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Plectranthus L'Héritier 1788

Publication : Stirpae Novae aut Minus Cognitae 84, t. 41, 42 (1788).

Description

Un genre de plantes tropicales d'environ 600 espèces dont une trentaine présentent une succulence marquée des tiges ou/et des racines.
Plantes annuelles, vivaces et arbustes, couvertes de poils glanduleux et glandes sous-épidermiques aromatiques, à tiges quadrangulaires et feuilles simples décussées à bord du limbe denté à crénelé, voire divisé, pétiolées mais sans stipules.
Floraison généralement en fin d'été mais pouvant se poursuivre sporadiquement tout au long de l'année. Inflorescences terminales ou axillaires dans la partie supérieure des tiges, en racèmes ramifiés ou en panicules. Fleurs hermaphrodites, zygomorphes, blanches, jaunes, mauves ou pourpres, à calice bilabié formé de 5 sépales soudés, la lèvre supérieure à 1 lobe large et la lèvre inférieure, à peine plus courte, à 4 lobes étroits, à corolle à 5 pétales soudés avec une lèvre supérieure à 3-4 lobes et une lèvre inférieure entière, caduques, 4 étamines libres ou plus ou moins soudées à la base, un style gynobasique bifide dressé entre les lobes de l'ovaire supère à 2 carpelles soudés formant 4 loges distinctes, chacune avec un ovule basal.
Fruit formé de 4 nucules, enveloppé par le calice persistant.

Espèce-type: Plectranthus fruticosus L'Héritier, Stirpae Novae aut Minus Cognitae 84, t. 41, 42 (1788). Lectotype: ibid., dessin au trait de P.J. Redouté, désigné par Bullock et Killick, Taxon 6: 239 (1957).

Classification

Famille : Lamiaceae
Sous-famille : Ocimoideae

Culture

Les Plectranthus sont principalement utilisés dans les jardins tropicaux ou exempts de gelées comme couvre-sol de mi-ombre, ou, pour certaines espèces panachées ou succulentes, de plein soleil. Dans les régions tempérées, seules quelques espèces sont utilisées comme plantes d'intérieur, souvent en suspension. Dans ce rôle le traditionnel 'lierre de Suède' de nos grands-mères, un nom vernaculaire désignant principalement Plectranthus verticillatus mais aussi d'autres espèces à tiges retombantes semi-succulentes comme Plectranthus australis, a cédé la place à Plectranthus forsteri ou coleoides au feuillage panaché, moins succulent mais presque aussi résistant à la sécheresse. Cette dernière espèce est également très employée en plante de plate-bande saisonnière ou dans les suspensions de décoration urbaine, mise en place en fin de printemps et jetée à l'approche des premières gelées. Peu d'espèces sont cultivées par les amateurs de plantes succulentes, la plus courante étant Plectranthus ernstii.
La plupart des espèces poussent dans une bonne terre de jardin humifère et non calcaire, ou, lorsqu'elles sont cultivées en pot, avec un simple terreau de feuilles bien décomposé. Les espèces succulentes sont généralement cultivées dans un substrat de type 3 tiers similaire à celui utilisé pour la plupart des cactus. Les arrosages seront réguliers en été avec une température idéale pas trop élevée comprise entre 16 et 25°C selon les espèces, plus ou moins réduits en hiver en fonction de la température idéalement entre 13 et 15°C en hiver, voire totalement suspendus pour certaines espèces succulentes hivernées à plus basse température. L'exposition doit être très lumineuse pour conserver un port compact mais sans soleil direct, ou au moins en évitant le soleil aux heures les plus chaudes du jour, sauf pour certaines espèces qui le supportent.
Ces plantes doivent être régulièrement taillées après floraison et, si des graines sont souhaitées, fructification, afin de conserver un port compact. Cette taille se pratique donc généralement en hiver. Chez certaines espèces naines, elle se limite à retirer la disgracieuse hampe florale sèche et un ou deux nœuds situés juste en dessous. Un pinçage des bourgeons terminaux peut également être pratiqué en cours de végétation pour obliger la plante à se ramifier et obtenir des touffes plus fournies. Les Plectranthus gagnent de toute manière à être bouturés ou semés régulièrement car ils finissent par se dégarnir à la base.
Les Plectranthus sont rarement la proie des cochenilles, plus souvent celle des pucerons et des aleurodes. Chenilles, escargots et limaces, voire sauterelles peuvent également faire de gros dégâts. Les nématodes peuvent également s'en prendre à ces plantes mais uniquement au niveau de leurs racines, et il suffit alors de bouturer les tiges dans un substrat sain, de brûler le pied et de jeter le substrat infecté pour s'en débarrasser.
Reproduction par semis ou bouturage de tiges. Les graines conservées dans de bonnes conditions, au sec et au frais, conservent leurs capacités germinatives plusieurs années. Elles sont semées dans un substrat 3 tiers, à peine recouvertes de sable fin, juste pour les maintenir en place, et gardées en ambiance humide à 18-25°C. La germination a généralement lieu en 3 semaines et les jeunes plantes peuvent être repiquées en godets individuels dès qu'elles ont 2-3 paires de vraies feuilles.
Le bouturage est généralement très facile et se pratique en été avec des tronçons de tiges jeunes ou semi-aoûtées de 6-10cm de long coupés sous un nœud, débarrassés de leurs feuilles inférieures et plantées au tiers dans le même substrat que les adultes, maintenu légèrement humide. Les racines apparaissent en 2-3 semaines chez les jeunes tiges, à peine plus de temps pour les tiges semi-aoûtées. Les espèces non succulentes peuvent même être mises à raciner dans un verre d'eau, avec un petit morceau de charbon de bois pour empêcher l'eau de devenir putride, mais au repiquage un temps d'adaptation des racines est nécessaire.

Étymologie

Plectranthus: du grec plektron, éperon, ergot, et anthos, fleur, en référence aux fleurs à éperon de l'espèce-type.

Anecdotes

Distribution: Principalement Afrique subsaharienne et Madagascar, mais s'étendant au sud de la péninsule arabique, en Inde, et, pour quelques espèces, en Malaisie, Indonésie, Australie et quelques îles du Pacifique.
Historique: Les deux premiers Plectranthus décrits l'ont été dans le genre Ocimum du basilic. La première espèce, Ocimum hadiense (Plectranthus hadiensis), fut découverte par le botaniste suédois Pehr Forsskål (1732-1763) au Yémen. La deuxième espèce décrite, Ocimum verticillatum (Plectranthus verticillatus) le fut par le fils de Linné à partir d'une plante collectée par le botaniste suédois Carl Thunberg (1743-1828) en compagnie du jeune écossais Francis Masson (1741-1805) et envoyée à Montin. Linné fils (1741-1783) cru d'ailleurs à tort que cette espèce avait été collectée par Montin en Inde.
A partir de graines collectées en 1774 par Francis Masson, William Aiton (1731-1793), chef jardinier de Kew obtint des plantes qui furent remarquées par le botaniste français Charles Louis L'Héritier de Brutelle (1746-1800). Ce dernier s'était enfuit à Londres en compagnie de son jeune protégé, P.J. Redouté (1759-1840) pour pouvoir étudier les collections ramenées d'Amérique du Sud par Joseph Dombey (1742-1794) et dont le Roi de France, à la demande de l'Espagne, voulait geler les études. Le botaniste français décrit et publie en 1788 cette espèce dans un nouveau genre Plectranthus sous le nom de Plectranthus fruticosus en y joignant un dessin au trait de P.J. Redouté qui en devint le lectotype. Paradoxalement le nom de genre fait référence à un ergot, plektron en grec, que peu d'espèces du genre possèdent.
Ethnobotanique: Comme beaucoup de Lamiaceae, les Plectranthus font souvent partie de la pharmacopée traditionnelle. Les racines de Plectranthus unguentarius entrent dans la composition de l'onguent rouge dont s'enduisent traditionnellement les femmes Himbas en Namibie, avec une fonction désodorisante.
Les tubercules de Plectranthus esculentus ou 'umbondwe' sont comestibles et restent cultivés et consommés par les populations sud-africaines. Ils sont bouillis à l'eau et préparés comme les pommes de terre. Une culture à plus grande échelle sur les terres arides est même envisagée et étudiée. Les feuilles de Plectranthus amboinicus sont utilisées pour aromatiser les plats, notamment en Jamaïque les plats de poissons, et elles peuvent également être consommées avec juste du pain et du beurre.
Sans revenir sur les utilisations horticoles évoquées dans le chapitre culture, une anecdote concernant un 'lierre de Suède' mérite d'être signalée: le Président Kennedy a en effet introduit un Plectranthus australis dans le bureau ovale de la Maison Blanche, et des plantes issues de boutures de la plante originale y sont toujours cultivées, sur la cheminée, que surplombe un portrait du président George Washington. Du fait de cette place de choix, ils figurent régulièrement en bonne place sur des photos officielles en faisant le plus célèbre et le plus photographié des Plectranthus.

Publications spécialisées

P.L. Forster & E.J. van Jaarsveld in U. Eggli, Illustrated Handbook of Succulent Plants, Dicotyledones 291-303, Illust. XLVIII c, d, e, g, h (2002).
E.J. van Jaarsveld, The southern african Plectranthus and the art of turning shade to glade, illust. par Vicki Thomas, Fernwood Press 2006.

Numéros de collecte

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Forum

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Auteur

philippe (contacter l'auteur ou écrire aux admins de l'encyclopédie)
Fiche créée le 20/09/2008, mise à jour le 07/08/2010.


Fiches de botanistes :

Aucune.

Fiches d'espèces :

image disponible Plectranthus ernstii Codd 1982

Fiches de synonymes :

Aucune.