] Vol.. 1. Abbey Garden Press.
MARX, GERHARD (1999) Euphorbia suppressa J.G. Marx and Euphorbia gamkensis J.G. Marx, Two hitherto-unnamed species from the Western Cape Province, South Africa. Cactus and Succulent Journal, Vol 71, No. 1, January – February 1999.

Adresse de l'auteur


11, Shaftesbury Ave., Penketh, Warrington, Cheshire WA5 2PD, Angleterre.
e-mail: 101723.3005([à])compuserve.com



Traduit pour le Cactus Francophone par Philippe Corman
Relu par Alain Laroze
Mise en page Alain Laroze
Publié le 2010/06/__

1)
NDT : L’auteur fait référence aux anciens districts sud-africains. Ceux-ci ont été refondus, réduits en nombre et renommés. Les anciens districts sud-africains que cite l’auteur doivent aujourd’hui être compris comme une ville et ses alentours.