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Astrophytum myriostigma Lemaire


En 1837, le naturaliste Galeotti en parcourant la région de San Luis Potosi découvre un curieux “cereus” sans épine. Il le nomme Cereus callicoche.
Charles Lemaire le décrit peu de temps après en 1839 sous son nom actuel : Astrophytum myriostigma (à cause de son “épiderme couvert de myriades de points blancs”). Il crée ainsi un nouveau genre dont l'espèce myriostigma est l'espèce type. Suite à cette description, de nombreux A. myriostigma sont collectés dans la zone de découverte de Galeotti et envoyés en Europe où ce cactus devient vite très populaire à cause de sa silhouette inhabituelle.
Ce n'est que dans les années 1920-1930 que les botanistes admettent plusieurs groupes de population chez myriostigma. Ces différentes populations sont le résultat des changements climatiques à l'époque glaciaire, des barrières géographiques (plusieurs sierras) et des évolutions dues à leur environnement.

Fleurs entièrement jaunes. Floraison étalée d'avril à octobre. Fleur avec une curieuse teinte rosée au bout du 2me jour.
myriostigma myriostigma myriostigma myriostigma


On peut alors distinguer 3 grands groupes de population (avec des individus à caractères intermédiaires dans les zones de transition) :

  • Au sud, le groupe des “Potosinas” (Villar, Cerritos dans l'état de San luis Potosi).

Ces A. myriostigma présentent les fleurs les plus grandes (6-7 cm de diamètre).
Ce sont ceux également qui restent le plus longtemps globulaires et trapus. Ils évoluent peu et très tardivement vers une forme colonnaire. Ce sont ceux découverts par Galeotti et décrits par Lemaire.
A Cerritos, la température moyenne annuelle est de 25°c et les précipitations annuelles de 500 mm surtout concentrées de mai à septembre.

  • Au nord, le groupe des “Jaumaves” (Jaumave, San Antonio dans l'état de Tamaulipas).

Dans cette zone nordique, on distingue ceux à l'ouest de Jaumave (haute vallée) possédant un floconnage dense et ceux poussant dans la plaine de St Antonio à floconnage très faible voire quasiment nu.
Dans cette haute vallée de Jaumave on y trouve également des A. myriostigma ayant tendance à conserver leur aspect “quadricostatum” apparu au stade juvénile. En effet, les A. myriostigma ont normalement tendance à produire des côtes supplémentaires en vieillissant. Cette forme à 4 côtes est plus durable chez les plantes de cette localité. Les individus âgés hésitent à produire de nouvelles côtes qui finalement avortent et donnent un aspect de “becs”.
Cette population présente aussi la particularité de produire de petites fleurs (3 à 6 cm de diamètre au lieu de 6-7 cm pour le groupe des “Potosinas”) de couleur jaune pâle et un nombre de graines plus faible. Les semis produisent quant à eux des épines plus fortes que chez les Potosinas et tardent à disparaître.
A Jaumave, la température moyenne annuelle est de 21°c et les précipitations annuelles de 470 mm surtout concentrées de mai à septembre.

  • Entre les deux, le groupe des “Colonnaires” (Tula dans l'état de Tamaulipas).

Ces A. myriostigma prennent très rapidement une forme colonnaire. Les semis ont déjà une forme de massue.
Ils ont aussi la particularité d'avoir un nombre de côtes élevés (6 ou plus) dès leur jeune âge, surtout dans la région de Tula. Les fleurs de taille moyenne dégagent un délicat et léger parfum.

Ouverture du fruit par le haut Récolte de fruit
myriostigma myriostigma


Description


A. myriostigma a une forme globulaire prenant un aspect cylindrique et colonnaire en vieillissant. Les “Potosinas” (San Luis Potosi) ont tendance à rester les plus trapus. Adulte, ils atteignent une hauteur de 50cm (un peu plus pour les colonnaires) et un diamètre de 20-25cm.
Ils ont habituellement 5 côtes mais aussi de 4 à 8 (valeurs extrêmes 3 à 11). C'est en vieillissant que des côtes supplémentaires apparaissent. Les “Jaumaves” sont ceux qui ont tendance à conserver leur forme à 4 côtes.
Les aréoles sont blanches et faiblement laineuses, et n'ont pas d'épines sauf au stade semis.
L'épiderme est couvert de points blanc-gris (floconnage) plus ou moins dense. Les plantes de la plaine de St Antonio (Tamaulipas) sont parfois presque nues.
Les fleurs sont entièrement jaunes, sans odeur, d'un diamètre moyen de 6cm, plus petites et plus pâles pour ceux de “Jaumave”.
Elles apparaissent à l'apex, à la base de chaque nouvelle aréole. Elles s'ouvrent durant les heures les plus chaudes de l'après-midi. Par forte chaleur elles ne durent qu'une journée, au mieux elles s'ouvriront à nouveau le lendemain.
C'est une espèce florifère dès l'âge de 4 ans environ et la floraison s'étalant d'avril à octobre.
Les fruit s'ouvrent à maturité par le haut et contiennent environ 80 graines noires.
Les semis ont des hypocotyles rouges. Ils forment de petites épines noires qui disparaissent rapidement sauf pour les “Jaumaves” où ce caractère est plus marqué.

Semis d'1 mois. Semis d'1 an.
myriostigma myriostigma



Pour en savoir (beaucoup!) plus sur cette espèce, allez faire un tour sur l'Astrobase (en anglais ou allemand).
Pleins de photos prises dans les nombreux habitats de l'ornatum sur astrophytum.de (en anglais ou allemand).

Les formes d'A. myriostigma selon le nombre de côtes

2 côtes


Apparition d'un jeune bicostatum dans un lot de semis (chez A. Mouchel).
2 côtes


3 côtes


1 jeune tricostatum A. m. tricostatum (chez Yann Cochard) A. myriostigma tricostatum v. nudum (chez Cactusprod)
3 côtes côtes 3 côtes 3 côtes 3 côtes


4 côtes


A. myriostigma quadricostatum avec des 5èmes côtes avortées Chez A. Mouchel
4 côtes 4 côtes 4 côtes 4 côtes 4 côtes


6 côtes


variété nudum à 6 côtes (chez Yann Cochard)
6 côtes


7 côtes


Jeune A. myriostigma avec déjà 7 côtes !
7 côtes


8 côtes


quadricostatum passant subitement à 8 côtes (chez Cactusprod)
8 côtes 8 côtes


Bizarre


Un curieux semis bicéphale à 3 et 4 côtes (semé par A. Mouchel)
bizarre


Dans l'aire naturelle d'A. myriostigma, il n'existe pas de population où le nombre de côtes est stable durant toute la vie de la plante. Cette espèce a en effet la particularité de former de nouvelles côtes au cours de son développement. De 4 ou 5 côtes au stade du semis, le cactus adulte passera progressivement à 6-7 ou 8 côtes pendant sa croissance.
Certains hésitent et produisent des côtes qui avortent rapidement, ce qui donne un aspect de “bec”. Mais il est rare que ce nombre de côtes n'évolue pas. Cependant, ce sont les A. myriostigma de “Jaumave” qui ont tendance à conserver le plus longtemps l'aspect quadricostatum acquis au stade juvénile.
On ne pourra donc pas parler de 'variété' en se basant sur le nombre de côtes mais seulement d'une 'forme' puisque ce caractère n'est pas stable.
L'aspect le plus fréquent chez myriostigma est avec 4 ou 5 côtes mais il est courant d'en dénombrer jusqu'à 8 avec des valeurs extrêmes de 3 à 11 !
On parlera de formes multicostata pour les myriostigma présentant 6-7-8… côtes.
Les tricostata (3 côtes) sont très rares. Une expérience en 1978 basée sur 10 000 graines prélevées à Monaco sur des A. myriostigma d'origine “Jaumave” n'a donné que 2 plantes à 3 côtes. En culture, on croise les tricostata ensembles pour essayer de conserver ce caractère, mais il est rare d'avoir plus d'un tiers de semis à 3 côtes.
Pour éviter la formation de nouvelles côtes, ces précieux A. myriostigma sont cultivés dans un substrat très pauvre en réduisant les arrosages.
Il existe aussi des A. myriostigma à seulement 2 côtes, bicostata. Ce n'est pas une forme naturelle, mais un cultivar (une obtention horticole) quelques fois appelé A. myriostigma cv. Tao, à cause de l'aspect Ying et Yang de la plante.
A voir cette rare curiosité sur Cactus-Art et sur Die Gattung Astrophytum.

A. myriostigma v. nudum


Jeune nudum Floraison identique à l'espèce type A. myriostigma “semi-nudum”
nudum nudum nudum



En pleine terre en serre (chez F. Durand) En pleine terre en serre (chez Cactusprod) Vieux nudum, à l'aspect colonnaire avec formation de liège à la base (chez A. Mouchel)
nudum nudum nudum nudum



La dénomination nudum signifie que l'épiderme est dépourvu ou presque de flocons blancs, il apparaît de couleur vert avec des reflets bleutés. Les faces exposées au soleil ont parfois des tâches décolorées (blanc-jaune) ou de teinte rouge. Floraison identique à l'espèce type. Le nombre de côtes est également variables, il en existe même des tricostatum.
On la trouve dans l'état de San luis Potosi au nord de la Sierra Guadalcazar et Sierra Noala à une altitude voisine de 1700 m (altitude supérieure aux autres A. myriostigma, c'est peut être une des raisons de la disparition du floconnage).
Les plantes adultes ont une hauteur d'environ 20 cm et un diamètre de 15 cm. Ils ont des caractères communs avec les A. myriostigma du groupe “Potosinas” mais sont moins trapus. Les aréoles sont presque jointives formant une ligne continue, comme un collier de perles.
Mais il existe ailleurs également d'autres petites populations de A. myriostigma nudum (Las Tablas et Huizache dans l'état de San luis Potosi et San Antonio dans l'état de Tamaulipas).

La fonction des flocons chez les Astrophytum n'a pas encore été clairement expliquée : mimétisme à leur environnement pour se protéger des prédateurs, protection contre l'humidité, le froid, le soleil ?

A. myriostigma v. columnare


Jeune columnare (chez Flav34) A. myriostigma columnare (chez Cactusprod)
columnare columnare


Cette variété correspond aux A. myriostigma du groupe des “Colonnaires” : cf. description myriostigma.
On lui associe la subsp. tulense comme synonyme.

A. myriostigma v. strongylogonum


A. myriostigma v. strongylogonum aux côtes plus arrondies en vieillissant et au floconnage moins dense.
strongylogonum strongylogonum columnare strongylogonum strongylogonum


Cette variété n'est pas acceptée par tous les botanistes. Il s'agirait de myriostigma dont les côtes s'arrondissent en vieillissant (pas de port colonnaire) avec un floconnage moins dense. Cette variété pourrait être rattachée au groupe des “Potosinas” (Villar, San luis Potosi). Il en existe plusieurs cultivars.

A. myriostigma subsp. tulense


Jeune tulense, colonnaire et floconnage dense. Et sa forme 'runden rippen' aux côtes plus arrondies.
tulense tulense


Cette sous-espèce correspond au groupe des “Colonnaires” poussant proche de la ville de Tula. Les plantes ont une forme colonnaire apparaissant très tôt et un nombre de côtes souvent élevés. Cf. description myriostigma.
Elle n'est pas reconnue et considérée comme synonyme de la variété columnare. On trouve également une forme 'runden rippen' qui aurait des côtes plus arrondies.

A. myriostigma fma. polycephala

ou A. myriostigma variété columnare f. caespitosa


polycephala greffé
(chez JL Billouet)
Jeune polycephala non greffé. polycephala
(collection HENRY BERTRAND)
polycephala polycephala polycephala


Il s'agit très certainement d'un cultivar ayant la particularité de développer plusieurs têtes.
Une originalité lorsque l'on sait que myriostigma (comme tous les Astrophytum) sont des cactus solitaires ne produisant pas de rejets. La multiplication par bouturage d'une de ses têtes est aisée mais le greffage accélère sa croissance.
On trouve également cette forme sous le nom de cv. minima.

A. myriostigma v. potosinum

Cette variété n'est pas reconnue, elle correspondrait aux A. myriostigma du groupe des “Potosinas” (cf. description myriostigma). Si ce taxon devait porter un nom infraspécifique, ce serait A. myriostigma v. (ou ssp.) myriostigma puisqu'il correspond aux plantes de la première zone de découverte de Galeotti (dans l'actuel Charco Blanco dans l'état de San luis Potosi). Les plantes qui ont été collectées, envoyées en Europe et qui ont servi à la description de l'espèce (et du genre).

A. myriostigma subsp. tamaulipense et subsp. jaumavense

La sous-espèce tamaulipense a été créée suite à la collecte et l'envoi en Europe d'une grosse quantité de myriostigma (plusieurs milliers) prélevée dans l'état de Tamaulipas en 1925. Parmi eux, la forme à 4 côtes était fréquente. Cette sous-espèce correspondrait au groupe des “Jaumaves” (ceux de la haute vallée de Jaumave), à la fleur plus petite (4-6 cm) et jaune-pâle. Elle a tendance à devenir colonnaire avec l'âge. L'épiderme est “nudum” ou peu floconneux pour ceux de San Antonio.
En 1957, la sous-espèce jaumavense est un nomen nudum (un nom sans description, donc invalide) et synonyme de la sous-espèce tamaulipense.

Noms vernaculaires

mitre d'évêque ou bonnet d'évêque
noms anglais : bishop's miter, bishop's cap
nom japonais : heikiruri-ranpo-gyoku
noms mexicains : birreta de obispo, bonete, mitra
noms allemands : bischofsmütze, pfaffenhut

Détail de l'épiderme, le floconnage est dense et donne un aspect moucheté Vieux A. myriostigma, à l'aspect colonnaire (chez A. Mouchel)
myriostigma myriostigma