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Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique
Forum principal - Envoyé par jllode
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique jeudi 16 novembre 2023 22:17:30 |
Modérateur Membre depuis : 22 ans Messages: 27 709 |
>on est passé aux sous-espèces, qui sont censées concerner des populations isolées d'un point de vue géographique ou écologique et qui commencent à évoluer génétiquement en parallèle de la population type de l'espèce.
Henri, tu abordes là un point primordial. Il faut avoir un isolement géographique ou écologique pour pouvoir parler de sous-espèces.
Hors il n'y a pas de barrière entre ces différents noms.
Il y a juste une variation continue entre ces différents écotypes.
C'est ce que je voulais dire plus haut avec mes photos.
Pour moi, il n'y a qu'une espèce : Leucostele chiloensis
Décombant en bord de mer, cierge de plusieurs mètres autours de Santiago, buisson de tiges épaisses dans le nord, plus ou moins épineux selon l'insolation.
Et avec tous les intermédiaires possibles et imaginables.
Pour avoir des sous espèces, il faut des limites, des frontières, des barrières.
Bien malin celui qui arrivera à fixer les limites entre sous-espèces de Leucostele chiloensis.
alain - 91
Henri, tu abordes là un point primordial. Il faut avoir un isolement géographique ou écologique pour pouvoir parler de sous-espèces.
Hors il n'y a pas de barrière entre ces différents noms.
Il y a juste une variation continue entre ces différents écotypes.
C'est ce que je voulais dire plus haut avec mes photos.
Pour moi, il n'y a qu'une espèce : Leucostele chiloensis
Décombant en bord de mer, cierge de plusieurs mètres autours de Santiago, buisson de tiges épaisses dans le nord, plus ou moins épineux selon l'insolation.
Et avec tous les intermédiaires possibles et imaginables.
Pour avoir des sous espèces, il faut des limites, des frontières, des barrières.
Bien malin celui qui arrivera à fixer les limites entre sous-espèces de Leucostele chiloensis.
alain - 91
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique jeudi 16 novembre 2023 22:49:49 |
Membre depuis : 15 ans Messages: 2 972 |
Bonsoir Henri,
oui, lorsque je suis sur mon travail, je n'ai pas d'à priori sur ce que je vais faire ou découvrir. J'étais parti pour reléguer Leucostele à la salle d'attente, mais en conservant les autres clades de Schlumpberger, mon travail n'avait aucune consistance. Voilà pour Leucostele.
Pour ce qui est des sous-espèces, les graines ne viennent qu'en appui logistique, en finale, lorsque je suis sûr à 95% de mon travail, et que j'ai encore besoin d'une petite confirmation. J'ai tellement travaillé sur les graines et depuis si longtemps que j'en apprécie toutes les finesses. Lorsque je travaillais chez Norbert Kropf,, je récoltais les graines de plusieurs espèces par kilos, d'autres par centaines de grammes, et je pouvais détecter en les passant au crible, leurs dimensions qui étaient variables, ainsi que leur formes dans certains cas, ce qui n'affecte pas leur appartenance à un taxon ; certaines sont biscornues, et toutes les récoltes, habitat ou productions seront biscornues : elles sont comme ça.
D'autres changent de couleur avec le temps : les Mammillarias à graines "blondes", Escobaria s'obscurcissent avec le temps, Les Echinofossulocactus ont des graines aux couleurs changeantes selon qu'elles ont été collectées dans l'habitat ou produites en serre, etc.
Mais la structure de la testa reste basiquement la même au sein d'une espèce, même si celle-ci se trouve divisée en plusieurs populations. Les variations sont normales, mais constantes dans un schéma directeur de la forme globale, de la dimension, de la présence ou non d'un funicule, de mucilage de couverture, et autres détails importants.
Les graines peuvent avoir une forme ou taille quelque peu différente au sein de l'espèce, c'est une variabilité normale, mais le dessin de sa testa reste le même. Il n'y a donc rien qui puisse me choquer dans les graines que je présente.
Par contre, l'habitude me fait rapidement trouver les erreurs probables d'dentification, parce que par exemple, deux lots d'une espèce donnée me montrent des graines différentes : là, ce n'est pas possible.
En l'occurrence, sur les graines présentées plus haut, Leucostele chiloensis subsp. litoralis, est assez différente des autres lots.
De fait, dans le travail de Korotkova, le taxon est considéré comme L. litoralis, une espèce à part entière, et c'est ce que je pense aussi, grâce aux graines qui, pour moi, confirment, avec d'autres évidences, cette position.
En ce qui concerne L. bolligeriana, il est accepté comme une espèce à part entière, ainsi que skottsbergii, Les graines de ce dernier ainsi que celles de chiloensis subsp. panhoplites sont assez semblables, je dois le reconnaître, mais je n'ai pas encore traité ces deux taxons, retour en arrière oblige* !
Mais étant donné que ces deux-là ont été collectés par Grzegorz Matuszewski, j'ai toute confiance en son travail de collecte, car je le suis depuis une vingtaine d'années et je sais ce qu'il fait (et lui aussi !).
Pour en terminer avec les graines, j'ai bien sûr trouvé des erreurs dans les envois que l'on m'a faits, et l'un d'eux est à déconseiller tant les erreurs sont fréquentes dans ses lots. Un exemple avec celles-ci :
Il ne suffit donc pas d'avoir des graines avec des "field numbers" et toute une flippée d'informations pour que ce soit parole d'évangile : il me faut vérifier à chaque fois que ce que je reçois est bien identifié. En ce qui concerne cette photo, je ne me suis pas encore penché sur ce que cela pouvait être, je n'ai pas le temps pour ça, ce sera à la fin de mon travail, car j'en ai quelques-unes comme ça !
*Retours en arrière pour un nouveau genre : Perucactus "ostolazae" (sans doute une sphalmate, mais c'est à vérifier !), Sclerocactus papyracanthus trouvé dans le Chihuahua au Mexique et nouvel article sur les Opuntia des Galápagos qui semble confirmer mon approche.
Retour aussi avec Leucostele, donc Soehrensia, où j'étais rendu, en attente ! Mes journées (et nuits...) sont très chargées !
JL
oui, lorsque je suis sur mon travail, je n'ai pas d'à priori sur ce que je vais faire ou découvrir. J'étais parti pour reléguer Leucostele à la salle d'attente, mais en conservant les autres clades de Schlumpberger, mon travail n'avait aucune consistance. Voilà pour Leucostele.
Pour ce qui est des sous-espèces, les graines ne viennent qu'en appui logistique, en finale, lorsque je suis sûr à 95% de mon travail, et que j'ai encore besoin d'une petite confirmation. J'ai tellement travaillé sur les graines et depuis si longtemps que j'en apprécie toutes les finesses. Lorsque je travaillais chez Norbert Kropf,, je récoltais les graines de plusieurs espèces par kilos, d'autres par centaines de grammes, et je pouvais détecter en les passant au crible, leurs dimensions qui étaient variables, ainsi que leur formes dans certains cas, ce qui n'affecte pas leur appartenance à un taxon ; certaines sont biscornues, et toutes les récoltes, habitat ou productions seront biscornues : elles sont comme ça.
D'autres changent de couleur avec le temps : les Mammillarias à graines "blondes", Escobaria s'obscurcissent avec le temps, Les Echinofossulocactus ont des graines aux couleurs changeantes selon qu'elles ont été collectées dans l'habitat ou produites en serre, etc.
Mais la structure de la testa reste basiquement la même au sein d'une espèce, même si celle-ci se trouve divisée en plusieurs populations. Les variations sont normales, mais constantes dans un schéma directeur de la forme globale, de la dimension, de la présence ou non d'un funicule, de mucilage de couverture, et autres détails importants.
Les graines peuvent avoir une forme ou taille quelque peu différente au sein de l'espèce, c'est une variabilité normale, mais le dessin de sa testa reste le même. Il n'y a donc rien qui puisse me choquer dans les graines que je présente.
Par contre, l'habitude me fait rapidement trouver les erreurs probables d'dentification, parce que par exemple, deux lots d'une espèce donnée me montrent des graines différentes : là, ce n'est pas possible.
En l'occurrence, sur les graines présentées plus haut, Leucostele chiloensis subsp. litoralis, est assez différente des autres lots.
De fait, dans le travail de Korotkova, le taxon est considéré comme L. litoralis, une espèce à part entière, et c'est ce que je pense aussi, grâce aux graines qui, pour moi, confirment, avec d'autres évidences, cette position.
En ce qui concerne L. bolligeriana, il est accepté comme une espèce à part entière, ainsi que skottsbergii, Les graines de ce dernier ainsi que celles de chiloensis subsp. panhoplites sont assez semblables, je dois le reconnaître, mais je n'ai pas encore traité ces deux taxons, retour en arrière oblige* !
Mais étant donné que ces deux-là ont été collectés par Grzegorz Matuszewski, j'ai toute confiance en son travail de collecte, car je le suis depuis une vingtaine d'années et je sais ce qu'il fait (et lui aussi !).
Pour en terminer avec les graines, j'ai bien sûr trouvé des erreurs dans les envois que l'on m'a faits, et l'un d'eux est à déconseiller tant les erreurs sont fréquentes dans ses lots. Un exemple avec celles-ci :
Il ne suffit donc pas d'avoir des graines avec des "field numbers" et toute une flippée d'informations pour que ce soit parole d'évangile : il me faut vérifier à chaque fois que ce que je reçois est bien identifié. En ce qui concerne cette photo, je ne me suis pas encore penché sur ce que cela pouvait être, je n'ai pas le temps pour ça, ce sera à la fin de mon travail, car j'en ai quelques-unes comme ça !
*Retours en arrière pour un nouveau genre : Perucactus "ostolazae" (sans doute une sphalmate, mais c'est à vérifier !), Sclerocactus papyracanthus trouvé dans le Chihuahua au Mexique et nouvel article sur les Opuntia des Galápagos qui semble confirmer mon approche.
Retour aussi avec Leucostele, donc Soehrensia, où j'étais rendu, en attente ! Mes journées (et nuits...) sont très chargées !
JL
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique jeudi 16 novembre 2023 23:10:02 |
Membre depuis : 15 ans Messages: 2 972 |
Alain,
il n'y a pas de continuité absolue entre les chiloensis. Il y a des endroits où ça s'arrête, d'autres où ça reprend.
Si les graines sont différentes, elles sont en mesure de séparer les taxons. Si elles ne sont pas fondamentalement différentes, elles peuvent encore représenter des taxons différents, mais là, il faut enquêter, vérifier. En général, c'est une population qui a été séparée naturellement ou non, mais qui présentera pour beaucoup les mêmes caractéristiques.
Et puis, il faut, comme je l'ai dit dans un précédent message, "politiser" la sous-espèce, car celle qui est au bord de la mer risque peut-être la disparition à cause du tourisme, alors que celle dans les montagnes est préservée. Si tout le monde est dans le même sac = LEAST CONCERN", alors que si l'on sépare des populations à risques, on a un outil pour tenter de les protéger (pas dans l'absolu, on est d'accord !) = ENDANGERED, ou encore CRITICALLY ENDANGERED.
Voilà pourquoi les sous-espèces, qu'elles soient fondées ou non, ont encore de beaux jours devant elles !
JL
il n'y a pas de continuité absolue entre les chiloensis. Il y a des endroits où ça s'arrête, d'autres où ça reprend.
Si les graines sont différentes, elles sont en mesure de séparer les taxons. Si elles ne sont pas fondamentalement différentes, elles peuvent encore représenter des taxons différents, mais là, il faut enquêter, vérifier. En général, c'est une population qui a été séparée naturellement ou non, mais qui présentera pour beaucoup les mêmes caractéristiques.
Et puis, il faut, comme je l'ai dit dans un précédent message, "politiser" la sous-espèce, car celle qui est au bord de la mer risque peut-être la disparition à cause du tourisme, alors que celle dans les montagnes est préservée. Si tout le monde est dans le même sac = LEAST CONCERN", alors que si l'on sépare des populations à risques, on a un outil pour tenter de les protéger (pas dans l'absolu, on est d'accord !) = ENDANGERED, ou encore CRITICALLY ENDANGERED.
Voilà pourquoi les sous-espèces, qu'elles soient fondées ou non, ont encore de beaux jours devant elles !
JL
Tom
Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique vendredi 17 novembre 2023 05:23:42 |
Les graines peuvent grandement varier au sein d'une même espèce, nous le voyons dans plein d'autres familles quand les plantes sont soumises à diverses conditions. Cherchez avec les mots heteromorphy + seeds et vous trouverez des exemples comme chez Chenopodium album, Lotononis platycarpa, Suaeda aralocapsica, Salsola ferganica, Arthrocnemum macrostachyum, etc. ne parlons pas des graminées ou des composées...
Exemple tiré du site idseed.org.
Exemple tiré du site idseed.org.
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique vendredi 17 novembre 2023 06:03:40 |
Membre depuis : 2 ans Messages: 5 223 |
Oui, Tom, il est important de le préciser, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas une forme de systématisme exploitable dans la structure des graines chez d'autres familles.
Je reste très curieux et sceptique de la structure des graines comme appuie à la classification et je trouve le sujet très intéressant à tout point de vue.
Merci à Joël pour son investissement et son engagement, car on le voit bien, il s'agit souvent de mouiller la chemise.
Merci également à lui de pointer du doigt la dimension politique de la nomenclature, essentielle à l'heure de la prise en compte de la biodiversité dans les politiques publiques et dans une organisation "comptable" du monde où ce qui n'est pas nommé et caractérisé n'existe tout simplement pas.
Je reste très curieux et sceptique de la structure des graines comme appuie à la classification et je trouve le sujet très intéressant à tout point de vue.
Merci à Joël pour son investissement et son engagement, car on le voit bien, il s'agit souvent de mouiller la chemise.
Merci également à lui de pointer du doigt la dimension politique de la nomenclature, essentielle à l'heure de la prise en compte de la biodiversité dans les politiques publiques et dans une organisation "comptable" du monde où ce qui n'est pas nommé et caractérisé n'existe tout simplement pas.
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique vendredi 17 novembre 2023 08:30:11 |
Membre depuis : 7 ans Messages: 4 517 |
Peut ètre foudrait'il s'interessé aux grains de pollen pour différencier certaines plantes .
Il semblerai , que chaques espèces possèdent des grains de pollen avec des caractéristiques bien spécifiques .
C'est la méthode que les paléontologues utilisent pour connaitre les végétaux présent sur un site donné à une époque donnée. Quand il n'y à pas de traces fossiles des végétaux en question .
Cela a t'il été essayé avec les Cactées ?
Il semblerai , que chaques espèces possèdent des grains de pollen avec des caractéristiques bien spécifiques .
C'est la méthode que les paléontologues utilisent pour connaitre les végétaux présent sur un site donné à une époque donnée. Quand il n'y à pas de traces fossiles des végétaux en question .
Cela a t'il été essayé avec les Cactées ?
Tom
Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique vendredi 17 novembre 2023 10:09:02 |
Déjà que j'ai du mal à imaginer les cactophiles essayant de déterminer une espèce ou sous-espèce en examinant les graines de leurs cactus au microscope, alors les grains de pollen...
Je n'en disconviens pas, LaurentdeLyoncentre, cette compilation de graines est un travail louable, mais interprétable, il pourrait servir à illustrer la variabilité d'une seule espèce selon les conditions.
Quand je m'approche de trop, je n'y vois plus clair, peut-être faudrait-il prendre du recul avec ces cactus, les observer depuis un satellite par exemple.

Je n'en disconviens pas, LaurentdeLyoncentre, cette compilation de graines est un travail louable, mais interprétable, il pourrait servir à illustrer la variabilité d'une seule espèce selon les conditions.
Quand je m'approche de trop, je n'y vois plus clair, peut-être faudrait-il prendre du recul avec ces cactus, les observer depuis un satellite par exemple.

![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique vendredi 17 novembre 2023 11:39:04 |
Membre depuis : 7 ans Messages: 2 497 |
Citation
Alain
Il faut avoir un isolement géographique ou écologique pour pouvoir parler de sous-espèces.
Pour les espèces, l'isolement n'est pas nécessairement géographique. C'est un des mécanismes possibles (spéciation allopatrique) de la séparation des espèces, mais il existe aussi la spéciation sympatrique (donc de 'la même patrie': formation d'une espèce sans existence d'une barrière géographique entre populations). Par exemple, les coraux du genre Orbicella: Orbicella annularis, faveolata et franksi, de morphologie identique, localisés dans les mêmes zones, mais isolés par une barrière reproductive (émission de gamètes à des heures différentes), entrainant un isolement reproductif.
Dans le cas présent, y a t'il par exemple, des dates de floraison différentes entre les différents sous-groupes (isolement temporel), ou des pollinisateurs différents (isolement comportemental)? Et il y a bien d'autres possibilités de spéciation...
Si on prend le problème à l'envers, ces formes résultent-elles des conditions environnementales qui sont différentes? A t'on fait pousser les plantes du lieu A au lieu B, et réciproquement pour analyser la persistance ou pas de différences morphologiques?
Dans le doute, il faut garder les sous-espèces, car comme l'écrit Joël, 'c'est moins grave de créer une sous-espèce que de mettre tout dans une seule espèce. En matière de protection, chiloensis deviendrait une espèce commune, non menacée, alors que certaines sous-espèces sont en danger de disparition'.
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique vendredi 17 novembre 2023 11:43:07 |
Membre depuis : 2 ans Messages: 5 223 |
cette compilation de graines est un travail louable, mais interprétable, il pourrait servir à illustrer la variabilité d'une seule espèce selon les conditions.
Nous sommes d'accord, Tom, et un travail de recherche au sujet des graines pour évaluer selon quels paramètres elles se caractérisent serait le bienvenu.
Si vous en avez connaissance, je suis preneur.
Joël, je ne comprends pas vraiment en quoi la photo que tu publies présente un échantillon inexploitable. Pourrais-tu préciser si tu as le temps?
Philippe, effectivement, le pollen est utilisé comme un marqueur paléontologique, mais plus du fait de sa grande stabilité dans le temps que de la cohérence de sa structure. Sa présence permet parfois d'affirmer que telle famille, tel genre, ou éventuellement telle espèce - mais c'est plus rare - était présente à l'époque et donc d'évaluer des paramètres climatiques ou sociaux, mais seulement dans la mesure des pollens identifiables facilement, ce qu'ils ne sont peut-être pas tous, et donc plus difficilement, je pense, d'aboutir des conclusions botaniques.
Nous sommes d'accord, Tom, et un travail de recherche au sujet des graines pour évaluer selon quels paramètres elles se caractérisent serait le bienvenu.
Si vous en avez connaissance, je suis preneur.
Joël, je ne comprends pas vraiment en quoi la photo que tu publies présente un échantillon inexploitable. Pourrais-tu préciser si tu as le temps?
Philippe, effectivement, le pollen est utilisé comme un marqueur paléontologique, mais plus du fait de sa grande stabilité dans le temps que de la cohérence de sa structure. Sa présence permet parfois d'affirmer que telle famille, tel genre, ou éventuellement telle espèce - mais c'est plus rare - était présente à l'époque et donc d'évaluer des paramètres climatiques ou sociaux, mais seulement dans la mesure des pollens identifiables facilement, ce qu'ils ne sont peut-être pas tous, et donc plus difficilement, je pense, d'aboutir des conclusions botaniques.
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique vendredi 17 novembre 2023 11:56:46 |
Membre depuis : 2 ans Messages: 5 223 |
Pour les espèces, l'isolement n'est pas nécessairement géographique. C'est un des mécanismes possibles (...), mais il (en) existe (d'autres) (...)"

![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique vendredi 17 novembre 2023 11:57:02 |
Membre depuis : 15 ans Messages: 2 972 |
Débat ô combien enrichissant pour moi, et je l'espère, pour les autres participants
L'exemple des graines fourni par Tom est intéressant, et montre que ce qui est exploitable chez les Cactées ne l'est pas forcément pour d'autres familles.
Autre exemple contradictoire, les Portulacacées sont un bon exemple de structures permettant la discrimination des taxons. Les nombreux articles sur ce genre le montrent à l'envi (The Systematic Significance of Seed Morphology in Portulaca (Portulacaceae) Under Scanning Electron Microscopy par James F. Matthews and Patricia A. Levins 1986, M. G. Gilbert and S. M. Phillips 2000, A. Danin & Reyes-betancor, 2006, A. Danin, G. Domina & F. M. Raimondo 2008, etc.)
(si vous cliquez sur l'image, elle devrait être plus détaillée)
Je ne choisis pas les graines que je vais passer au microscope ; je prends un lot au hasard dans un sachet, et j'examine. Puis je compare avec d'autres d'origines différentes, mais d'un même taxon ; je compare avec les taxons proches. Bref, c'est tout un travail de recherche et de vérification pour éviter de possibles erreurs. Et on apprend avec le temps, l'étude est journalière dans mon travail. En plus de mes propres collectes, j'ai des graines qui proviennent d'une centaine de provenances différentes (personnes, pays, habitat, serre). Cela m'ouvre un grand horizon pour le travail, qui se fait dans l'ombre de mon bureau : Aymeric de Barmon le sait, nous correspondons pas mal sur le sujet évidemment. Et avec d'autres aussi.
- En ce qui concerne les grains de pollen, cela a été délaissé chez les Cactaceae, très peu de résultats probants (s'il en existe !), et l'exemple de mon travail pour Suzanne Macé de l'UER de Nantes sur la palynologie des Mésembryanthémacées n'a pas donné le résultat escompté : juste la confirmation que les Carpobrotus du Chili, de Californie et d'Australie n'avaient qu'une seule origine : anthropique et d'Afrique du Sud. Toujours ça de pris !
JL
Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/11/23 12:23 par jllode.

L'exemple des graines fourni par Tom est intéressant, et montre que ce qui est exploitable chez les Cactées ne l'est pas forcément pour d'autres familles.
Autre exemple contradictoire, les Portulacacées sont un bon exemple de structures permettant la discrimination des taxons. Les nombreux articles sur ce genre le montrent à l'envi (The Systematic Significance of Seed Morphology in Portulaca (Portulacaceae) Under Scanning Electron Microscopy par James F. Matthews and Patricia A. Levins 1986, M. G. Gilbert and S. M. Phillips 2000, A. Danin & Reyes-betancor, 2006, A. Danin, G. Domina & F. M. Raimondo 2008, etc.)
(si vous cliquez sur l'image, elle devrait être plus détaillée)
Je ne choisis pas les graines que je vais passer au microscope ; je prends un lot au hasard dans un sachet, et j'examine. Puis je compare avec d'autres d'origines différentes, mais d'un même taxon ; je compare avec les taxons proches. Bref, c'est tout un travail de recherche et de vérification pour éviter de possibles erreurs. Et on apprend avec le temps, l'étude est journalière dans mon travail. En plus de mes propres collectes, j'ai des graines qui proviennent d'une centaine de provenances différentes (personnes, pays, habitat, serre). Cela m'ouvre un grand horizon pour le travail, qui se fait dans l'ombre de mon bureau : Aymeric de Barmon le sait, nous correspondons pas mal sur le sujet évidemment. Et avec d'autres aussi.
- En ce qui concerne les grains de pollen, cela a été délaissé chez les Cactaceae, très peu de résultats probants (s'il en existe !), et l'exemple de mon travail pour Suzanne Macé de l'UER de Nantes sur la palynologie des Mésembryanthémacées n'a pas donné le résultat escompté : juste la confirmation que les Carpobrotus du Chili, de Californie et d'Australie n'avaient qu'une seule origine : anthropique et d'Afrique du Sud. Toujours ça de pris !
JL
Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/11/23 12:23 par jllode.
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique vendredi 17 novembre 2023 12:17:03 |
Membre depuis : 15 ans Messages: 2 972 |
Laurent, bonjour !
C'est pour l'instant un échantillon inexploitable, car je n'ai pas encore travaillé dessus : mais c'est que les graines ne correspondent pas à l'identification de l'espèce, et donc à sa localisation et tout ce qui vient avec : il s'agit probablement d'une erreur entre étiquette et graines, car rien ne correspond.
Cependant, elles sont assez représentatives pour être reconnaissables d'un genre ou même peut-être, d'une espèce. Cela dit, je n'ai pas de "logiciel de reconnaissance faciale des graines", ce qui serait bien pratique pour vérifier parmi mes 7000 clichés, celui qui lui ressemble le plus !
Bon, on peut déjà écarter les Opuntioidées, les Rhipsalideae, les mexicaines, et quelques autres.. Je verrai cela à la fin des rédactions du livre.
Une fois, et c'est le meilleur du pire, on m'a envoyé des graines de Jasminocereus thouarsii, qui se sont avérées être un Echinofossulocactus
J'ai pu déterminer facilement le genre, mais pour l'espèce, je n'y suis pas parvenu. Avec ce genre, c'est trop risqué de vouloir mettre un nom !
De tout, je vous dis !
JL
Citation
Joël, je ne comprends pas vraiment en quoi la photo que tu publies présente un échantillon inexploitable. Pourrais-tu préciser si tu as le temps?
C'est pour l'instant un échantillon inexploitable, car je n'ai pas encore travaillé dessus : mais c'est que les graines ne correspondent pas à l'identification de l'espèce, et donc à sa localisation et tout ce qui vient avec : il s'agit probablement d'une erreur entre étiquette et graines, car rien ne correspond.
Cependant, elles sont assez représentatives pour être reconnaissables d'un genre ou même peut-être, d'une espèce. Cela dit, je n'ai pas de "logiciel de reconnaissance faciale des graines", ce qui serait bien pratique pour vérifier parmi mes 7000 clichés, celui qui lui ressemble le plus !
Bon, on peut déjà écarter les Opuntioidées, les Rhipsalideae, les mexicaines, et quelques autres.. Je verrai cela à la fin des rédactions du livre.
Une fois, et c'est le meilleur du pire, on m'a envoyé des graines de Jasminocereus thouarsii, qui se sont avérées être un Echinofossulocactus

J'ai pu déterminer facilement le genre, mais pour l'espèce, je n'y suis pas parvenu. Avec ce genre, c'est trop risqué de vouloir mettre un nom !
De tout, je vous dis !
JL
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique samedi 18 novembre 2023 07:03:26 |
Membre depuis : 22 ans Messages: 678 |
Si l'on trouve des Trichocereus chiloensis de toutes formes et toutes tailles sur une distance de 400 Km, ce cas précis ne justifierait-il pas la "résurrection" de la notion de variété, qui semble actuellement abandonnée par les botanistes pour la famille des Cactées ?
HK
HK
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique samedi 18 novembre 2023 10:08:13 |
Membre depuis : 15 ans Messages: 2 972 |
Bonjour Henri,
la notion de variété a été abandonnée pour les Cactaceae sur proposition de David Hunt, et suivi par les membres de l'IOS, pour privilégier le terme de sous-espèce, bien qu'il n'ait pas la même signification. Utiliser le terme de variété fait disparaître une possible espèce dans une synonymie exagérée.
J'ai schématisé la règle en considérant que la sous-espèce, sans parler de sa signification précise, permettait de conserver un taxon hors synonymie, alors que les variétés abandonnées peuvent toujours être utilisées pas les amateurs pour définir leurs plantes avec des différences non retenues en botanique, mais qui pourraient mériter une reconnaissance en culture.
Dans le cas précis de Leucostele chilensis, on se retrouverait donc avec un seul taxon, qui ne représente sans doute pas la réalité. En acceptant des sous-espèces (créées par Albesiano, combinées par Schlumpberger, puis avalisées par Korotkova et al.), nous avons plus de probabilités d'éviter des amalgames.
De fait, et les graines le montrent, L. litoralis est à part, ainsi que L. skottsbergii, qui sont considérés espèces à part entière, alors que d'autres sont rattachées à chiloensis, mais traitées comme sous-espèces. En ajoutant l'observation des graines à ce concept, j'arrive à une acceptation de ces sous-espèces, mais pas toutes.
Ce que je dis dans mon livre :
Il y a plus de raisons de ne pas regrouper des taxons douteux en synonymes que de les considérer comme synonymes, lorsque, des années plus tard, la science nous dit qu'il s'agissait bien de taxons différents. Or, pendant ce temps, on aura eu le temps de mêler leurs gènes en culture, de les hybrider, de rendre tout espoir de reconnaissance de l'un et de l'autre chimérique. Voilà pourquoi, dans le doute, abstenons-nous de vouloir synonymiser à tous crins, sous peine de commettre des erreurs qui apporteront encore plus de confusion.
Et plus loin dans mon brouillon (auto-citation) :
"Une autre tendance qui est en train de se convertir en un cauchemar est le nombre supposé de taxons récemment "découverts", répétition de taxons déjà connus, nommés, souvent depuis très longtemps, et créés pour de futiles différences, futiles lorsque l'on connait la variabilité des Cactacées au sein de leurs populations. Nous avons ainsi une pléthore de noms apparus depuis les années 2000, et même avant, la plupart inutiles : ainsi, grâce à la désormais plus facile manière de publier des revues en ligne par presque n'importe qui, des genres comme Echinocereus, Gymnocalycium, Weingartia ("Sulcorebutia") et quelques autres sont périodiquement augmentés de "nouvelles espèces et sous-espèces", dédiées à d'illustres inconnus ou inconnues, amis, cousins, grand-mères etc. et perdent tout sens de la botanique pour favoriser des égos.
Encore une fois, les extrêmes, que ce soit le "splitting" ou le "lumping", ne s'appuient sur aucune base suffisamment sérieuse pour accepter l'une ou l'autre tendance : parfois, les séparations entre taxons sont nécessaires, parfois, ce sont les regroupements qui le sont, tout dépend de nombreux facteurs : en ce qui concerne les genres, phylogénétiquement, Nopalea est bien inclus dans Opuntia, ainsi que Neobuxbaumia dans Cephalocereus, Hylocereus dans Selenicereus, ou même Dendrocereus au sein de Leptocereus. La séparation est justifiée avec Consolea hors d'Opuntia, ou Trichocereus hors d'Echinopsis, etc. Pour les espèces comme pour les genres, les études ADN, comme celle de la structure des graines, la distribution des populations, sont des éléments qui peuvent être déterminants."
JL
Modifié 2 fois. Dernière modification le 18/11/23 11:52 par jllode.
la notion de variété a été abandonnée pour les Cactaceae sur proposition de David Hunt, et suivi par les membres de l'IOS, pour privilégier le terme de sous-espèce, bien qu'il n'ait pas la même signification. Utiliser le terme de variété fait disparaître une possible espèce dans une synonymie exagérée.
J'ai schématisé la règle en considérant que la sous-espèce, sans parler de sa signification précise, permettait de conserver un taxon hors synonymie, alors que les variétés abandonnées peuvent toujours être utilisées pas les amateurs pour définir leurs plantes avec des différences non retenues en botanique, mais qui pourraient mériter une reconnaissance en culture.
Dans le cas précis de Leucostele chilensis, on se retrouverait donc avec un seul taxon, qui ne représente sans doute pas la réalité. En acceptant des sous-espèces (créées par Albesiano, combinées par Schlumpberger, puis avalisées par Korotkova et al.), nous avons plus de probabilités d'éviter des amalgames.
De fait, et les graines le montrent, L. litoralis est à part, ainsi que L. skottsbergii, qui sont considérés espèces à part entière, alors que d'autres sont rattachées à chiloensis, mais traitées comme sous-espèces. En ajoutant l'observation des graines à ce concept, j'arrive à une acceptation de ces sous-espèces, mais pas toutes.
Ce que je dis dans mon livre :
Il y a plus de raisons de ne pas regrouper des taxons douteux en synonymes que de les considérer comme synonymes, lorsque, des années plus tard, la science nous dit qu'il s'agissait bien de taxons différents. Or, pendant ce temps, on aura eu le temps de mêler leurs gènes en culture, de les hybrider, de rendre tout espoir de reconnaissance de l'un et de l'autre chimérique. Voilà pourquoi, dans le doute, abstenons-nous de vouloir synonymiser à tous crins, sous peine de commettre des erreurs qui apporteront encore plus de confusion.
Et plus loin dans mon brouillon (auto-citation) :
"Une autre tendance qui est en train de se convertir en un cauchemar est le nombre supposé de taxons récemment "découverts", répétition de taxons déjà connus, nommés, souvent depuis très longtemps, et créés pour de futiles différences, futiles lorsque l'on connait la variabilité des Cactacées au sein de leurs populations. Nous avons ainsi une pléthore de noms apparus depuis les années 2000, et même avant, la plupart inutiles : ainsi, grâce à la désormais plus facile manière de publier des revues en ligne par presque n'importe qui, des genres comme Echinocereus, Gymnocalycium, Weingartia ("Sulcorebutia") et quelques autres sont périodiquement augmentés de "nouvelles espèces et sous-espèces", dédiées à d'illustres inconnus ou inconnues, amis, cousins, grand-mères etc. et perdent tout sens de la botanique pour favoriser des égos.
Encore une fois, les extrêmes, que ce soit le "splitting" ou le "lumping", ne s'appuient sur aucune base suffisamment sérieuse pour accepter l'une ou l'autre tendance : parfois, les séparations entre taxons sont nécessaires, parfois, ce sont les regroupements qui le sont, tout dépend de nombreux facteurs : en ce qui concerne les genres, phylogénétiquement, Nopalea est bien inclus dans Opuntia, ainsi que Neobuxbaumia dans Cephalocereus, Hylocereus dans Selenicereus, ou même Dendrocereus au sein de Leptocereus. La séparation est justifiée avec Consolea hors d'Opuntia, ou Trichocereus hors d'Echinopsis, etc. Pour les espèces comme pour les genres, les études ADN, comme celle de la structure des graines, la distribution des populations, sont des éléments qui peuvent être déterminants."
JL
Modifié 2 fois. Dernière modification le 18/11/23 11:52 par jllode.
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique samedi 18 novembre 2023 11:36:26 |
Membre depuis : 7 ans Messages: 2 497 |
Concernant la discussion variété versus sous-espèce, cela amène inévitablement à se poser la question 'qu'est-ce qu'une sous-espèce?'. Comme déjà que tout le monde n'est pas d'accord sur le concept d'espèce, alors pour les sous-espèces, bon courage...
Si elle est définie comme une population qui se trouve isolée pour diverses raisons (géographiques, écologiques, etc...) évoluant en dehors du flux génétique des individus ayant servi à décrire l'espèce, il faudrait prouver l'absence de flux de gènes en milieu naturel entre au moins deux populations pour parler de sous-espèces...
Pour illustrer la complexité: au sein d'un cline, certains individus peuvent être dépourvus d'interfécondité alors qu'ils sont de la même espèce: c'est le cas par exemple au sein des 'ring species', ou espèce en anneau, au sein desquels il existe un flux d'échange de gènes au milieu de l'anneau mais pas de flux de gènes entre les individus situés à l'extrémité du cercle...
PS: Joël, chimérique est peut-être à éviter dans ce contexte sous-tendu par la génétique
.
Si elle est définie comme une population qui se trouve isolée pour diverses raisons (géographiques, écologiques, etc...) évoluant en dehors du flux génétique des individus ayant servi à décrire l'espèce, il faudrait prouver l'absence de flux de gènes en milieu naturel entre au moins deux populations pour parler de sous-espèces...
Pour illustrer la complexité: au sein d'un cline, certains individus peuvent être dépourvus d'interfécondité alors qu'ils sont de la même espèce: c'est le cas par exemple au sein des 'ring species', ou espèce en anneau, au sein desquels il existe un flux d'échange de gènes au milieu de l'anneau mais pas de flux de gènes entre les individus situés à l'extrémité du cercle...
PS: Joël, chimérique est peut-être à éviter dans ce contexte sous-tendu par la génétique

![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique samedi 18 novembre 2023 11:48:18 |
Membre depuis : 15 ans Messages: 2 972 |
Une autre réflexion intéressante de laurentdeLyoncentre:
Il existe un excellent ouvrage sur la question "Seed-diversity in the Cactaceae par Wilhelm Barthlott, et édité par David Hunt en 2000.
Toutes les photos du livre montrent une graine par taxon, avec son HMR (Hilum-micropylar region) et un zoom sur la structure, tout cela en noir et blanc, pris au microscope électronique à balayage. Cela nous montre avec certitude que les graines sont bien une sorte "d'empreinte digitale" comme je les surnomme.
Les photographies en couleurs avec plusieurs graines avec mon microscope numérique n'ont pas, loin de là, cette résolution, mais apportent d'autres éléments que je peux ajouter à l'observation.
Le vocabulaire proposé peut être très technique : anticlnal, isodiamétrique, etc. ou franchement banal : ovale, largement ovale, relief convexe, etc.
J'ai constitué dans mon ouvrage (c'est encore un brouillon !) des pages illustrées pour ajouter à ces termes, des visualisations précises de la forme des graines qui va plus loin que "ovale ou largement ovale" ; je vous en présente l'avant-projet :
formes de la graine (quelques exemples) :
en forme d'ammonite, d'oeuf, de chapeau, de casque ou de rein
Structure de la testa (quelques exemples) :
ruminée, papilleuse, rugulée, striée
réticulée, verruqueuse, tuberculée, échinée
J'espère que vous apprécierez à sa juste valeur, le temps que je prend pour écrire ce livre et vous donner un maximum d'informations pour que ce livre soit le plus utile possible.
Scoop: Il y aura finalement 4 volumes de plus aux deux premiers. Ils seront imprimés en Europe dans un pays où les coûts sont plus réduits. Entre 12 et 15 kilos ! Renforcez votre table de salle à manger ! Sortie prévue :2026-2027. Pré-souscription courant 2024-2025.
Bon week-end !
JL
Citation
Je reste très curieux et sceptique de la structure des graines comme appuie à la classification et je trouve le sujet très intéressant à tout point de vue.
Il existe un excellent ouvrage sur la question "Seed-diversity in the Cactaceae par Wilhelm Barthlott, et édité par David Hunt en 2000.
Toutes les photos du livre montrent une graine par taxon, avec son HMR (Hilum-micropylar region) et un zoom sur la structure, tout cela en noir et blanc, pris au microscope électronique à balayage. Cela nous montre avec certitude que les graines sont bien une sorte "d'empreinte digitale" comme je les surnomme.
Les photographies en couleurs avec plusieurs graines avec mon microscope numérique n'ont pas, loin de là, cette résolution, mais apportent d'autres éléments que je peux ajouter à l'observation.
Le vocabulaire proposé peut être très technique : anticlnal, isodiamétrique, etc. ou franchement banal : ovale, largement ovale, relief convexe, etc.
J'ai constitué dans mon ouvrage (c'est encore un brouillon !) des pages illustrées pour ajouter à ces termes, des visualisations précises de la forme des graines qui va plus loin que "ovale ou largement ovale" ; je vous en présente l'avant-projet :
formes de la graine (quelques exemples) :
en forme d'ammonite, d'oeuf, de chapeau, de casque ou de rein
Structure de la testa (quelques exemples) :
ruminée, papilleuse, rugulée, striée
réticulée, verruqueuse, tuberculée, échinée
J'espère que vous apprécierez à sa juste valeur, le temps que je prend pour écrire ce livre et vous donner un maximum d'informations pour que ce livre soit le plus utile possible.
Scoop: Il y aura finalement 4 volumes de plus aux deux premiers. Ils seront imprimés en Europe dans un pays où les coûts sont plus réduits. Entre 12 et 15 kilos ! Renforcez votre table de salle à manger ! Sortie prévue :2026-2027. Pré-souscription courant 2024-2025.
Bon week-end !
JL
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique samedi 18 novembre 2023 12:19:53 |
Membre depuis : 15 ans Messages: 2 972 |
J'ai zappé la question de Tom, et je m'en excuse.
[quote]À propos de l'hétéromorphisme des graines, quand je vois la variabilité au sein d'un même fruit de Leptocereus scopulophilus *, par exemple, j'imagine au sein d'une même espèce, mais jusqu'où va l'espèce ?
* Heteromorphism in seeds of Leptocereus scopulophilus (Cactaceae) from Pan de Matanzas, Cuba, José Angel García-Beltrán, Duniel Barrios and Alina Cuza-Pérez, 2017. [/quote]
De fait, j'ai étudié cet article lors de ma révision du genre Leptocereus.
La variabilité des graines dans le fruit présenté est dûe à un début de germination danscle fruit : certaines graines sont intègres, d'autres ont commencé à éclater pour libérer l'embryon.
Elles sont donc morphologiquement différentes, mais possèdent la même structure de la testa. Celle-ci est modifiée par la pression de cette germination, qu'on observe également chez certains Cereus et Melocactus etc.
Cela n'a rien à voir avec un éventuel hétéromorphisme de la graine avant sa germination, elles sont toutes structurées de la même manière.
J'ai eu une réunion privée à Madrid l'année dernière avec Alberto-Areces Mallea sur les Cactées de Cuba, et notamment, les Leptocereus qu'il connaît bien, puisqu'il est à l'origine de la description de certains d'entre eux.
Encore une publication pour publier..., qui n'apporte pas grand chose à la connaissance des Leptocereus...
JL
[quote]À propos de l'hétéromorphisme des graines, quand je vois la variabilité au sein d'un même fruit de Leptocereus scopulophilus *, par exemple, j'imagine au sein d'une même espèce, mais jusqu'où va l'espèce ?
* Heteromorphism in seeds of Leptocereus scopulophilus (Cactaceae) from Pan de Matanzas, Cuba, José Angel García-Beltrán, Duniel Barrios and Alina Cuza-Pérez, 2017. [/quote]
De fait, j'ai étudié cet article lors de ma révision du genre Leptocereus.
La variabilité des graines dans le fruit présenté est dûe à un début de germination danscle fruit : certaines graines sont intègres, d'autres ont commencé à éclater pour libérer l'embryon.
Elles sont donc morphologiquement différentes, mais possèdent la même structure de la testa. Celle-ci est modifiée par la pression de cette germination, qu'on observe également chez certains Cereus et Melocactus etc.
Cela n'a rien à voir avec un éventuel hétéromorphisme de la graine avant sa germination, elles sont toutes structurées de la même manière.
J'ai eu une réunion privée à Madrid l'année dernière avec Alberto-Areces Mallea sur les Cactées de Cuba, et notamment, les Leptocereus qu'il connaît bien, puisqu'il est à l'origine de la description de certains d'entre eux.
Encore une publication pour publier..., qui n'apporte pas grand chose à la connaissance des Leptocereus...
JL
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique samedi 18 novembre 2023 14:13:44 |
Modérateur Membre depuis : 17 ans Messages: 20 943 |
Hugh
> Cela n'a rien à voir avec un éventuel hétéromorphisme de la graine avant sa germination, elles sont toutes structurées de la même manière.
Je n'ai pas trié des millions de graines mais dans celles que j'ai trié, j'ai constaté, comme tout ceux qui en ont trié je suppose, une variabilité due à un processus de formation perturbé (soif, migraine ou dieu sait quoi...).
Cela dit, on repère en général très facilement quelles graines sont mal fichues par rapport aux autres et donc quel est le lot de graines homogènes qui défini le type qui correspond à la plante.
Je n'y connais rien de rien de pas grand chose en botanique aussi je me fie à mon sens de la logique et que la spécificité de l'espèce inclue la graine me semble plutôt logique. Aussi, que ton étude aille dans ce sens ne me fait pas piquer de colère et exploser les vaisseaux sanguins. Ce qui est très bien car c'est mauvais pour le teint...
Je conçois que deux sp différentes puissent avoir des graines similaires, mais je conçois également que lorsqu'elles sont différentes cela traduit quelque chose. Et quoi d'autre qu'un écart génétique ? Je prend le soin de parler d'écart génétique et non de sp ou de ssp car c'est ici qu'interviennent les autres facteurs (morphologie, localisation...).
Je me place donc plutôt dans le rang des convaincus.
> Cela n'a rien à voir avec un éventuel hétéromorphisme de la graine avant sa germination, elles sont toutes structurées de la même manière.
Je n'ai pas trié des millions de graines mais dans celles que j'ai trié, j'ai constaté, comme tout ceux qui en ont trié je suppose, une variabilité due à un processus de formation perturbé (soif, migraine ou dieu sait quoi...).
Cela dit, on repère en général très facilement quelles graines sont mal fichues par rapport aux autres et donc quel est le lot de graines homogènes qui défini le type qui correspond à la plante.
Je n'y connais rien de rien de pas grand chose en botanique aussi je me fie à mon sens de la logique et que la spécificité de l'espèce inclue la graine me semble plutôt logique. Aussi, que ton étude aille dans ce sens ne me fait pas piquer de colère et exploser les vaisseaux sanguins. Ce qui est très bien car c'est mauvais pour le teint...

Je conçois que deux sp différentes puissent avoir des graines similaires, mais je conçois également que lorsqu'elles sont différentes cela traduit quelque chose. Et quoi d'autre qu'un écart génétique ? Je prend le soin de parler d'écart génétique et non de sp ou de ssp car c'est ici qu'interviennent les autres facteurs (morphologie, localisation...).
Je me place donc plutôt dans le rang des convaincus.

![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique samedi 18 novembre 2023 16:31:21 |
Membre depuis : 10 ans Messages: 7 580 |
![]() Re: Leucostele (ex Trichocereus) chiloensis et toute sa clique samedi 18 novembre 2023 16:42:07 |
Membre depuis : 15 ans Messages: 2 972 |
Tout à fait exact ericdumans !
On remarquera aussi au nettoyage, les graines stériles qui sont plutôt orangées ou brunes au lieu d'être noires dans le même fruit, et celles qui sont aussi flétries ou rabougries, elles flottent souvent à la surface, et qui ne donneront rien. Tout cela est évidemment à éliminer des lots pour ne pas fausser le travail.
Bien vu !
JL
Et pour revenir à notre Trichocereus/Leucostele chiloensis, voici un exemple qui confortera Alain dans sa vision de la thèse d'Albesiano, et de Tom qui remue sans cesse notre vision des choses pour nous faire avancer.
Il s'agit de la description de "Cereus coquimbanus", transformé en nigripilis par Albesiano et suivie par d'autres. Dans ce document, nous apercevons (fébrilement !) Cereus eburneus ! Celui-ci a été transformé, rappelons-le en Tricho, puis Leucostele chiloensis subsp. eburneus...
Quid de nigripilis ???
Mais surtout quelle salade, lorsque n'importe lequel d'entre-vous sera d'accord pour dire que la fleur dessinée pour ce taxon est une fleur d'Eulychnia !!!!
Donc, Eulychnia eburnea lui allait bien. De plus, dans les synonymes, on aperçoit Eulychnia breviflora !!
Qu'on m'explique pourquoi on se retrouve avec une plante devenue Leucostele (ou Trichocereus, peu importe) avec une telle fleur, typique d'Eulychnia ?
Lorsque j'ai commencé ce travail, j'ai pratiquement trouvé une erreur par taxon ! Il était intéressant de signaler ce méli-mélo.
Maintenant, il faut corriger cela...
Ça va pas être simple !
JL
On remarquera aussi au nettoyage, les graines stériles qui sont plutôt orangées ou brunes au lieu d'être noires dans le même fruit, et celles qui sont aussi flétries ou rabougries, elles flottent souvent à la surface, et qui ne donneront rien. Tout cela est évidemment à éliminer des lots pour ne pas fausser le travail.
Bien vu !
JL
Et pour revenir à notre Trichocereus/Leucostele chiloensis, voici un exemple qui confortera Alain dans sa vision de la thèse d'Albesiano, et de Tom qui remue sans cesse notre vision des choses pour nous faire avancer.
Il s'agit de la description de "Cereus coquimbanus", transformé en nigripilis par Albesiano et suivie par d'autres. Dans ce document, nous apercevons (fébrilement !) Cereus eburneus ! Celui-ci a été transformé, rappelons-le en Tricho, puis Leucostele chiloensis subsp. eburneus...
Quid de nigripilis ???
Mais surtout quelle salade, lorsque n'importe lequel d'entre-vous sera d'accord pour dire que la fleur dessinée pour ce taxon est une fleur d'Eulychnia !!!!
Donc, Eulychnia eburnea lui allait bien. De plus, dans les synonymes, on aperçoit Eulychnia breviflora !!
Qu'on m'explique pourquoi on se retrouve avec une plante devenue Leucostele (ou Trichocereus, peu importe) avec une telle fleur, typique d'Eulychnia ?
Lorsque j'ai commencé ce travail, j'ai pratiquement trouvé une erreur par taxon ! Il était intéressant de signaler ce méli-mélo.
Maintenant, il faut corriger cela...

JL