Arrachage plantes invasives

Merci tragus pour cette contribution aussi intéressante qu'instructive

Phil - Serre adossée plein sud en Val d'Oise et hors gel. Température extérieure rarement sous -8°C.

Hugh

Entre les extrêmes, il y a ce que l'on appelle le juste milieu.
C'est souvent le plus raisonnable.

Oui. Sur ce sujet, il faut se garder des positions extremes.
Entre espèce naturalisée et invasive il y a tout un continuum.
Parmi les milliers d'espèces naturalisées en France, seule une minorité deviennent spontanée et parmi celles-ci une infime partie devint invasive.Et encore : localement dans certains milieux.
Il est peut être souhaitable de limiter l'agave dans le arc national des Calanques mais ça n'a aucun sens de vouloir l'éradiquer partout. On est tous d'accord sur ce point.
Il ne faut pas oublier que souvent les invasives profitent de millieux très perturbés par l'homme qui n'ont plus rien du biotope naturel. Par exemple le buddleia, gênant quand il colonise les gardons des Cévennes, est plutôt le bienvenu dans les chantiers parisiens entre deux passages de bulldozer. Le robinier est utile pour stabiliser un talus de chemin de fer et nuisible dans une pelouse sèche a orchidées. Etc etc



Modifié 8 fois. Dernière modification le 16/12/19 09:14 par radial.

Je crois que Radial a à peu près résumé la position a tenir en matière d'invasives.
Tout dépend de quelle plante il s'agit de l'endroit où elle pousse. Il va de soi que les plantes introduites n'auront pas les mêmes comportements ou capacités de naturalisation en fonction des régions.
D'ailleurs, à ce sujet, les Conservatoires Botaniques interrégionaux ont publiés pour la plupart des listes de plantes avérées ou potentiellement invasives pour chaque territoire de compétence sur lesquels ils interviennent en graduant des catégories (Espèces invasives avérées, espèces localement invasives, espèces à surveiller...)

Si les techniques de destruction d'agaves sont bien rodées, les protections sont malheureusement souvent oubliées.
En tapant arrachage + agave, je suis tombé sur un article montrant les agents du Parc national des Calanques participant à la « désagavisation » ; certains travaillent à bras nus et il y en a même un torse nu.
Un jardinier de mon village décida de tronçonner, protégé d'un short et d'une paire de chaussures, un agave : il finit aux urgences.
Moi-même, muni d'un couteau, avec blouson et gants, connus un bon prurit au cou ; et une piqûre au coude, à travers blouson et pull, me laissa le bras raide durant un nycthémère...
Que les bénévoles se protègent bien !

Même si on s'éloigne vraiment des succulentes, je rebondis sur la phrase de radial, car elle illustre parfaitement mon propos d'hier

[Par exemple la buddleia, gênant quand il colonise les gardons des Cévennes, est plutôt le bienvenu dans les chantiers parisiens entre deux passages de bulldozer. Le robinier est utile pour stabiliser un talus de chemin de fer et nuisible dans une pelouse sèche a orchidées. Etc etc]

Il faut toujours garder une vision systémique du monde et donc toujours essayer d'intégrer la diversité des points de vue. Le buddleia (souvent appelé arbre à papillons) présente un intérêt générique pour tous les Lépidoptères, le fait qu'il colonise les gardons des Cévennes et d'autres "rivières sauvages" de France ne lui enlève en rien cette "valeur". Quand au robinier (que d'aucuns appellent acacia) son intérêt pour les abeilles domestiques ou sauvages est lui aussi générique, ce qui lui donne simultanément une valeur économique (valorisation du miel d'acacia) et écologique (conservation des abeilles ... sans parler de la fixation d'azote).

metienne
[lithops-passion.com]

Et si l'on favorise les "coussins de belle mère" par rapport aux agaves, nous ne pouvons que nous en réjouir...

[inpn.mnhn.fr]

Tragus (fjpower n'est-il pas ?) , bienvenue ici et merci pour ces échanges intéressants.

Aurore - Nord de l'Essonne - Serre hors gel depuis septembre 2017 - rocaille succulente non protégée depuis avril 2018

Bonjour Aurore, c'est ça, je suis le même "tragus" que sur le forum que tu cites

Citation
Dole
Et si l'on favorise les "coussins de belle mère" par rapport aux agaves, nous ne pouvons que nous en réjouir...

Exactement, ces "coussins de belle mère" marseillais sont suffisamment rares et menacés pour ne pas être en plus "embêtés" pas des agaves.

Citation
Tom
En tapant arrachage + agave, je suis tombé sur un article montrant les agents du Parc national des Calanques participant à la « désagavisation » ; certains travaillent à bras nus et il y en a même un torse nu.

Hélas, les règles de sécurité ont beau être rappelées pour ce genre de chantier, il y en a toujours qui finissent par n'en faire qu'à leur tête
Je dirais que bizarrement ce n'est pas trop sur la phase d'arrachage et de découpage qu'il y a des blessures mais plutôt lorsque les feuilles sont ensuite déplacées, entassées...
Pour ce qui est de la sensibilité à la sève d'agave elle est très variable en fonction des personnes.
Me concernant je n'y suis pas du tout sensibles (bon je n'ai pas essayé dans l'oeil!), sur la peau ça ne me provoque aucune réaction. dans mon cas ce sont plutôt les glochides d'Opuntia que je crains, elles me provoquent des urticaires de plusieurs jours... Je ne touche plus à ces plante ni ne les cultive!

J'ai demandé des comptes au coordinateur du Naturoscope sur le terme "éradication" (repris par tous les articles de presse ou messages d'information) et sur le sens d'un tel radicalisme.
Voici sa réponse
Nous avons fait effectivement une erreur de communication, il n'est aucunement question d'éradiquer mais bien d'arracher sur certains secteurs pour "sauver" des espèces endémiques en régression.

Merci pour cette précision Pincettes