Chili 2013 J4 Cerro Coloso

Bonjour,

Ici commencent les jours les plus secs et les plus désertiques, au sens commun, que nous allons effectuer. Peu de plantes, beaucoup sont mortes et du sable, du sable et encore du sable!
L'objectif est d'aller au sommet du Cerro Coloso, la plus haute "colline" au sud d'Antofagasta. Nous ne possédons pas de carte. Nous allons rechercher le chemin avec les images Google Earth. Malheureusement nous allons tomber sur des mines et des mines qui coupent le chemin....



Nous allons enfin finir par trouver un chemin, ... et nous allons admirer les paysages grandioses avec, dommage, les restes des plantes les plus fragiles

Enfin, nous allons trouver ce que nous cherchons, les Copiapoa atacamensis. Eux aussi ont souffert, pas mal sont morts, mais ceux qui résistent sont beaux.

Philippe et Marcel sot montés jusqu'au sommet, moi j’ai calé à mi-chemin




un Eulychnia iquiquensis qui a mal vecu...

La promenade nous prendra la moitié de la journée...




Ce Copiapoa atacamensis pousse à La Quebrada Botija... comparez


Inés

Effectivement c'est très très sec
Le dernier El Nino remonte à 2009 je crois. Est-ce qu'il n'a pas plus depuis ?

El Niño a peu d'impact au Chili. C'est un phénomène qui se situe surtout en Equateur et au nord du Pérou et provoque des pluies estivales.
La zone du Chili qui nous interesse est à quelques milliers de kilomètres et elle est arrosée par des pluies hivernales.
A Antofagasta, il a plu en 2010 et 2011. Rien depuis. Et avant cela, Il faut compter une bonne dizaine d'année sans une goutte d'eau.
C'est pour celà qu'il y a beaucoup de plantes mortes mais que les rares survivantes semblent en forme.

alain - 91

Eh ben... Ca me donne chaud rien que de regarder...
Très jolis Cop' à forte spination

C'est quand même incroyable que ces plantes que l'on voit très deshydratées arrivent encore à fleurir alors que celà représente une dépense folle ne serait-ce qu'en eau

J'ai trouvé les données climatique pour Antofagasta et je me suis amusé à faire un histogramme sur une période donnée, histoire de se donner une idée quant aux précipitations. Les pluies sont réparties généralement entre Juillet et Septembre.
Voici ce que ça donne:




On comprend mieux l'état des plantes...

Pour le peu qu'il y a à dire de cette journée, je n'aurais fait qu'un sujet Inès
Sinon on n'a pas fini
Oui les mines ont un peu bloqué notre progression vers le sommet, et nous sommes donc passés par le sud, en laissant la voiture vers 500m d'altitude et en montant ensuite à pied jusqu'au sommet.



L'ensemble est très sec. Nous n'y trouverons pas l'Eriosyce que nous étions venu chercher. Les atacamensis n'étaient beaux que vers le sommet, mais très loin d'approcher la santé de ceux du Morro Moreno en 2011. Les Eulychnia n'étaient pas brillants: mais pour qui sont ces serpents qui sifflent ...



Cependant quelques Eulychnia iquiquensis résistent:



Philippe.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 06/01/14 21:31 par philippe.

J'ai été assez surpris de trouver si au nord des Oxalis gigantea. En plus ils résistent plutôt bien et font quelques fleurs:



Bien sûr rien à voir avec l'aspect de plantes de cette même espèce en 2011, année bien arrosée, ici dans la Quebrada del Castillo, parque Pan de Azucar:



Mais ici, sur le Cerro Colosso, les rares fleurs font le bonheur de quelques butineurs. La vie est toujours la plus forte:



Philippe.

laurentor a écrit:
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> Les pluies sont réparties généralement entre Juillet
> et Septembre.

Oui, en hiver.
Merci de me confirmer !!

alain - 91

Impressionnantes ces plantes décharnées...
Le graphique des précipitations de Laurent en dit effectivement long... Que s'était-il passé en 1995 pour qu'il y ait un tel pic ? Un épisode météo particulier ?

Jérôme (Nord-Isère) ~ ARIDES n°409

Continuons dans le sec ... , le très sec ...

Notre deuxième objectif de la journée était de trouver des Copiapoa solaris vivants au nord d'Antofagasta. Nous connaissons deux sites dont l'un, vers 1100m a déjà été visité il y a plusieurs années et où on nous a indiqué qu'il y en avait alors des encore bien vivants.

Deux arrêts à Antofagasta pour le plein d'essence et le plein de victuailles et nous décidons d'aller tout de suite à celui le plus favorable, n'ayant guère de temps pour faire deux sites différents. Nous passons par l'arrière pays pour monter à 1100m et arrivons au bord de la cordillère dominant le bord de mer, à peu près à la latitude de Mejillones.

Le lieu est désolé :



Les Copiapoa solaris sont tous morts :



Je trouve finalement un seul exemplaire dont quelques têtes sont encore vivantes :

philippe a écrit:
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> nous décidons
> d'aller tout de suite à celui le plus favorable,

Le plus favorable selon quel critère, Philippe ?

Jérôme (Nord-Isère) ~ ARIDES n°409

Oh la vache
Ces plantes feraient mieux d'élire domicile dans les Ardennes, y'a tout plein d'eau pour elles
Je propose des dons de pluie pour le Chili

Les têtes vivantes, mais alors juste les têtes : la base de la tige semble bien morte et ces têtes sont probablement condamnées :



Je décide de descendre par un chemin jusqu'à la route pour voir ce qui se trouve sur la pente. Marcel m'aurait bien accompagné, mais Inès appréhende de redescendre seule avec la voiture. Donc nous nous donnons rendez-vous en bas avec un point de repère sur la route.
En fait de chemin, il se coupe très rapidement d'éboulis :



puis disparait et je descends directement au milieu d'éboulis instables et d'Eulychnia morts :



Les Copiapoa solaris morts ont disparu depuis longtemps. Je crains surtout d'être coincé par un passage plus difficile mais j'arrive à une ravine (incroyable le nombre de pneus qu'elle contenait ) que je peux suivre jusqu'à 400m d'altitude. J'ai descendu 700m de dénivelé négatif sur 1km.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 06/01/14 21:10 par philippe.

Je débouche sur un cône d'éboulis moins raide couvert de grosses touffes de Copiapoa solaris. Ils sont évidemment tous morts mais le coucher de soleil en colorant de rouge leurs épines m'offre leur dernier spectacle.







Un appel sur le talkie-walkie, je donne ma position à Marcel et Inès pour qu'ils puissent venir me chercher, mais ils manquent s'enliser dans le sable. Je descend alors le cône d'éboulis et traverse cette étendue de sable sur 2 kilomètres et demi vers le repère que nous avions défini où je les retrouve.
Il est temps d'aller à Mejillones trouver un hébergement. Ma petite descente m'a quand même crevé et j'accueille avec grand plaisir la proposition d'Inès de diner dans la chambre. L'occasion d'ouvrir la bouteille de Pisco Sour qui nous suit depuis l'aéroport. La suite demain.
Philippe.

Ca fait mal au coeur toutes ces plantes mortes :'(

Je me demandais (question idiote) si les touffes mortes de solaris accueillaient une quelconque faune ? Si oui, laquelle (je pense à une entomofaune) ?

Jérôme38 a écrit:
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> Le plus favorable selon quel critère, Philippe ?

C'était le plus haut, au dessus de 1000m et on nous avait confirmé qu'il y en avait plusieurs bien vivants il y a quelques années. Sur l'autre site, plus au sud, probablement similaire à mon cône d'éboulis, quelqu'un en avait trouvé un vivant, là encore il y a de nombreuses années et il était juste suspecté qu'il puisse y en avoir d'autres vivants plus haut.

Donc en fait on a joué la sécurité. Le coin parait très sec, je n'ai même pas vu un seul Eulychnia vivant. Il y en a beaucoup donc il y en a peut être quelques-uns vivants, mais je n'en ai pas vu.
Philippe.