Chili RCPC 2017 - La Serena - Vallenar - J4

Le quatrième jour de notre voyage, nous sommes partis de bon matin de La Serena, sans apercevoir le fameux phare qu'Olivier souhaitait tant aller voir, mais ce n'est que partie remise

Nous avons pris la direction du nord, et après quelques dizaines de kilomètres, nous nous sommes arrêtés pour un premier arrêt.
Nous avons été accueillis par de grands tapis de Mesembryanthemum crystallinum, avec de rares fleurs déjà ouvertes :





On part ensuite voir ce qui pousse sur la colline en bord de route :



On voit tout de suite de grosses touffes de Miqueliopuntia miquelii, espèce qui nous suivra pour un moment dans notre voyage.





Thomas
Serres dans le 50 et le 57

On retrouve également des Copiapoa coquimbana :






Et parmi ceux-ci se cachent quelques plantes assez semblables, ressemblant à des Copiapoa mais qui n'en sont pas, les fameux Eriosyce simulans. Les fleurs ne sont malheureusement pas encore bien ouvertes :







Thomas
Serres dans le 50 et le 57

Et un peu plus haut, on déniche de petits Eriosyce heinrichiana :








Certains repartent, probablement après avoir été broutés :




En comparant les photos des Eriosyce heinrichiana de ce site et certains de ceux qu'on a pu voir la veille, je suis très étonné de la différence de taille entre les plantes matures, de 10 à 40 cm ! Les plantes sont aussi bien moins épineuses sur ce site en comparaison à celles vues la veille...

Un peu plus loin, en arrivant à Domeyko, on prend vers l'ouest, en direction de l'océan.
Mais celui-ci se trouve à une cinquantaine de kilomètres et on n'ira pas jusque là.

La piste est plutôt bonne, c'est une piste qui a été arrosée à l'eau salée, ce qui la rend très similaire du point de vue aspect et conduite à certaines routes goudronnées, à tel point que si Alain ne m'avait pas expliqué le procédé, j'aurais pensé à une route ayant mal vieilli.

On fait un ou deux arrêts au hasard le long de route car je cherche les premiers Maihueniopsis domeykoensis dont la localité type se trouve par ici, mais en vain, mis à part quelques articles desséchés issus d'une plante morte depuis longtemps.

On trouve tout de même des plantes bien sympas, dont de belles touffes de Copiapoa coquimbana en fleurs.





Ce Copiapoa a été nommé Copiapoa coquimbana v. domeykoensis, mais le nom de variété est superflu, l'espèce coquimbana étant très étendue et variable.

On tombe également sur notre première fleur de Miqueliopuntia miquelii :




Je découvre une plante que je ne connaissais pas, Oxalis gigantea. La plupart des plantes sont sans feuilles, et paraissent mortes avec leur tiges sombres et nues, mis à part quelques petites fleurs jaunes :




Il y en a quand même quelques unes en végétation :



Thomas
Serres dans le 50 et le 57

Après quelques kilomètres de plus, on aperçoit enfin de premières touffes dorées sur la plaine :





Ce sont les premiers Maihueniopsis domeykoensis, et comme pour toutes les espèces du genre que l'on a vues, je suis ravi et j'en oublie un peu le reste...

J'ai quand même pris le temps de photographier les Copiapoa coquimbana qui poussent dans les rochers :






Et d'autres oponces, dont ce Miqueliopuntia miquelii avec une fleur particulièrement foncée :



Thomas
Serres dans le 50 et le 57

Une petite touffe de Cumulopuntia leucophaea, très laide, heureusement la fleur rattrape le coup :




Et voici la plante qui m'intéresse tant, qui fait de grosses touffes d'épines dorées, Maihueniopsis domeykoensis :







Une vue détaillée d'un article :




Malheureusement pas de fleur ni de fruits, mais au moins on a pu voir cette espèce, qui semble avoir souffert de la sécheresse et est moins facile à trouver que dans le passé.

Thomas
Serres dans le 50 et le 57

On se dirige ensuite vers la localité de Copiapoa schultziana, qui avait déjà été vu par certains lors du voyage RCPB.
Malheureusement la piste qui y mène a disparue, on prend une piste proche et on s'arrête à un endroit propice pour essayer de rejoindre les Copiapoa schultziana à pied.

Pendant que l'on pique nique avant la balade, Olivier va jeter un coup d’œil aux alentours et découvre du Maihueniopsis domeykoensis, qu'on ne s'attendait pas à trouver là. On trouve uniquement deux touffes, à moitié ensevelie dans le sable dans ce qui ressemble au lit d'une rivière due aux grosses pluies. Il s'agit donc sans doute de plantes ayant été arrachées par les pluies, qui ont dévalé la vallée et ont raciné ensuite là où elles avaient été déposées.





On trouve aussi les éternels Cumulopuntia leucophaea et Eulychnia acida :





Thomas
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En crapahutant dans les rochers, on trouve les premiers Copiapoa schulziana.
Cette plante a été découverte et décrite par Ricardo Keim et Indrid Schaub et nommée en l'honneur de Rudolf Schulz, qui a beaucoup voyagé au Chili et documenté les Copiapoa, notamment avec les ouvrages Copiapoa 1996 et Copiapoa 2006.
On se trouve néanmoins au beau milieu de l'aire de répartition de Copiapoa coquimbana, et ce taxon est considéré par beaucoup comme une simple variabilité de cette espèce.








Un individu atypique avec des épines tortueuses et plus colorées :




En redescendant l'éperon rocheux, on tombe sur une colonie d'Eriosyce, probablement heinrichiana, en fleurs, pour le plus grand plaisir de Bili.



Thomas
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On tombe alors sur la piste qu'on était censés prendre, mais qui est en trop mauvais état :




En la remontant, on arrive à l'endroit où s'étaient arrêtés les voyageurs du RCPB :







Thomas
Serres dans le 50 et le 57

On redescend ensuite vers la vallée, et on fait demi-tour en direction de Domeyko.
Mais avant d'y arriver, on bifurque vers le nord et on commence à grimper dans les montagnes, dans le but de rejoindre Vallenar en passant par la mine Algarobbo plutôt que de passer par l'autoroute. Le but est de voir les Maihueniopsis crassispina qui poussent tout le long de cette route.

On s'arrête pour photographier un bassin de retenue à sec :




Et on fait un nouvel arrêt, où on trouve quelques beaux Eriosyce aurata :






Et un autre petit Eriosyce, sur lequel on n'a pas réussi à mettre un nom :





Thomas
Serres dans le 50 et le 57

On retrouve quelques Copiapoa coquimbana :




Accompagnés d'une petite mante :




Il y a aussi les premiers Maihueniopsis crassispina :








Cette espèce ressemble beaucoup à Maihueniopsis domeykoensis, et je pense qu'il s'agit d'une seule et même espèce, étant donné que ces plantes poussent à quelques kilomètres les unes des autres et sont de morphologies similaires malgré quelques différences selon les populations, qui sont dues à la variabilité habituelle entre différentes populations.

Ritter a décrit ces deux espèces dans Kakteen Südamerica en 1980. Il a découvert Maihueniopsis crassispina en 1957, et Maihueniopsis domeykoensis en 1961. Les descriptions sont assez similaires, et Ritter ne cite que de légères différences entre les deux espèces.

Thomas
Serres dans le 50 et le 57

On reprend ensuite la piste. Il s'agit ici d'une vraie piste, et sans doute de la pire qu'on ait eue de tout le voyage.
Elle a sans doute souffert des pluies de l'hiver, et semble très peu empruntée, l'accès à la mine se faisant sur l'autre versant des montagnes. La montée est sportive, mais ça me plait plutôt pas mal
La voiture du milieu reste coincée dans un virage, mais après quelques minutes le convoi peut repartir et continuer la difficile ascension vers la mine, avec toujours la peur de se retrouver coincés pour de bon par une route trop mauvaise et de devoir faire demi-tour.

Une vue de la piste sur une de ses portions les plus praticables :




On fait un nouvel arrêt plus haut, à 919 m, pas très loin de la mine, pour voir à nouveau quelques touffes de Maihueniopsis crassispina :






Une fois la mine atteinte, on la contourne et on trouve alors la piste d'accès, bien plus praticable, et la descente est bien plus agréable, avec un joli paysage.




On fait un dernier arrêt pour voir de gros Eriosyce aurata :



Thomas
Serres dans le 50 et le 57

On arrive ensuite à Vallenar, et il est temps de trouver un cabañas pour la nuit.
On se dirige vers des cabañas connus de Marcel, Inès et Alain et autrefois tenus par un français.
Cependant le tarif est très élevé en comparaison de ce qu'on a eu les jours précédents, et on cherche aux alentours.
On trouve finalement dans la même rue, en évitant le "motel y cabañas Pussy", de très bons cabañas qui nous hébergerons pour plusieurs nuits.

Après avoir déballé les affaires, pris les douches, trié graines et boutures et pris l'apéro, direction le centre-ville pour manger.
En chemin, on tombe sur des policiers qui arrêtent toutes les voitures.
Ils demandent à la voiture de devant s'ils ont apprécié le vin chilien, et Marcel et Eric acquiescent en riant.
Il est en effet interdit de conduire alcoolisé, ne serait-ce qu'un peu. Mais il n'y a pas eu d'abus et le policier est sympathique

On finit la soirée dans un très bon resto de viande grillée, El Arriero, une très bonne adresse !


Thomas
Serres dans le 50 et le 57



Modifié 2 fois. Dernière modification le 12/02/18 18:48 par Thomas50.

Les Eriosyce des schulziana et ceux de l'arrêt suivant sont sûrement la même espèce, mais pas heinrichiana.
Le nom qui serait le plus valable serait crispa ... mais je ne suis pas très convaincu... à moins de considérer que crispa est très très variable !!!
On en verra de similaire dans 2 jours.

Le retenu d'eau est probablement un trou creusé pour une mine et qui a été rempli d'eau par la pluie.

La piste pourrie (il faut bien le dire) a été à l'origine de la perte par Christophe de ses lunettes. En poussant la voiture ensablée, les lunettes sont tombées et il est probable que la voiture y soit passée dessus. On y reviendra sur ces lunettes !!

Ce qui a été très désagréable et assez mal pris aux cabañas El Francès, c'est que la patronne nous faisait du chantage. Vous prenez de suite à ce prix sinon vous avez rien.
Pas très bonne commerçante, surtout que le portail d'à côté était aussi des cabañas, plus neuves, moins chères et plus sympathiques : cabañas Orlando.

alain - 91

"Et voici la plante qui m'intéresse tant, qui fait de grosses touffes d'épines dorées, Maihueniopsis domeykoensis "

Tu aimes les armes dangereuses, Thomas !




Quel beau cliché original !

Et toujours : merci du partage.

Salut Thomas,
Le Copiapoa un peu frisé à épines dorées était il seul ou y en avait il d'autres ?
Est ce courant ?

Je crois que l'on va se répéter encore et encore mais que de beaux paysages et photos
Merci

Quelle belle journée!
Attention Thomas, à force de rassembler tous les Copiapoa dans la même espèce, il n'en restera qu'une à la fin!

Le petit Cop atypique avec ses aiguillons dorés et recourbés est tout à fait charmant.

Par contre les 2 Maihgueniopsis sont vraiment similaires d'aspect.

Flavien

Alain :
>Les Eriosyce des schulziana et ceux de l'arrêt suivant sont sûrement la même espèce, mais pas heinrichiana.
>Le nom qui serait le plus valable serait crispa ... mais je ne suis pas très convaincu... à moins de considérer que crispa est très très variable !!!

Il me semble cultiver des plantes identiques sous le nom :
Eriosyce crispa ssp. atroviridis v. huascensis

Le petit Copiapoa circule probablement aussi sous le nom C. vallenarensis.

Aymeric

Aeo a écrit :
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> Tu aimes les armes dangereuses, Thomas !

Oui, il parait que je suis un peu maso...


Loïc a écrit :
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> Le Copiapoa un peu frisé à épines dorées était il seul ou y en avait il d'autres ?
> Est ce courant ?

Cet individu, repéré par Bili, est le seul que j'ai vu avec ces épines, mais mes compagnons en ont peut-être vu d'autres ?

C'est vrai que ça peut ressembler un peu à ce qu'on voit sur internet sous le nom vallenarensis (considéré aussi comme un synonyme de coquimbana), mais pour moi c'est juste un individu qui a muté et dont les épines sont de forme et couleur différentes, et pas une seconde espèce présente sur ce site. Je ne crois pas que ce soit courant, ni plus ni moins que les cristations ou monstruosités à mon avis, juste une petite erreur de la nature qui nous fait bien plaisir.


flavien a écrit :
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> Attention Thomas, à force de rassembler tous les Copiapoa dans la même espèce, il n'en restera qu'une à la fin!

Je sais que j'ai des tendances au lumping, mais pour le coup j'ai repris l'avis d'autres bien plus calés que moi, qui pourront étoffer le point de vue
De manière globale, je trouve exagéré de donner des noms différents à des plantes de populations différentes mais très proches géographiquement et morphologiquement, mais si c'est parfois tentant.

Thomas
Serres dans le 50 et le 57

Beau reportage, belles plantes, merci, même si on a l'impression que celui-ci est orienté "oponces". Je me trompe ?
Fred