Nouvelle espèce de Cochemiea dans le Sinaloa !

Bonjour,

Une nouvelle espèce de Cochemiea a été découverte dans le Sinaloa !

Les Cactées nous surprendront toujours !

Cochemiea thomasii García-Mor. et al. 2020

Joël Lodé

Découverte en 2012, sans que l'on sache qu'il s'agissait d'une Cochemiea...
JL

Pas de photos ?

Ce n'est pas l'envie qui m'en manque mais je n'ai pas le copyright pour ça, mais je vais joindre la description faite dans TdC vol.3 cet après-midi.

JL

Peux-tu nous donner les références de la publication ? merci.

Voici l'extrait de TdC vol.3 où les références sont indiquées :



Joël Lodé

...Mais il y a aussi d'autres espèces, et même de nouveaux genres (comme Cremnocereus albipilosus), constamment décrits que je vérifie et ajoute au fur et à mesure des alertes s'ils ne sont pas redondants avec d'autres espèces déjà décrites.

Merci Joël. Je suis curieuse de savoir pourquoi cette espèce est restée "au placard" pendant 8 ans. Je suppose que Linzen ne l'avait pas vue en fleur la 1ère fois. Il l'avait prise pour une Mammillaria déjà répertoriée ?

C'est cela même, Pincettes !, la plante ressemble "de loin" à Mammillaria sphacelata ssp. viperina pour être prise pour une Mammillaria, bien que les tubercules soient plutôt notables chez C. thomasii ; de plus, on ne connaissait pas de Cochemiea sur le Mexique continental, c'est donc une surprise de taille. Beaucoup de cactées non reconnues immédiatement sont en stand-by jusqu'à ce qu'une piste se présente. L'absence de fleurs chez des plantes très similaires en apparence peut amener à confusion.

Il m'est arrivé la même chose en 1990, mais à l'envers ! Dans un premier temps, je croyais avoir possiblement découvert une nouvelle petite espèce de Cochemiea dans le sud de la Baja California, mais la floraison m'a ensuite montré combien j'étais erroné, et qu'il s'agissait en fait d'une Mammillaria capensis robuste !



ça ne marche pas à tous les coups, mais surtout, il ne faut pas se précipiter avant de décrire une nouvelle espèce ! 99 fois sur 100, elle a déjà été décrite auparavant. Un botaniste pressé n'est pas un vraiment bon botaniste ! Il est est vrai que certains courrent après les autres pour être les premiers, et ce n'est pas toujours le premier qui a découvert un taxon qui est celui qui le décrit : un exemple (raconté dans Cactus-Av.) est celui du vrai découvreur de Agave albopilosa, passé sous silence par le pseudo-découvreur, mais descripteur du taxon... Pas vraiment éthique...

Dans le cas de Cochemiea thomasii, les Mexicains ont été très sympas Pour Linzen, ils ont appelé la plante du nom de son découvreur, alors que ce dernier ne savait pas ce qu'il avait trouvé ! Ils n'étaient pas obligés de lui donner son nom, ça aurait pu aussi bien être Cochemiea sinaloensis, qui aurait mieux représenté à mon avis ce nouveau taxon, mais le choix des descripteurs est souverain...

J'ai écrit à Thomas pour lui demander photos et graines pour mon livre. Nous correspondons déjà depuis longtemps pour le genre Mammillaria dans le cadre de mon travail.

JL

JL

M. sphacelata ssp. viperina dans le Sinaloa avec des tiges de 5 cm de diamètre... il faut être vraiment très loin à tous points de vue

Aymeric

Bonsoir Aymeric,

Mammillaria sphacelata ssp viperina dans le Sinaloa, ce n'est pas plus inattendu qu'une Cochemiea !
Non, c'était juste l'impression que j'ai eue lorsque j'ai vu la plante perchée sur une falaise presque inaccessible :


photo: T. Linzen

JL

Bonjour,
La publication est disponible (en anglais)
[abm.ojs.inecol.mx]

JFT

Joël, merci pour la photo (inédite ?), JFT merci pour l'article

Je rapprocherais bien ce taxon de Mammillaria senilis (->Cochemiea ?).

Aymeric

Bonjour Aymeric,

non, la photo n'est pas inédite, elle représente le début de croissance de la plante. Pour ce qui est du clade Cochemiea et de ce qu'il inclus (mazatlanensis par ex.), j'attend de connaître des résultats plus probants, les possibilités d'erreurs sont encore assez grandes.

En parlant de Thomas Linzen, j'avais eu avec lui un échange au sujet de Mammillaria paulii, dont je croyais qu'il était simplement une sous-espèce de sphaerica. Ce sont les graines qui m'ont persuadé du contraire, car elles sont plus proches de M. longimamma, mais surtout les plus grandes de tout Dolichothele. D'ailleurs, le genre Mammillaria sera sans doute revu plus d'une fois, car d'anciens genres comme celui-ci, et d'autres pourraient bien refaire surface : mais avant de constituer un genre Mammillaria monophylétique, il va s'écouler pas mal d'eau sous leur pont ! Au moins, Cochemiea en est sorti et Mammilloydia y est resté !

La structure des graines de C. thomassii (et des autres Cochemiea) ne correspondent pas du tout à celles de M. senilis, et ce dernier est regroupé avec M. rettigiana (mais je n'ai pas les graines de celui-ci pour pouvoir comparer). Disons que Mammillaria s.l. est pour l'instant encore un grand foutoir, et que d'ici que j'arrive à son traitement dans le vol.4, on peut espérer qu'il y aura eu d'autres travaux : ceux de Crozier et Butterworth entre autres sont insuffisants pour tirer des conclusions. mais ils ont ouvert la voie.

JL