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Astrophytum ornatum (DC) Web. ex B&R

C'est la première espèce d'Astrophytum qui fut découverte.

Tout débute en 1827, lorsque Thomas Coulter découvre une plante inconnue dans l'état d'Hildago au Mexique. Il en envoie immédiatement 40 exemplaires à Paris. En 1828, cette plante est décrite par De Candolle comme Echinocactus ornatus, c'est l'Astrophytum ornatum connu de nos jours.
Le genre Astrophytum est crée par Charles Lemaire en 1839 suite à la découverte d'A. myriostigma.
Mais notre Echinocactus ornatus, après avoir changé plusieurs fois de noms (E. holopterus, tortus, ghisbrechtii…) ne rejoindra le genre Astrophytum sous son nom actuel qu'à la fin du 19ème siècle, en 1896 sous l'initiative de Weber mais sans être formellement publié. Sa silhouette différentes des autres “cactus-étoiles” l'a longtemps éloigné des Astrophytum mais Weber considère que la présence du floconnage sur l'épiderme est également un caractère majeur chez ce genre.
Puis en 1922, dans leur “The Cactaceae”, Britton & Rose confirment et valident le nom d'Astrophytum ornatum.

A. ornatum de 15 ans (chez A. Laroze). Vieil A. ornatum, lignification à la base (chez H. Kuentz). A. ornatum agé de 55 ans
mesurant près de 1.50m
(collection HENRI BERTRAND )
ornatum3a.jpg ornatum4a.jpg ornatum5a.jpg ornatum_55ans_150.jpg


ornatum-globale.jpgA. ornatum est l'espèce d'Astrophytum située la plus au sud, à une bonne centaine de km au nord de Mexico dans les états d'Hildago et Queretaro. Il déborde légèrement jusqu'au sud de l'état de San Luis Potosi et à l'est de Guanajuato.
En fait, son aire de répartition s'est étendue en suivant le bassin versant du Rio Moctezuma et de ses affluents. La dispersion des graines étant réalisée par des fourmis attirées par des éléments nutritifs.
Il colonise ainsi les pentes escarpées et ensoleillées de ces vallées mais est absent des plaines où le sol est pourtant plus profond et fertile.
La pluviométrie annuelle est voisine de 500 mm mais surtout concentrée de juin à septembre.

Selon les canyons, on trouve des populations qui ont évolué au cours du temps vers des formes différentes : plus ou moins colonnaires, floconnage plus ou moins développé, des formes vrillées, des épines plus ou moins jaunes et de longueurs variables. A. ornatum reste toutefois une espèce assez massive prenant un aspect colonnaire en vieillissant et dont la taille adulte est souvent supérieure à 1m (jusqu'à 1,8m). Le floconnage a tendance a être moins développé lorsque le cactus vieilli jusqu'à donner parfois des plantes presque nues (cette évolution ne se retrouve pas chez nos A. ornatum de culture).

Son habitat difficilement accessible a permis à cette espèce d'être relativement épargnée. Toutefois, la construction d'un barrage hydro-électrique dans les années 90 a fortement réduit une population présente sur les versants du Rio Moctezuma (ainsi que de magnifiques Echinocactus grusonii).

Dans le secteur de Torre de Rio Blanca (à la limite entre l'état de Queretaro et Guanajuato), il existe une population d'A. ornatum présentant une forme vrillée, avec des côtes en spirales. Cette forme n'est pas due à un manque d'eau, comme on le pensait initialement, du à la très faible pluviométrie du secteur. C'est un caractère qui semble génétiquement stable. Cette population était connue dès le milieu du 19ème siècle et portait le nom d'Echinocactus tortus. Ce caractère inhabituel ne justifie pas un statut de variété. Toutefois, on trouve parfois chez certains producteurs des A. ornatum v. espiralis possédant cette étrange forme vrillée.
Il existe une autre population à proximité du Rio Amajaque et Rio Tula, possédant une forme plus trapue avec de belles épines jaunes décrite sous le nom A. ornatum v. mirbelii. Il semble que ce soit la seule variété qui reste acceptable pour cette espèce.

Jeune ornatum tout juste florifère.Culture sous châssis (chez H. Kuentz).Grande fleur entièrement jaune.
ornatum2a.jpg ornatum6a.jpg ornatum-fleur1a.jpg

Description

A. ornatum est la plus grosse espèce du genre. Tout d'abord globulaire, il prend rapidement une forme colonnaire. Les plantes adultes dépassent 1m de hauteur pour 25 cm de diamètre. Certains individus peuvent atteindre exceptionnellement 1,8m.

L'épiderme des jeunes A. ornatum est plus ou moins recouvert de points blancs laineux (floconnage). Dans son milieu naturel, ce floconnage a tendance à disparaître sur les plantes âgées, mais le phénomène est moins marqué sur les plantes de culture. Ces points blancs sont alignés en lignes parallèles donnant un aspect zébré très esthétique à la plante.

Le nombre de côtes est habituellement de 8. Mais A. ornatum peut en rajouter avec l'âge jusqu'à un maximum de 11. Ces côtes sont saillantes, rectilignes, rarement vrillées (sauf pour certaines populations).

A. ornatum est la seule espèce a posséder des épines droites et rigides, environ 6 radiales et une centrale. Elles sont de couleur jaunâtres, devenant brunes puis noires en vieillissant.

Les fleurs sont entièrement jaunes comme chez A. myriotigma mais de plus grandes dimensions (6-11 cm de diamètre). Elles apparaissent à l'apex de la plante, à la base de chaque nouvelle aréole. Elles s'ouvrent durant les heures les plus chaudes de l'après-midi. Par forte chaleur elles ne durent qu'une journée, au mieux elles s'ouvriront à nouveau le lendemain. Florifère vers 6 ans, la floraison s'étale d'avril à octobre.

Le fruit, comme chez A. myriostigma, est peu charnu et s'ouvre à maturité par le haut (déhiscence apicale) libérant une centaine de petites graines brun-noir.
Les semis ont un hypocotyle mince et rougeâtre.

Ouverture du fruit par le sommet (chez A. Mouchel). Petits fruits et petites graines noires.
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Quelques clichés par Christophe Assalit d'Astrophytum ornatum dans son habitat



Pour en savoir (beaucoup!) plus sur cette espèce, allez faire un tour sur l'Astrobase (en anglais ou allemand).
Pleins de photos prises dans les nombreux habitats de l'ornatum sur astrophytum.de (en anglais ou allemand).

A. ornatum v. mirbelii

ornatum-mirbelli.jpgC'est la seule variété d'A. ornatum quelquefois retenue par les botanistes.
Cette belle variété provient d'une population d'A. ornatum située dans l'état de Queretaro en limite avec l'état d'Hidalgo, dans la localité de Vista Hermosa au nord de la ville de Tequisquiapan.
La variété mirbelii a la particularité de posséder des épines jaunes pâles, les jeunes plantes sont généralement bien recouvertes de flocons blancs. Les lignes de flocons blancs ne disparaissent que très tardivement sur les plantes âgées (dans l'habitat). Elle a aussi une forme plus compacte évoluant moins vers la forme colonnaire classique. Sa taille ne dépasse pas 80 cm de haut pour un diamètre de 30-35 cm.
A. ornatum v. mirbelii est connue depuis très longtemps, les indiens le nommaient déjà Tiosnoschcomitl. Charles Lemaire fut le premier à en faire la description en 1838 mais sous le nom d'Echinocactus mirbelii, en l'honneur du Professeur Mirbel, Directeur à l'époque du jardin des plantes à Paris. Il fut ensuite rattaché aux Echinofossulocactus en 1841. En 1873, Croucher en a fait une variété d'Echinocactus ornatus. Et en 1922 britton et Rose en faisait un synonyme d'Astrophytum ornatum L'appellation A. ornatum v. mirbelii date de 1933 grâce à Okumura.
Toutefois, ce taxon est plutôt considéré comme un synonyme ou au mieux une forme locale. Il a été également décrit sous les noms d'A. ornatum flavispinum, aureispinum ou aureispina. Ce sont en fait tous des synonymes.

A. ornatum v. glabrescens

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Jeune glabrescens tout juste florifère

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A. o. v. glabrescens (chez H. Kuentz)

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Ouverture du fruit par le sommet (chez Flav34)

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A. ornatum v. glabrescens (collection HENRI BERTRAND)

A. ornatum v. virens

On pourrait le confondre avec l'ornatum v. glabrescens mais sa différence réside dans sa spination, les épines sont beaucoup plus épaisse, le corps est nudum.

Ornatum v. virens
( collection HENRI BERTRAND )
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A. ornatum forme cristée

Jeunes ornatum f. cristata sur greffe (chez Cactus Prod)
ornatum-monstr1a.jpg ornatum-monstr2a.jpg


Les cristations sont des modifications de la croissance qui existent aussi bien dans la nature qu'en culture. L'origine de la cristation est parfois accidentelle mais dans certains cas reste mystérieuse. Les accidents du point végétatif entraînent généralement la formation de plusieurs “têtes” mais pas forcément l'apparition d'une cristation. Ce caractère peut-il être transmis aux générations suivantes ? Les plantes qui présentent cette particularité sont généralement greffées pour accélérer leur croissance et permettre de les multiplier végétativement. Ces étranges cactus ont des difficultés à fleurir, certains même ne fleurissent pas du tout(les 2 présentées en photo sont trop jeunes pour fleurir, il faudra attendre encore quelques années pour savoir si elles en sont capables). A l'exception d'asterias, des formes de cristation ont été trouvées dans l'habitat chez toutes les espèces d'Astrophytum, mais demeurent extrêmement rares.

Noms vernaculaires

noms anglais : monk's hood, ornamented bishop's cap
noms japonais : han-nya, kinsi-han-hya
noms mexicains : tionoschcomitl, visnaga, ya peh
noms allemands : sternkaktus, sternblüher


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A. ornatum en pleine terre à Monaco

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Jeune ornatum à floconnage très dense. Hybride avec A. myriostigma ?

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A. ornatum âgé de 45 ans d'environ 50 cm de haut. Malheureusement, il a perdu son apex et refait une nouvelle pousse. (Chez M. Testu)
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