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Astrophytum asterias (Zuccarini) Lemaire

Astrophytum asterias est la plus petite espèce du genre.

Dans son habitat, l'A. asterias a la particularité de se retracter presque complètement sous la surface du sol pendant son repos en période sèche, ce qui la rend difficilement observable et la protège des prédateurs… et de la chaleur. Mais ce joli petit cactus sans épine a rapidement fait l'objet de la convoitise de collectionneurs peu scrupuleux. Il est devenu rare et a rejoint la liste des plantes protégées (inscrites dans la liste I de la Cites).
L'histoire de sa découverte et de son introduction dans les collections en Europe est étonnante et n'a fait qu'augmenter la popularité de cette espèce.

C'est lors d'une expédition allemande que le Baron Karwinsky découvre cette espèce en 1842 dans le secteur de Tierra Caliente dans l'état de Tamaulipas au Mexique. Une anecdote raconte que cette découverte serait due à une rafale de vent qui aurait fait envoler son sombrero sur une cactus émergeant à peine de la surface du sol.
Des plantes sont prélevées et envoyées à Munich où Zuccarini en fait la première description en 1845 sous le nom d'Echinocactus asterias. Puis Charles Lemaire en 1868 le rattache au genre Astrophytum.

Les premiers A. asterias sont arrivés en Europe dès 1843 et on signalait déjà les premières floraisons au jardin botanique de Munich en 1844.
Mais l'A. asterias est une espèce un peu délicate en culture et finit par disparaître des collections européennes en 1850.
Et malgré de nombreuses expéditions de botanistes, ce petit cactus reste introuvable dans son habitat à Tierra Caliente.
Il faudra attendre 70 ans, pour redécouvrir cette espèce au Mexique ! C'est Octavio Solis en 1919 qui retrouve l'A. asterias mais dans de nouveaux habitats à Barretillas (Nuevo Leon) et à Ciudad Guerrero (Tamaulipas).
En 1923, Fric retrouve enfin de l'A. asterias à Tierra Calienta, il en prélève 2000 exemplaires (!) mais les trois-quart vont geler au cours du voyage vers l'Europe centrale…
Les Mexicains réagissent pour protéger cette espèce. Une loi de 1931 interdit tous prélèvements pour l'exportation des plantes en danger.
Une petite population a été également découverte en 1933 aux Etats-Unis au sud du Texas mais l'agriculture et les prélèvements intensifs l'ont presque éliminé. Cette population avait déjà presque disparu en 1935. Puis, à proximité de Roma dans le Comté de Starr au Texas des asterias sont découverts en 1967. Une sous-espèce texensis est créée mais n'est pas acceptée par tous les botanistes.
Dans les années 80, plusieurs cultivars (dont le célèbre Super Kabuto) apparaissent dans les collections japonaises.

A. asterias adulte (chez A. Laroze) A. asterias greffé (jardin de Monaco) A. asterias âgé (greffé?) (chez A. Mouchel) A. asterias greffé prenant un port colonnaire (chez P. Richaud)
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Son habitat

Les pressions de l'agriculture, les prélèvements excessifs et les mesures de protection tardives ont fortement réduit l'aire de répartition de l'asterias.
A l'heure actuelle, il n'est connu qu'à 2 endroits, l'un dans l'état de Tamaulipas au Mexique et l'autre dans le Comté de Starr au Texas aux Etats-Unis. Ce qui en fait la seule espèce d'Astrophytum présente hors du Mexique. Il aurait entièrement disparu des autres localités où il fut découvert, notamment au nord de Tamaulipas et du Nuevo Leon.

  • Tamaulipas : au sud de Ciudad Victoria, on le trouve à proximité de la ville de Gonzales dans une station alluvionnaire assez chaude où les précipitations moyennes sont voisines de 500 mm/an et une altitude inférieure à 200 m. La végétation est constituée d'arbustes épineux.
  • Texas : à proximité du Rio Grande dans le Comté de Starr. Dans cette station, les A. asterias se trouvent comme au Mexique dans un climat chaud et tempéré (530 mm/an) à une faible altitude. La végétation est clairsemée et l'A. asterias pousse à l'ombre des épineux (acacias…) ou dans des fissures de rochers sur des sols plutôt calcaires à pH parfois élevé. La population d'A. asterias au Texas est estimé à environ 2000 plantes et sa localisation précise est rarement communiquée afin de préserver cette espèce.

Dans son habitat, il est très difficilement observable car il émerge à peine du sol en étant parfois légèrement recouvert de sable. Pendant la saison sèche, il se rétracte un peu plus dans le sol.

Zoom sur l'épiderme : aréoles laineuses et flocons blancs Fruit arrivé à maturité (chez A. Mouchel) Semis d'un an tout juste repiqués belle collection ! (chez H. Kuentz)
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Description

L'A. asterias est de couleur vert foncé avec une forme de disque pouvant atteindre 15 cm de diamètre pour 5 cm de haut. Mais en culture, il prend une forme plus arrondie voir légèrement colonnaire. Les vieilles plantes greffées prennent une forme nettement colonnaire bien éloignée de son aspect naturel.
A la différence des autres espèces d'Astrophytum, son système racinaire est plutôt pivotant.

Aucune épine sur ce petit cactus. Seules quelques épines rudimentaires apparaissent sur les jeunes semis.
Le nombre de côtes varie peu, normalement 8, rarement moins et quasiment jamais plus. Il n'y a pas de variation avec l'âge de la plante comme c'est souvent le cas avec les autres espèces d'Astrophytum. Les cotes ne sont pas anguleuses (c'est d'ailleurs un signe pour savoir s'il s'agit d'un hybride), les sillons peu profonds, la surface de la plante reste bien plate.
Les aréoles forment comme des petits boutons blanc-crême alignés au centre des côtes et espacées tous les 0,5 à 1 cm. Légèrement laineux et de taille variable chez les cultivars.

Les fleurs font 5 à 7 cm de diamètre, de couleur jaune avec une gorge rouge-orangé. Quelques rares cas de fleurs entièrement roses ou entièrement jaunes existent aussi.
Elles apparaissent à l'apex, à la base de chaque nouvelle aréole. Elles s'ouvrent durant les heures les plus chaudes de l'après-midi. Par forte chaleur elles ne durent qu'une journée, au mieux elles s'ouvriront à nouveau le lendemain.
A. asterias devient florifère lorsqu'il atteint une taille de 3-4 cm de diamètre (vers 3 ans) et la floraison s'étale d'avril à octobre.

Le fruit prend à maturité (3 semaines) une couleur brun rouge et s'ouvre à la base comme capricorne et coahuilense en libérant une centaine de graines. Les graines sont assez grosses (environ 2mm), pas rondes mais un peu bosselées. Elles sont de couleur rouge-foncé à noire. Dans son habitat, la dispersion se fait par l'intermédiaire des fourmis et rongeurs. La germination est rapide et avec un taux assez élevé dans de bonnes conditions de culture.
Les semis ont une apparence sphérique. Quelques épines rudimentaires peuvent apparaître dans les premiers mois.

Jeunes A. asterias non greffés, dessins sur l'épiderme différents. Floraison avec gorge orangée.
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Remarques

Les A. asterias à fleur entièrement jaune sont extrêmement rares, pourtant une coïncidence incroyable a fait que parmi les premières plantes envoyées par le baron Karwinsky à Zuccarini, l'une aurait eu ce caractère si particulier et aurait servit à la description originale. Simple hasard ou existait-il une population à fleur entièrement jaune aujourd'hui disparue ?

Des A. asterias à fleurs entièrement jaunes n'ont jamais été retrouvées dans la nature et ceux à fleurs entièrement roses restent très rares.

Les similitudes d'évolution de l'asterias avec son “cousin africain”, l'Euphorbia obesa, sont étonnantes. A des milliers de km de distance et séparé par un océan, ces 2 plantes ont évolué vers une apparence similaire.

Bien que les indiens appellent l'asterias “Peyote”, il n'y a aucune substances hallucinogènes dans cette plante, c'est seulement à cause de son apparence proche de celle du Lophophora.


Pour en savoir (beaucoup!) plus sur cette espèce, allez faire un tour sur l'Astrobase (en anglais ou allemand).
Pleins de photos prises dans les nombreux habitats de l'ornatum sur astrophytum.de (en anglais ou allemand).

A. asterias v. nudum


Semis de 6 mois issus de graines de la Psy Serre. A. asterias nudum âgé (chez H. Kuentz).
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La variété nudum a été décrite par Möller en 1927.
Il s'agit d'un asterias dont l'épiderme est dépourvu de flocons.
Tous les autres caractères sont identiques à l'espèce type.

A. asterias fma Texas


La forme 'Texas' : plante plus aplatie, petites aréoles.
asterias


En 1979, Otakar Sadovsky décrit la sous-espèce texensis pour les A. asterias originaires de la région du Rio Grande dans le sud du Texas. Mais ce nouveau taxon est discutable et n'est pas accepté par d'autres botanistes. La population de cette région a beaucoup régressé depuis sa découverte en 1933 (forte pression pastorale, prélèvements abusifs…). A l'heure actuelle, ces A. asterias texans ne sont rencontrés que dans le Comté de Starr et estimés à environ 2000. Des botanistes sont retournés faire des observations sur ce site dont la localisation précise est tenue secrète pour sauvegarder l'espèce et il n'y aurait pas de différences significatives avec les plantes du sud de Tamaulipas au Mexique. Il ne convient pas d'en faire une sous-espèce.
Toutefois en culture, les asterias qui circulent sous cette appellation seraient de forme plus aplatie avec des aréoles moins développées.
Les graines et les plantes vendus dans le commerce sont parfois suivis de l'indication 'Texas' ou 'Gonzales' pour distinguer les 2 populations existantes. Mais ils proviennent tous de plantes de culture puisque les prélèvements dans l'habitat sont strictement interdits. Les différences entre ces 2 formes ne sont pas franchement flagrantes.

Noms vernaculaires

Le cactus oursin
Noms anglais : sea urchin cactus, sand dollar cactus
Noms japonais : kabuto, kabuto-maru, sei-kan
Noms mexicains : pellote, peyote
Noms allemands : seeigelkaktus, sternkaktus


Jeune asterias greffé (chez JL. Billouet) Vieil A. asterias ayant refait ses racines après une pourriture (Chez M. Testu)
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