Dasylirion wheeleri S.Watson 1878
Publication : in Rothrock, Report upon United States Geographical Surveys West of the One Hundredth Meridian (Wheeler). Botany. 6: 378 (1878).
Type : Rothrock 329, U.S.A., Arizona, conservé au Missouri Botanical Garden (MO: holotype).
Arbuste persistant de 0,5-1,5m de haut à tige non ramifiée de jusqu'à 40cm de diamètre, s'inclinant, couronnée d'une rosette de feuilles érigées puis retombantes, la partie inférieure de cette tige recouverte par les feuilles desséchées persistantes recourbées vers le sol. Feuilles vert glauque de (35-)60-100cm de long sur 1,5-2(-2,5)cm de large (et nettement plus larges au niveau de la base engainante), fibreuses, presque lisses, vrillées, effilées à l'extrémité, à marges dentées; dents jaunes à marrons, de 2-5mm de long, droites et perpendiculaires à recourbées vers l'arrière.
Floraison fin mai-juin dans son habitat. Plante dioïque. Inflorescence paniculée élancée de 3-4(-5)m de haut. Pédoncule de 3-6cm de diamètre à la base, à nombreuses branches latérales de 3-10cm de long, érigées puis pendantes en fruits, à la base desquelles se trouve une grande bractée scarieuse et frangée. Fleurs blanches (mâles) à teintées de pourpre (femelles), campanulées d'environ 3mm de long et de diamètre, à périanthe persistant, 6 étamines, ou leurs vestiges chez les fleurs femelles, style court et érigé prolongé par 3 stigmates.
Le fruit est une capsule rougeâtre uniloculaire ailée elliptico-cordée à sphérico-obovée de (5-)7-9mm de long sur (4-)6-8mm de large, à 3 ailes fines de 2-2,5mm de large dont le sommet aigu à obtus dépasse l'extrémité de la capsule. Mature en août dans son habitat. Restes du style égalant en longueur la profondeur de la dépression apicale d'environ 1mm. Graine brune de 3,5-4mm de long (1 par fruit).
Cytologie: 2n=38.
Cette espèce présente des caractéristiques assez variables mais 2 variétés sont cependant reconnues par Laferrière (1991):
La v. wheeleri à fruit largement elliptico-cordé de 9mm de long sur 7-8mm de large dont le sommet des ailes dépasse de plus d'1,5mm la base des restes du style, qui pousse au nord de l'aire de répartition [sud-ouest des U.S.A. (Arizona, Nouveau Mexique, Texas), Mexique (Chihuahua)].
La v. durangense à fruit sphérico-obové de 7-9mm de long sur 6-7mm de large dont le sommet des ailes ne dépasse pas de plus d'1,5mm la base des restes du style, qui pousse au sud de l'aire de répartition [Mexique (Chihuahua, Durango, Sonora, Zacatecas)].
Tenue au sec en hiver, la plante résiste normalement jusqu'à -14°C sans dégâts, -17°C, voire exceptionnellement moins, avec quelques dégâts aux parties aériennes. Elle peut donc être plantée à l'extérieur dans un certain nombre de régions tempérées (zone 9) sous réserve d'un bon drainage et d'une protection contre les pluies hivernales.
Reproduction par semis. Plante dioïque, il faut un mâle et une femelle pour espérer récolter des graines. La plante n'est pas monocarpique et ne meurt donc pas après floraison. Elle ne rejette pas de la base. Je n'ai pas d'information sur un éventuel bouturage.
wheeleri: en l'honneur du Major George Montague Wheeler (1842-1905), militaire, explorateur et cartographe états-unien.
Ethnobotanique: Depuis plusieurs milliers d'années, les amérindiens en tressent les feuilles, après en avoir retiré les dents, pour en faire des paniers, des sandales, des nattes, des cordes ou l'utiliser comme couverture sur les toits. Le pédoncule de l'inflorescence sert comme allume-feu: on prend un morceau du pédoncule que l'on ouvre latéralement; dans le sillon ainsi formé, on frotte en rapide va et vient un morceau de bois dur, puis des brindilles sèches et fines sont mises dans le sillon surchauffé et on souffle dessus pour les allumer. Les troncs sont également utilisés comme poteaux.
La partie tendre du tronc, riche en sucre, est consommée après cuisson à l'étouffée. Elle peut notamment être consommée comme un artichaut, ses feuilles remplaçant dans cet usage les bractées de l'involucre de l'artichaut. Elle donne également un alcool après cuisson puis fermentation et éventuellement distillation: le sotol.
Dasylirion wheeleri, et notamment le tressage de ses feuilles, est à la base de la culture Anazasi pendant la période dite 'Basketmaker' (Vannerie) vers 7000 av.J.C. dans le sud-ouest des U.S.A. et le nord du Mexique. La plante est représentée dans des peintures rupestres notamment à Fate Bell Shelter (U.S.A.). Des représentations rupestres humanoïdes, associées à des scènes de chasse ou à des flammes, évoquent l'esprit du sotol à Panther Cave, Lookout Shelter, Rattlesnake Canyon et ailleurs dans la région Texane du bas Pecos et le nord de Coahuila au Mexique, soit par la tête ou les cheveux du shaman, remplacés par des feuilles épineuses dressées comme le sotol, soit par la couleur blanche avec un long sillon noir dans le dos évoquant le rôle du sotol en tant qu'allume-feu. Des sillons tracés dans la roche à Fate Bell Shelter, d'un demi-mètre de long pour 4 cm de profondeur, semblent également indiquer que la plante était déjà utilisée pour faire de l'alcool.
Plus près de nous, les indiens Tarahumaras utilisaient il y a déjà plus de 800 ans le jus fermenté de Dasylirion wheeleri lors de leurs cérémonies religieuses. Avec l'arrivée des espagnols, la distillation a permis d'augmenter la pureté et le degré d'alcool. Pour les cuire avant fermentation, les mexicains creusaient un trou dans le sol, y faisaient un feu, ajoutaient des roches volcaniques sur les braises, une couche de bagasse d'agave (résidu fibreux après en avoir extrait le jus), les tiges de Dasylirion puis une nouvelle couche de bagasse d'agave.
Mais c'est dans les années 1990 qu'une société basée à Chihuahua affine et développe le procédé pour entrer en concurrence avec la Tequila. Aujourd'hui le Sotol est une appellation d'origine contrôlée qui ne peut être attribuée qu'à l'alcool produit à partir de Dasylirion wheeleri dans les seuls états mexicains de Chihuahua, Coahuila et Durango.
La tige du Dasylirion wheeleri est coupée vers l'âge de 12-15 ans. Les plantes utilisées sont prélevées dans la nature. Mais la société exploitante, qui bénéficie d'un permis de collecte, doit replanter deux plantes semées dans ses pépinières pour compenser chaque prélèvement, et laisser au moins 30% de plantes adultes. La récolte a lieu en hiver, lorsque la plante n'est pas desséchée par le manque d'eau. La tige, riche en sucre et en arômes, débarrassée des feuilles, est cuite dans un four en argile pendant au moins 72 heures à 100°C. Les tiges sont ensuite broyées pour en récupérer le jus, l'aguamiel, auquel est ajouté de la levure de champagne avant une fermentation d'au moins 3 jours. Suit une distillation dans un alambic de cuivre à double colonne. Comme pour la Tequila il en existe plusieurs qualités: le Sotol plata, juste distillé, le Sotol Reposado vieilli pendant quelques mois en fût de chêne français (!), le Sotol Añejo, vieilli au moins 1 an et le Sotol Extra Añejo, vieilli au moins 5 ans, toujours en fûts de chêne.
Fiche créée le 24/08/2011.
Type : Rothrock 329, U.S.A., Arizona, conservé au Missouri Botanical Garden (MO: holotype).
Description
Le 'sotol', une plante xérophyte proche d'aspect du Yucca et utilisable sous certaines conditions au jardin dans une rocaille. Très utilisée par les amérindiens de la région où il pousse naturellement, sa tige sert notamment à produire l'alcool du même nom.Arbuste persistant de 0,5-1,5m de haut à tige non ramifiée de jusqu'à 40cm de diamètre, s'inclinant, couronnée d'une rosette de feuilles érigées puis retombantes, la partie inférieure de cette tige recouverte par les feuilles desséchées persistantes recourbées vers le sol. Feuilles vert glauque de (35-)60-100cm de long sur 1,5-2(-2,5)cm de large (et nettement plus larges au niveau de la base engainante), fibreuses, presque lisses, vrillées, effilées à l'extrémité, à marges dentées; dents jaunes à marrons, de 2-5mm de long, droites et perpendiculaires à recourbées vers l'arrière.
Floraison fin mai-juin dans son habitat. Plante dioïque. Inflorescence paniculée élancée de 3-4(-5)m de haut. Pédoncule de 3-6cm de diamètre à la base, à nombreuses branches latérales de 3-10cm de long, érigées puis pendantes en fruits, à la base desquelles se trouve une grande bractée scarieuse et frangée. Fleurs blanches (mâles) à teintées de pourpre (femelles), campanulées d'environ 3mm de long et de diamètre, à périanthe persistant, 6 étamines, ou leurs vestiges chez les fleurs femelles, style court et érigé prolongé par 3 stigmates.
Le fruit est une capsule rougeâtre uniloculaire ailée elliptico-cordée à sphérico-obovée de (5-)7-9mm de long sur (4-)6-8mm de large, à 3 ailes fines de 2-2,5mm de large dont le sommet aigu à obtus dépasse l'extrémité de la capsule. Mature en août dans son habitat. Restes du style égalant en longueur la profondeur de la dépression apicale d'environ 1mm. Graine brune de 3,5-4mm de long (1 par fruit).
Cytologie: 2n=38.
Cette espèce présente des caractéristiques assez variables mais 2 variétés sont cependant reconnues par Laferrière (1991):
La v. wheeleri à fruit largement elliptico-cordé de 9mm de long sur 7-8mm de large dont le sommet des ailes dépasse de plus d'1,5mm la base des restes du style, qui pousse au nord de l'aire de répartition [sud-ouest des U.S.A. (Arizona, Nouveau Mexique, Texas), Mexique (Chihuahua)].
La v. durangense à fruit sphérico-obové de 7-9mm de long sur 6-7mm de large dont le sommet des ailes ne dépasse pas de plus d'1,5mm la base des restes du style, qui pousse au sud de l'aire de répartition [Mexique (Chihuahua, Durango, Sonora, Zacatecas)].
Culture
Comme tous les Dasylirion, il s'agit plus d'une espèce xérophyte que succulente. Culture facile en substrat '3 tiers', similaire à celle des principaux agaves et cactus mexicains. Exposition très ensoleillée. Préfère la pleine terre. Supporte le calcaire. Dans des conditions optimales, pourrait vivre dans les 150 ans.Tenue au sec en hiver, la plante résiste normalement jusqu'à -14°C sans dégâts, -17°C, voire exceptionnellement moins, avec quelques dégâts aux parties aériennes. Elle peut donc être plantée à l'extérieur dans un certain nombre de régions tempérées (zone 9) sous réserve d'un bon drainage et d'une protection contre les pluies hivernales.
Reproduction par semis. Plante dioïque, il faut un mâle et une femelle pour espérer récolter des graines. La plante n'est pas monocarpique et ne meurt donc pas après floraison. Elle ne rejette pas de la base. Je n'ai pas d'information sur un éventuel bouturage.
Étymologie
Dasylirion: du grec dasys, hirsute, et leirion, lis.wheeleri: en l'honneur du Major George Montague Wheeler (1842-1905), militaire, explorateur et cartographe états-unien.
Habitat
Sud-ouest des U.S.A. (Arizona, Nouveau Mexique, Texas), Mexique (Chihuahua, Durango, Sonora, Zacatecas), sur flancs de collines ou de montagnes rocailleux et faiblement végétalisés entre 900 et 1800m d'altitude.Anecdotes
Noms vernaculaires: sotol, balilá, selé, sereque, desert spoon (en référence à la base des feuilles), blue sotol, dasylire de Wheeler.Ethnobotanique: Depuis plusieurs milliers d'années, les amérindiens en tressent les feuilles, après en avoir retiré les dents, pour en faire des paniers, des sandales, des nattes, des cordes ou l'utiliser comme couverture sur les toits. Le pédoncule de l'inflorescence sert comme allume-feu: on prend un morceau du pédoncule que l'on ouvre latéralement; dans le sillon ainsi formé, on frotte en rapide va et vient un morceau de bois dur, puis des brindilles sèches et fines sont mises dans le sillon surchauffé et on souffle dessus pour les allumer. Les troncs sont également utilisés comme poteaux.
La partie tendre du tronc, riche en sucre, est consommée après cuisson à l'étouffée. Elle peut notamment être consommée comme un artichaut, ses feuilles remplaçant dans cet usage les bractées de l'involucre de l'artichaut. Elle donne également un alcool après cuisson puis fermentation et éventuellement distillation: le sotol.
Dasylirion wheeleri, et notamment le tressage de ses feuilles, est à la base de la culture Anazasi pendant la période dite 'Basketmaker' (Vannerie) vers 7000 av.J.C. dans le sud-ouest des U.S.A. et le nord du Mexique. La plante est représentée dans des peintures rupestres notamment à Fate Bell Shelter (U.S.A.). Des représentations rupestres humanoïdes, associées à des scènes de chasse ou à des flammes, évoquent l'esprit du sotol à Panther Cave, Lookout Shelter, Rattlesnake Canyon et ailleurs dans la région Texane du bas Pecos et le nord de Coahuila au Mexique, soit par la tête ou les cheveux du shaman, remplacés par des feuilles épineuses dressées comme le sotol, soit par la couleur blanche avec un long sillon noir dans le dos évoquant le rôle du sotol en tant qu'allume-feu. Des sillons tracés dans la roche à Fate Bell Shelter, d'un demi-mètre de long pour 4 cm de profondeur, semblent également indiquer que la plante était déjà utilisée pour faire de l'alcool.
Plus près de nous, les indiens Tarahumaras utilisaient il y a déjà plus de 800 ans le jus fermenté de Dasylirion wheeleri lors de leurs cérémonies religieuses. Avec l'arrivée des espagnols, la distillation a permis d'augmenter la pureté et le degré d'alcool. Pour les cuire avant fermentation, les mexicains creusaient un trou dans le sol, y faisaient un feu, ajoutaient des roches volcaniques sur les braises, une couche de bagasse d'agave (résidu fibreux après en avoir extrait le jus), les tiges de Dasylirion puis une nouvelle couche de bagasse d'agave.
Mais c'est dans les années 1990 qu'une société basée à Chihuahua affine et développe le procédé pour entrer en concurrence avec la Tequila. Aujourd'hui le Sotol est une appellation d'origine contrôlée qui ne peut être attribuée qu'à l'alcool produit à partir de Dasylirion wheeleri dans les seuls états mexicains de Chihuahua, Coahuila et Durango.
La tige du Dasylirion wheeleri est coupée vers l'âge de 12-15 ans. Les plantes utilisées sont prélevées dans la nature. Mais la société exploitante, qui bénéficie d'un permis de collecte, doit replanter deux plantes semées dans ses pépinières pour compenser chaque prélèvement, et laisser au moins 30% de plantes adultes. La récolte a lieu en hiver, lorsque la plante n'est pas desséchée par le manque d'eau. La tige, riche en sucre et en arômes, débarrassée des feuilles, est cuite dans un four en argile pendant au moins 72 heures à 100°C. Les tiges sont ensuite broyées pour en récupérer le jus, l'aguamiel, auquel est ajouté de la levure de champagne avant une fermentation d'au moins 3 jours. Suit une distillation dans un alambic de cuivre à double colonne. Comme pour la Tequila il en existe plusieurs qualités: le Sotol plata, juste distillé, le Sotol Reposado vieilli pendant quelques mois en fût de chêne français (!), le Sotol Añejo, vieilli au moins 1 an et le Sotol Extra Añejo, vieilli au moins 5 ans, toujours en fûts de chêne.
Exposition
Vive (luminosité maxi, plein soleil accepté)Température mini
-14°CArrosages
Hiver : aucun. Été : moyen.Substrat
Standard (3 tiers)Dimensions maximales
Hauteur : 1.5 m. Largeur : 1.5 m.Couleur des fleurs
blancPublications spécialisées
Laferrière J.E., Dasylirion wheeleri var. durangense, a new combination in the Nolinaceae, Annals of the Missouri Botanical Garden 78(2): 516-520 (1991).Numéros de collecte
Vous pouvez chercher les numéros de collecte pour cette espèce dans :- la base de Ralph Martin : Dasylirion wheeleri
- la base de Christophe Ludwig : Dasylirion wheeleri
Forum
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philippe (contacter l'auteur ou écrire aux admins de l'encyclopédie)Fiche créée le 24/08/2011.
Fiches de botanistes :
Watson, Sereno
Fiche du genre :
Aucune.
Synonymes :
- Dasylirion durangense Trelease 1911
- Dasylirion wheeleri v. wislizeni Trelease 1911
- Dasylirion wheeleri ssp. durangense (Trelease) Laferrière 1991
Espèces du même genre :
Dasylirion wheeleri S.Watson 1878