En 2009 j'ai été très frustré lors de mon voyage en Afrique du Sud de ne pas pouvoir observer le Conophytum burgeri alors que j'étais à Aggeneys ! En effet voir cette plante ne s'improvise pas.  C'est une balade qui se prépare à l'avance, non pas pour trouver la plante, mais pour avoir le permis d'entrée sur son domaine qui est une mine privée. En 2011 je m'y suis pris plus de 6 mois avant et, après de multiples emails, nous avons fini par avoir l'autorisation écrite, nous étions quatre.
Le jour tant attendu étant enfin arrivé nous nous sommes présentés dans les locaux de la mine dans le village d'Aggeneys, village créé par la-dite mine. Malgré mes appréhensions il n'y a eu aucun problème mais je m'attendais à ce que nous soyons accompagnés, vu la rareté de la plante, ce qui n'a pas été le cas. Même si cela pouvait paraître mieux car nous serions libres de nos mouvements, nous n'avions par contre personne pour nous indiquer où se trouvaient les Conophytum burgeri. Malgré mes questions, le directeur de l'environnement ne nous a pas indiqué où chercher et a même prétendu ne pas avoir les coordonnées GPS de cette plante alors qu'au cours de la conversation il m'a dit qu'il n'avait pas réussi à trouver le Conophytum  calculus subsp. vanzylii qui pousse dans le même site malgré les coordonnées GPS !
Nous voici donc partis à l'aventure dans cette vallée en forme de fer à cheval.

 

Nous étions très enthousiastes sûrs de trouver rapidement le burgeri puisque d'entrée nous avons pu admirer de nombreux Conophytum maughanii qui ressemblaient à des abricots ou des prunes séches.

 

Chemin faisant nous avons observé de nombreux Avonia albissima, papyraceae et Anacampseros baeseckei....

 

Mais aussi quelques Aloe dichotoma, des Euphorbia avasmontana des Hoodia, un Pelargonium et quelques fleurs étranges.

 

Et comme en Afrique du Sud les plantes succulentes sont omniprésentes, nous avons pu aussi admirer Lithops julii subsp. fulleri, Dinteranthus microspermus subsp. puberulus, et Conophytum limpidum et quelques mésembs en fleurs.

 

Puis la balade s'est un peu éternisée.... Les 5 litres d'eau et nos trois sacs à dos commençaient à peser lourds sous la fournaise du mois de septembre !

 

 
Et soudain nous sommes arrivés à la fin de la vallée, ouverture sur des champs vers le village d'Aggeneys ! Mais où étaient donc ces burgeri ? Demi tour, angoisse, il faut le trouver car demain nous serons ailleurs, énervement contre le service de l'environnement de la mine..... Bref rien de constructif sous le soleil....
Sur le chemin du retour nous avons essayé d'être plus attentifs si nous l'avions été moins ! Et puis enfin le Graal. La vigie, le plus jeune du groupe, nous signale un truc bizarre au sol, que les non passionnés sont quelquefois pénibles, hourra un petit oignon à fleur de sol, c'est un Conophytums burgeri !

 Après quelques photos, les deux moins enthousiastes (« bon on l'a vu et alors il est pas top ») se sont négligemment couchés sur le sol de graviers de quartz, pendant que les deux plus pointus questions succulentes ne savaient plus où regarder et que photographier. Il y en avait beaucoup, plus que ce que nos yeux pouvaient trouver. Pourtant nous étions passés à cet endroit sans les voir ! Moment magique que celui de trouver ce si bizarre Conophytum dans cette vallée de quartz.

 

 

 

 


Et puis c'est le retour car il fait chaud, le temps passe et le chemin est encore long.


Il y a des jours plus beaux que les autres, celui là en était un. La prochaine fois j'espère voir « l'oignon de Burger » en fleur, je sais maintenant où il se cache.

 L'équipe d'exploration, sous les filets anti-mouches de gauche à droite : Marc Mougin, Nathalie Lartigue-Mougin, Benoit Solomiac et Christophe assalit.

 



Marc Mougin